Cancers : les agriculteurs moins touchés

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agriculteur

Voilà une idée reçue mise à mal : contrairement à ce que nous serinent certaines ONG écologistes et de nombreux médias complaisants, les agriculteurs vivent plus longtemps que le reste des Français et sont moins touchés par de nombreux cancers que la moyenne, même si des progrès peuvent encore être faits. C’est ce qu’il ressort de l’enquête Agrican dont Pierre Lebailly, coordinateur, a présenté les étonnants résultats le 24 novembre dernier à un colloque intitulé « Santé au travail » et organisé à l’Université de Bretagne Occidentale.

Des cancers de la prostate pourraient être évités. Dans Le Télégramme de Brest, il explique que « les chefs d’exploitation agricole ont une espérance de vie supérieure à la population générale » même si « c’est plus vrai pour les hommes que pour les femmes » et « l’inverse pour les ouvriers agricoles ».

« Le cancer de prostate », plus courant chez les agriculteurs, « est lié à l’utilisation d’insecticides sur les bovins, personne n’avait regardé cela jusqu’à présent », révèle Pierre Lebailly. « Comme ce sont des médicaments vétérinaires, c’est souvent considéré comme non dangereux et les agriculteurs prennent moins de précautions que lorsqu’ils épandent dans les champs ces mêmes molécules, parce qu’ils ne savent pas que c’est le même produit. »

Une meilleure utilisation pourrait donc diminuer fortement les risques, un peu comme une installation électrique aux normes permet de réduire fortement les risques liés à l’électricité, cet « effet du déplacement de particules chargées, à l’intérieur d’un ‘conducteur’, sous l’effet d’une différence de potentiel aux extrémités de ce conducteur » dont personne n’aurait l’idée de nier la dangerosité pour l’homme ni la nécessité de s’en servir en diminuant les risques au maximum.

Moins de cancers du poumon. Pierre Lebailly ajoute que « les éleveurs de bovins font moins de cancers du poumon, même si on tient compte du tabagisme. On est les premiers à montrer ça : un éleveur qui est né dans une exploitation d’élevage bovin va être protégé du cancer du poumon, mais celui qui n’est pas né dans un élevage ne bénéficiera pas de cette protection même s’il devient éleveur. Les gens qui travaillent dans l’industrie du textile font aussi moins de cancers du poumon. Ce serait lié à une toxine produite par des bactéries se développant sur un végétal, soit le coton soit la paille. À certaines doses, ces toxines auraient un effet stimulateur du système immunitaire. »

Idem pour le cancer du sein chez la femme : « à nouveau, l’élevage bovin serait protecteur, mais on ne sait pas pourquoi ».

Les agriculteurs ont par contre davantage de cancers du sang et les agricultrices de cancers de la peau. La faute, pour ces dernières, à l’exposition au Soleil ? Dans le doute, on suggère aux ONG de demander l’interdiction de l’astre et de taxer ses rayons, cela devrait faire avancer le schmilblick !

8 commentaires sur “Cancers : les agriculteurs moins touchés

  1. Effectivement, ça a fait la une de toutes les radios nationales, France Inter, France Culture, des quotidiens nationaux et régionaux.
    Ah non?
    Etonnant non?

    1. « If it Doesn’t Bleed, it Doesn’t Lead »

      [D’ordinaire, mon anglais est « pauvre », mais là, j’ai compris !]

  2. « …..l’enquête Agrican dont Pierre Lebailly, coordinateur, a présenté les étonnants résultats le 24 novembre dernier à un colloque intitulé « Santé au travail » et organisé à l’Université de Bretagne Occidentale…… »

    >>> J’ai dû avoir un moment de distraction parce que je ne me souviens pas avoir entendu parler ni dans les journaux , ni à la radio, ni à la télé de ce colloque….

    Je suppose que si les résultats avaient été diamétralement opposés à ceux réellement obtenus dans cette étude effectuée, elle, dans le respect ‘une méthodologie strictement correcte et rapportés lors de ce congrès, on en aurait entendu parler en boucle pendant des jours et des jours….. à moins que ce soit moi qui ait l’esprit mal tourné……

  3. « …..on suggère aux ONG de demander l’interdiction de l’astre et de taxer ses rayons, cela devrait faire avancer le schmilblick ! »

    >>>> Et surtout, çà serait « tout simplement » conforme à l’application du principe de précaution qui est faut-il le rappeler inscrit dans la Constitution, donc désormais incontournable….

  4. Pas le sujet mais très d’actualité, la pollution aux particules fines, certains journalistes plus guignols que les autres ont essayé d’y impliquer des pesticides mais il s’agissait de guignols plus guignols parmi les guignols.
    Plus sérieusement : http://www.20minutes.fr/planete/1977123-20161208-pic-pollution-comment-font-londres-berlin-milan-etouffer
    Mais il n’est pas dit dans ces analyses que Paris souffre surtout d’une concentration de population bien plus élevée que les autres villes et qu’il faut que les vents soient bien plus réguliers qu’à Milan ou Berlin pour que la situation ne soit pas totalement intenable nous renvoyant dans celle des pays de l’Est les plus pollués.
    En outre effectivement l’âge du véhicule diesel est un critère essentiel sachant que les véhicules à essence libèrent quant à eux du benzène en quantité très significative et devant les écoles et les hôpitaux.
    Reste comme solution ce qui est expérimenté par les canadiens et les suédois à savoir les véhicules qui brulent des biocarburants éthanol ou diester à la place des carburants pétroliers qui devraient être seuls délivrés par les stations service pour les véhicules qui le supportent dans un tel contexte mais visiblement des lobbies et pas seulement pétroliers s’y opposent fortement tant qu’ils n’ont pas mis la main sur la ressource…. ensuite l’air sera plus respirable, grâce à eux et dans un contexte d’agriculture vraiment industrielle et sous les vivats des ONG vertes et autres officines d’information orientée.

  5. Autre point curieux, il était un temps où la participation de l’agriculture à l’enrichissement de l’air en particules était clairement identifié, principalement travail du sol et effluents d’élevage .
    Lutter contre la participation de l’agriculture consistait à réduire le travail du sol en période à risque particule et à éviter les épandage de matière organique ainsi que les engrais ammoniacaux ou à les enfouir très rapidement.
    Visiblement des telles observations et les préconisations qui en découlaient mettaient trop l »agriculture bio sur la sellette… la part de l’agriculture a été revue à la baisse, l’information technique biaisée par l’occasion .
    On rappellera cependant la bonne information :
    http://www.actu-environnement.com/ae/news/particules-pm25-pm10-ammoniac-agriculture-elevage-15201.php4
    « Le plan particules vise une réduction de 30 % des particules fines dans l’air d’ici à 2015. Il cible notamment l’agriculture, qui était responsable, en 2010, de 48 % émissions de particules (19 % des PM10 et 10 % des PM2,5).
    Dans une brochure, l’Ademe revient sur les actions de recherche et les techniques les moins émettrices, en passant en revue l’alimentation du bétail, la gestion des déjections animales, les épandages d’engrais, le travail du sol et les engins agricoles.
    « Deux postes sont identifiés comme fortement contributeurs de particules primaires : le travail du sol, la récolte et la gestion des résidus. À eux seuls, les travaux des champs émettraient 83 % des poussières TSP, 37 % des PM10 et 14 % des PM2,5 issues des activités agricoles », indique l’Ademe. Les émissions de particules liées à l’épandage d’engrais et de pesticides ne sont pas quantifiées mais « pourraient être pertinentes à évaluer en raison de leur composition chimique ». Quant aux engins agricoles et sylvicoles, ils seraient responsables de 66 % des émissions de PM2,5.
    « La part de l’élevage dans les émissions agricoles de poussières totales est moins importante que celle des cultures avec 9 % des TSP et 30 % des PM10. En revanche l’élevage émettrait 20 % des PM2,5″.
    L’élevage est également le premier émetteur d’ammoniac : les déjections animales représenteraient à elles seules 75 % des rejets d’ammoniac nationaux. »

    On notera que les « affreux » ammonitrates sont très favorables pour éviter l’émission de particules, infiniment moins à risques que la matière organique épandue…. si un anticyclone avec inversion thermique stagne sur la zone concernée.

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