Un aimable lecteur nous envoie cette intéressante tribune de Gérard-François Dumont, démographe et professeur à la Sorbonne, parue dans l’hebdomadaire catholique Famille Chrétienne de cette semaine. Intitulée « La nouvelle idéologie verte des malthusiens », elle contredit les discours de certains chrétiens tentés (comme tant d’autres) par les sirènes de l’écologisme et de la décroissance (Eugénie Bastié, Patrice de Plunkett, la revue Limite, etc.)
Gérard-François Dumont rappelle que les craintes des malthusiens historiques ne s’étant jamais réalisées (sous-alimentation, famines, etc.), au contraire même puisqu’entre 1966 (3,4 milliards d’habitants sur Terre) et 2000 (6 milliards), le taux de sous-alimentation « a reculé de 16 points, tombant à 14% – ce qui est évidemment trop », les malthusiens nouvelle génération « (utilisent) désormais un autre argument, l’écologie ». « Le nouveau malthusianisme utilise le référent écologique pour juger que la hausse de la densité humaine est une catastrophe » écrit l’auteur qui rappelle pourtant l’importance de l’action humaine pour préserver la biodiversité : « Chaque mois que cela est mis en oeuvre, comme le montrent des exemples en Australie ou en France dans une partie de la forêt de Fontainebleau, cela conduit à des catastrophes écologiques, car, faute d’entretien par l’homme, la biodiversité ne peut se régénérer ». Bref, « exclure l’homme de la ‘nature' » n’a strictement aucun sens.
Et le démographe d’enfoncer le clou en expliquant que si « l’on déplace tous les Asiatiques, tous les Africains, tous les Européens, tous les Océaniens, tous les habitants de l’Amérique latine et tous ceux du Canada, pour concentrer l’ensemble des populations du monde uniquement aux Etats-Unis », la densité de la population y serait « un tiers inférieur à celle de la région Île-de-France ! » Gérard-François Dumont conclut : « Les nouveaux Malthus ont beau se cacher derrière l’écologie, leur erreur reste identique. Car l’homme n’est pas un parasite de la nature. »
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