Les producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique dénoncent une « concurrence déloyale » des bananes bio importés des pays hors UE qu’ils expliquent être labellisées bio selon la règlementation de leur pays d’origine, ensuite considérées bio en Europe « par équivalence » alors qu’elles sont traitées avec des phytos interdits chez nous. Les leur ne sont pas bio mais ils ont tellement réduit les quantités de pesticides utilisées (-61% de 2006 à 2016) qu’ils les considèrent « mieux que bio », en tout cas que le bio hors UE. Un slogan commercial agressif qui n’a pas plu au syndicat de l’agroalimentaire bio (Synabio). Celui-ci a saisi la justice et vient de réussir à faire interrompre la campagne des producteurs de bananes. Étonnant tout de même que cette organisation ne milite pas elle-même pour que les produits bio (toutes catégories) importés des pays tiers soient soumis aux mêmes obligations que celles imposées aux agriculteurs bio dans l’Union européenne. On savait donc que bio ne signifie pas « absence de pesticides », on découvre désormais que bio peut vouloir signifier « des pesticides interdits même dans le conventionnel européen ».
« Vrai bio » ou « faux bio » en fonction des pesticides utilisés
11 avril 2017 2 commentaires sur « Vrai bio » ou « faux bio » en fonction des pesticides utilisés
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Démonstration est fait de la tartufferie de nos promoteurs hexagonaux du bio. Ce n’est qu’une chapelle d’un dogme néfaste dont profitent quelques commerçants et beaucoup d’idéologues qui surfent sur l’inculture profonde de nos concitoyens à propos de tout ce qui concerne l’agriculture et l’alimentation.
Il faut bien relever que cette inculture est hélas relayée par le marketing imbécile de nombre de boîtes agroalimentaires (la laitière du XVII siècle et les produits « à l’ancienne » en tête de gondole), et par les représentants des filières qui sont tout simplement incapable d’un discours construit autour des thématiques de santé, de sécurité sanitaire et de préservation de l’environnement.
Un détail que même BIOCOOP ne daigne pas relever. Le commerce avant tout ! Tant de crédulité ne surprend plus personne.