Micro-résidus de pesticides : France Info « oublie » le cuivre dans ses analyses !

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La peur, un marronnier comme un autre. France Info nous révèle lundi 8 octobre que « le vin que (nous buvons) ne contient pas que du raisin » (sic) mais aussi des « pesticides » et des « additifs ». « Jusqu’à quinze résidus de pesticides différents ont été retrouvés dans certaines bouteilles de bordeaux, selon les conclusions d’un laboratoire que nous avons mandaté ». Le média public a fait analyser dix bouteilles, dont deux « naturel » et deux « bio ». Cela commence plutôt honnêtement :

Premier constat, sans surprise : toutes nos bouteilles contiennent du dioxyde de soufre, parfois en grande quantité. Ce composé, plus connu sous le nom de sulfites, permet d’empêcher l’oxydation des vins et le développement de bactéries. Sans lui, la conservation du vin est très compliquée. Sa présence est indiquée sur l’étiquette, au-delà d’un certain seuil. « C’est tout sauf négligeable, explique Christophe Lavelle, biophysicien, chercheur au CNRS et spécialiste de l’alimentation, à franceinfo. Une consommation élevée de soufre peut être un problème. Mais ses effets sont totalement liés à l’individu, ça va du mal de crâne aux réactions allergiques. »

Et puis, ça se gâte :

D’après nos analyses, de nombreuses traces de produits phytosanitaires sont détectables jusque dans vos verres. Le cocktail peut atteindre 15 molécules différentes dans une même bouteille.

« Ce ne sont pas des produits anodins, réagit l’association Générations futures, engagée contre l’agriculture intensive utilisant des pesticides. (…)

Pourquoi donner la parole à Générations Futures sans rappeler aux lecteurs que cet association est partiale, sous influence et qu’elle diffuse des discours bourrés d’approximations (le diable est dans le détail) ?

Car

Ces molécules potentiellement dangereuses sont présentes en très faible quantité, voire à l’état de traces, dans nos analyses. « Sur les 10 vins analysés, aucune non-conformité au règlement européen régissant les résidus de pesticides dans les aliments n’est relevée, explique Vincent Bouaaza, analyste au laboratoire Dubernet. Pour la majorité des composés détectés, les teneurs retrouvées ne représentent pas plus de 1% à 2% des teneurs globalement autorisées sur les fruits et légumes. »

Circulez, il n’y a rien à voir, donc ? C’était sans compter Générations Futures :

Des taux apparemment (sic) très faibles, qui alertent tout de même certaines associations. « Il y a possiblement des risques d’effet cocktail », explique Générations futures, qui s’inquiète de l’impact de ces molécules lorsqu’elles sont associées. « Et il n’y a pas seulement les résidus de ces bouteilles, mais aussi tous les autres que vous trouvez dans les céréales, les fruits, poursuit l’ONG. A la fin de la journée, ça fait un mélange assez inquiétant. »

L’effet cocktail, en voilà un argument commode vu que dans notre monde moderne, tout et tout le monde interagit et se croise. Mais bon, il fallait bien justifier le titre « putaclic ».

France Info finit avec un inévitable petit couplet pro-« bio » et pro-« naturel » sous la forme d’un visuel (pour faciliter la diffusion sur les réseaux sociaux ?) :

 

Vous noterez qu’il ne parle pas d’absence totale de résidus de pesticides, loin de là. Les petites quantités, largement suspectes quand il s’agit de vins conventionnels, ne le sont plus quand elles deviennent de très petites quantités et quand il s’agit de vins non-conventionnels. Dans tous les cas, le règlement européen est respecté. On ne sait pas qui, chez France Info, ni à quel niveau, le légal mais pas acceptable devient légal ET acceptable.

On s’étonne aussi que France Info « oublie » de s’intéresser à la question du cuivre. Ce pesticide (naturel, ce qui ne le rend pas moins dangereux) est autorisé et très utilisé dans le bio. En guerre contre les pesticides de synthèse, Générations Futures ne lui trouve, à lui, aucun défaut. Le lobby est même vent debout contre son interdiction.

La conclusion de France Info est surréaliste :

Reste un élément particulièrement dangereux pour la santé dans le vin : l’alcool. « Il faut quand même le rappeler, il y a au moins 12% d’alcool dans le vin, insiste le chercheur Christophe Lavelle. Et l’alcool est cancérogène, sous n’importe quelle forme. C’est démontré de manière beaucoup plus solide que pour le reste. »

Vous avez bien lu, le problème du vin, c’est l’alcool. Tout ça pour ça… On a envie d’envoyer aux auteurs de cette « enquête » haletante une bouteille de Champomy cuvée Super U !

11 commentaires sur “Micro-résidus de pesticides : France Info « oublie » le cuivre dans ses analyses !

  1. Il faut interdire le pamplemousse car il est à la base d’effets  » cocktail  » ( interaction avec les médicaments etc…) et bien d’autres aliments végétaux qui contiennent des poisons .

  2. Si les vignerons en bio ou pas étaient réellement transparents au niveau de leur travail, ils noteraient déjà la totalité des ingrédients sur la bouteille. Encore aujourd’hui il n’y a rien de noté, pourtant les additifs sont bien présents, c’est là que l’on se rend compte de la puissance d’un lobby. Il suffit de rappeler la lutte incroyable pour obtenir un malheureux pictogramme sur les bouteilles pour prévenir les femmes enceintes. Même sans être myope, il faut presque une loupe pour le voir. Pas d’information sur les apports nutritionnels non plus, ce serait trop dommage que les gens se rendent compte que l’alcool participe à la prise de poids et diminuent leur consommation.

    1. En sus l’alcool et le tabac constituent un cocktail explosif sur le plan cancer et maladies cardiovasculaires… si vous ajoutez l’Ethinyl oestradiol, c’est une bombe nucléaire pour la santé. Il est même des femmes végans, qui ne veulent que manger et boire bio mais qui consomment alcool, tabac en sus de prendre la pilule. Nombreuses petites bobos dans ce cas. Elles ne feront pas long feu, consumées bien trop jeunes parce que mal informées sur ce qui tue réellement.

    2. Marc , celui qui voit des lobbies partout.
      Lobby n est pas pejoratif d ailleurs.
      Faudrait qu il ouvre les yeux sur le fonctionnement d une societe , des rapports economiques et sociaux. Les gens peuvent etre bien informes s ils le souhaitent.

      1. ernst 10/10/2018 | 8:54

        Marc , celui qui voit des lobbies partout.
        Lobby n est pas pejoratif d ailleurs.

        >>>> Si au lieu du mot anglais, l’expression française était utilisée (évidemment çà fait moins « smart », c’est à dire « groupe de pression » on y verrait tout de suite plus clair!! On verrait que les groupes de pression ne sont pas que du côté de l’industrie ou du commerce. Comment s’appelleraient alors Greenpeace, WWF, Générations futures, CRIGEN et mille autres?

  3. Pas d’accord avec la chute de l’avis d ‘Alerte environnement, « La conclusion de France Info est surréaliste » , je trouve au contraire que la conclusion est au contraire très réaliste et rattrape le reste de l’article même le choix d’avoir fait causer Veillerette qui apparait bien pour ce qu’il est, un ineffable guignol.

    Le cocktail dioxyde de soufre + alcool + resveratrol ( bien identifié comme perturbateur endocrinien ) + le reste des éléments naturels que l’on trouve dans le vin notamment des anthocyanes dans le vin rouge + des mycotoxines dont l’OTA dans les vins du sud attaqués par des Aspergillus producteurs, son effet ????
    https://www.vignevin-sudouest.com/publications/fiches-pratiques/OchratoxineA-OTA.php
    « L’OTA est une mycotoxine, produite par plusieurs espèces fongiques molécule d’Ochratoxine A ou d’OTA appartenant aux genres Penicillium et Aspergillus, qui possède des propriétés cancérigènes, néphrotoxiques et immunodépressives pour des ingestions importantes sur de longues durées. Elle est naturellement présente dans de nombreux produits végétaux du monde entier, tels les céréales, les grains de café, le cacao et les fruits séchés. Elle a été mise en évidence en 1996 dans le vin, il s’agit d’un problème donc très récent en viticulture. »

    On rappelle les propriétés de l’OTA : possède des propriétés cancérigènes, néphrotoxiques et immunodépressives pour des ingestions importantes sur de longues durées.
    Ce n’est pas un effet potentiel, supposé, observé dans une étude et pas dans d’autres mais un effet certains et sur lequel on ne peut règlementer l’usage du produit qui provoque sa présence, c’est plutôt la règlementation qui interdit l’usage des insecticides qui favorise sa présence puisque l’altération de la baie est souvent liée à l’attaque tardive de vers de la grappe.

    On peut cependant noter qu’il est plus facile d’avoir des baies intactes en agriculture conventionnelle ( avec des pesticides de synthèse insecticides) qu’en agriculture biologique souvent plus concernée par Aspergillus carbonarius.

  4. Autour de 10cl de produit carcinogene (alcool ethylique )dans le vin. 45 000 morts par an directs . Ce serait comme avoir peur de la presence de plomb dans une 7,62 presente dans le chargeur d une arme servant a une roulette russe.

  5. «  »Car
    Ces molécules potentiellement dangereuses …….. »

    >>> Pratiquement toutes les molécules sont « potentiellement » dangereuses! Il suffit d’y mettre la dose…..

  6. Remettons les choses en perspectives :
    La loi impose le smic, mais si vous payez vos employés 1 à 2 % seulement de ce que dit la loi…
    MDR !!!

  7. Alcool

    La consommation d’alcool fait augmenter le risque de cancer du sein. Même une faible consommation d’alcool (juste un peu plus de 1 verre par jour) peut accroître le risque d’une femme. Le risque augmente en fonction de la quantité d’alcool consommée.

    L’une des raisons qui peuvent expliquer le lien entre la consommation d’alcool et le cancer du sein est que l’alcool est susceptible de faire augmenter les taux d’œstrogène. L’alcool risque également de réduire la quantité de certains éléments nutritifs essentiels qui protègent contre les dommages cellulaires, comme l’acide folique (type de vitamine B) et les vitamines A et C.

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