Dans La France Agricole du 7 décembre 2018, Sylvie Brunel appelle les agris à ne plus se laisser intimider par les écolos et autres ONG environnementalistes, et à sortir de leur position défensive face aux attaques dont ils sont l’objet. Extraits :
« Ne vous laissez plus intimider par le reste de la société qui vous donne des leçons de nature, et vous adresse des injonctions contradictoires : du bio mais pas cher, de l’authentique mais pratique, des circuits courts mais des produits en toute saison… »
« Vos détracteurs, des ‘éco-guerriers’, des écologistes sincèrement convaincus de la fin du monde, ou des urbains déconnectés des réalités de la campagne et de l’agriculture productive, ont oublié l’histoire du monde paysan : pénibilité, aléas, faibles rendements jusque dans les années 50, pauvreté. On peut parler d’amnésie et d’ingratitude. »
« Sans protection des cultures, la moitié de la production agricole mondiale serait inutilisable. Le mildiou de la pomme de terre en 1846 a fait un million de morts ! Même en bio, on traite. Le plus gros employeur de glyphosate en France n’est pas l’agriculture mais la SNCF (30 millions d’euros par an). »
« Le monde agricole a considérablement modifié ses pratiques : il faut le faire reconnaître. Les trois quarts des molécules chimiques utilisées avant 1993 ne sont plus employées. Dans les années 60, 4 000 personnes mourraient chaque année d’intoxication alimentaire. Quant à l’espérance moyenne de vie des hommes, elle ne dépassait pas 65 ans. Aujourd’hui, ces chiffres sont respectivement de 200 et de 79. Les agriculteurs ont sans doute trop bien réussi. »
« Dotez-vous d’un bataillon de gens qui ont envie de défendre leur métier, et qui alerteront sur les risques liés à la sécurité alimentaire (7,6 milliards d’humains aujourd’hui, 10 milliards en 2050). »
« Quand l’alimentation du monde n’est pas assurée, cela se traduit par des migrations. »
« Ne vous découragez pas et ayez confiance en vous. Ayez en tête le principe de balancier. Un exemple parmi d’autres : l’éthanol. Solution à tout dans les années 90, pire des choses en 2010, il est aujourd’hui considéré comme indispensable à la transition énergétique. »
« Soyez solidaires. Si le monde agricole perd du terrain depuis une douzaine d’années, c’est qu’il n’est pas uni. Chacun est dans le sauve-qui-peut alors que vous rencontrez tous les mêmes problèmes. »
Aujourd’hui ou du moins depuis quelques années, les agriculteurs se protègent des pesticides ( masque, combinaison, tracteur fermé , etc) sauf qu’autour, les habitants, les marcheurs, les cyclistes, les runners et autres s’en prennent plein les poumons y compris les enfants et femmes enceintes. Quand est ce que les usagers de la nature pourront être avertis des jours de pulvérisations pour adapter leurs sorties ? Un site internet avec les jours et les zones traitées pourrait permettre d’informer les citoyens. Entre le risque de se prendre les balles pendant la période de chasse et celui de respirer des pesticides à plein poumons , les avantages de vivre à la campagne diminuent fortement.
Les agriculteurs se protègent parce-que les norme sanitaires s’améliorent. Les pesticides les plus toxiques ont déjà été interdits et la quantité utilisé à diminué. Le nombre de cancer reste stable et les taux de survie sont plus élevé tandis que l’espérance de vie augmente. Les malformation elles ne sont pas plus nombreuses et non jamais été liés aux pesticides (si c’était le cas on observerais des enfants malformés partout). On nous répète sans arrêts dans les médias que la situation n’a jamais été aussi catastrophique alors que c’est l’exacte contraire. Donc oui les agriculteurs en ont marre d’être accusé de tout les mots et ils ont raisons.