Le 17 avril dernier se tenait à Paris un débat organisé par le Syrpa, le réseau des agricommunicants, sur le rejet de la science par les Français et le règne des fausses informations.
Tandis que 10% de nos concitoyens croient que l’homme n’a jamais marché sur la lune, un climat de défiance envers les élites et le relativisme ambiant font que, de plus en plus souvent, le vraisemblable l’emporte sur la preuve scientifique.
La faute, en partie, aux médias et aux émissions à charge comme celles d’Élise Lucet, estime le sociologue Eddy Fougier, et aux scandales comme celui provoqué par la publication de Gilles-Eric Séralini qui affirmait que les OGM donnaient des cancers aux rats, images choc de rongeurs déformés par les tumeurs à l’appui, publication depuis invalidée. La question des lobbies qui animent, alimentent et suscitent directement ou indirectement ces deux phénomène aurait pu être davantage posée.
« C’est trop tard, tout est foutu, l’irrationnel et la parole de l’ignorant valent autant que la démonstration scientifique » a déploré de son côté l’animateur-producteur de l’émission de vulgarisation scientifique E=M6 Mac Lesggy.
« Les journalistes, dotés d’un faible niveau en sciences, et friands de caricature et de scandale pour faire de l’audience, en prennent pour leur grade », commente Sophie Bergot (La France Agricole), qui assistait aux échanges.
Inverser la tendance ne sera pas chose aisée : « Il faut expliquer encore et toujours, et faire parler les chercheurs » préconise Philippe Mauguin, le PDG de l’Inra. « Mais sans oublier qu’un sujet complexe ne peut pas être expliqué en deux phrases », contrairement au fake news.
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