Varroa destructor, Nosema ceranae, Israeli acute paralysis virus, etc : si l’on en croit les scientifiques, les pistes pour expliquer l’hécatombe qui touche depuis plusieurs années les abeilles partout dans le monde sont multiples.
« Il y a un problème environnemental grave » admet Henri Clément, le Président de l’Union nationale des apiculteurs français qui ajoute : « l’abeille est un des grands défis à résoudre, avec l’eau, l’énergie, les rapports Nord Sud ».
Il est loin le temps où Henri Clément, catégorique, déclarait au Pèlerin :
« L’apparition de nouveaux pesticides comme le Gaucho ou le Régent – respectivement interdits en 1999 et 2004 – ont été responsables de la surmortalité des abeilles enregistrée depuis 1993-1994 »
Le même, en février 2007, déclarait sur un ton triomphant au Figaro : « il n’y a plus de phénomène massif de dépopulation » après avoir réussi à obtenir des pouvoirs publics l’interdiction du Gaucho et du Régent. Or, selon le Centre national de développement apicole, la France a vu cette année entre 20 et 25% de ses abeilles disparaître. Cette fois, c’est sûr, n’en déplaise à Henri Clément, le Gaucho et le Régent n’y sont pour rien. « L’explication passe-partout ne passe pas » confirme Gilles Ratia, Président du Congrès Apimondia 2009, qui se tenait à Montpellier jusqu’à samedi, rassemblant quelques 10 000 professionnels de l’apiculture et 500 chercheurs.
« Nous sommes tous responsables » assure-t-il, citant en vrac, comme possible cause de cette hécatombe, la pollution hertzienne, la dégradation de la biodiversité, la pollution de l’eau, les cultures OGM. Mais aussi certaines erreurs des apiculteurs comme le surnourrissement des colonies, les transhumances répétées ou l’accumulation de traitements antivarroa.
Car, comme l’explique Le Monde, « les apiculteurs européens, en premier lieu les Français avec à leur tête l’UNAF, accusent depuis des années les pesticides, responsables d’intoxications aiguës, mais aussi soupçonnés de provoquer des intoxications chroniques.
La plupart des scientifiques, eux, désignent comme coupable Varroa destructor, un parasite présent partout sur le globe pas toujours traité correctement par les apiculteurs. Un chercheur espagnol, Mariano Higes, voit plutôt dans le champignon microscopique Nosema ceranae la cause de l’hécatombe. Enfin, des scientifiques américains soupçonnent Israeli acute paralysis, un virus présent dans les colonies affectées par le syndrome d’effondrement des colonies.
Jusqu’alors, aucune théorie ne l’avait emporté.
Mais pour la première fois, un consensus émerge dans le monde scientifique et apicole sur les causes des surmortalités qui affectent les populations d’abeilles de la plupart des continents. Ce tournant est perceptible au congrès Apimondia.
Les scientifiques parlent désormais de phénomène « multifactoriel » avec interactions entre facteurs : varroa, manque d’eau, exposition chronique à de faibles doses de pesticides, monocultures intensives encouragées par le souci de rentabilité des agriculteurs et par les réglementations de la PAC, sans oublier l’existence d’un marché mondial des reines, qui privilégie les variétés les plus productives au détriment de celles adaptées aux conditions locales, et appauvrit la diversité génétique. En Syrie, les apiculteurs ont remarqué que les colonies dont les reines avaient été importées mouraient en plus grand nombre que les espèces locales. Des échanges qui favorisent, en outre, la diffusion des maladies et parasites… »
Autant de conclusions qui désavouent l’UNAF. Le syndicat fait depuis quelques années une véritable fixation sur les produits phytosanitaires. Au risque de passer à côté des causes réelles des surmortalités. Une remise en cause d’autant plus douloureuse pour le syndicat d’apiculteurs qu’il est l’organisateur du Congrès Apimondia 2009 qui a permis ce consensus entre les scientifiques…
Jeudi, l’UNAF a bien tenté de reprendre la main en réclamant aux responsables gouvernementaux français et étrangers, « une évaluation plus rigoureuse et complète de la toxicité des produits phytosanitaires et des cultures génétiquement modifiées ». Le syndicat a également appelé les gouvernements à retirer « de manière immédiate les produits dont les effets se révèlent toxiques pour l’abeille domestique et les milliers d’autres espèces d’abeilles ».
En jeu : plus seulement les intérêts des apiculteurs français mais la crédibilité de l’UNAF et de son président, plus isolés que jamais.
c’est un peu plus compliqué:
10.1073/pnas.0906970106
Modification génétique….on va encore accuser Monsanto :o))
Si la sélection de reines est responsables d’un appauvrissement génétique, alors il faut créer des reines OGM !!!
bien vu pour votre titre . Amusant …..certe au dépend de Monsieur Clément !!!!!
Portable ?
Aucun effet d’ailleurs l’UNAF a lancé une campagne nationale de com sur les abeilles des villes qui se portent mieux …
Réchauffement climatique ?
En ville justement grace a l’éffet d’ilot urbain et donc un des températures supérieures les abeilles hivernent très bien et profitent d’apports de pollens très précoces
Pollution ?
C’est en ville que l’on devrait rencontrer le plus de polluants divers du a l’activitée humaine
OGM ?
Aucun probleme signalé avec le Bt ( B401 voir http://www.vita-swarm.com/fiche_b401.html)d’ailleurs utilisé pendant de nombreuse années par les apiculteurs pour combattre la fausse teigne
Reste les coupables
Varroa destructor un redoutable acarien exotique a l’espèce Apis melliféra et Nosema ceranae tout aussi exotique a cette espèce
En plus de se nourrir de leur hote ces deux la détruisent l’immunité des abeilles
Il n’est donc pas étonnant qu’au final les colonies sont achevées par ce qui traine dans les ruches comme maladies habituelles des abeilles : virus de la paralysie , loques , maladie noire etc
Le manque de biodiversité dans certaines zones agrave les choses et il faut bien le reconnaitre les accidents liés a de mauvais usages ou a des problèmes divers de certains produits phythosanitaires ( poussières d’enrobage lors des semis )utilisés en agriculture et d’acaricides non adaptés par les apiculteurs( acide oxalique par ex en apiculture bio ) n’arrange pas la situation
Ne pas oublier aussi le coumaphos présent massivement dans les cires pour lutter contre les acariens varroa. C’est un insecticide organophosphoré dont la toxicité est limitée sur abeilles à dose réduite mais qui s’accumule lors d’utilisation répétées ce qui est souvent le cas.
On aurait tendance à l’oublier trop facilement!
En outre vu le niveau de pollution des villes, à proximité des lieux de circulation, notamment en terme de polluants issus de la circulation automobile , j’aimerai voir les résultats d’analyse des miels qui en sont issus.
Un traitement avec un produit sous AMM comme Apivar c’est 4 a 5 € par ruche
Comme nos amis apiculteurs sont des radins ils détournent des produits phytosanitaires et vétérinaires bon marché pour traiter varroa …
Différents rapports de l’AFSSA ont montrés que ces méthodes de traitements » alternatifs » sont inneficasses pour toucher la cible …
Quand au coumaphos on en retrouve meme dans certains lots de cire » bio »
Problème réglé discrètement par Ecocert en n’accordant plus la mention bio aux cires issues des cadres de corps de ruches
Bref on règle le problème en le cachant sous le tapis
les abeilles plus sensibles aux insecticides parce que affaiblies par le varroa, mais aussi plus sensibles au varroa parce que affaiblies par les insecticides, c’est le serpent qui se mort la queue. des experts (comme pour la grippe A) payés par les laboratoires et des abeilles qui meurent par dizaines de milliers. Cause multifactorielle, certes, mais au départ partout la même recherche de profits et de rendements.
l’avenir sera écologique ou ne sera pas.
L’écologie sera politique ou ne sera pas
@ Guy:
« les abeilles plus sensibles aux insecticides parce que affaiblies par le varroa, mais aussi plus sensibles au varroa parce que affaiblies par les insecticides, c’est le serpent qui se mort la queue. »
Les abeilles sont affaiblies par un parasite, et le traitement contre le parasite tue aussi les abeilles quand il est mal dosé, voir pire carrément interdit.
D’ailleurs pourquoi les écolos et l’UNAF ne tirent-ils pas la sonnette d’alarme médiatique pour dénoncer les apiculteurs qui utilisent des produits interdits??? Pourquoi donc ce silence???
« des experts (comme pour la grippe A) payés par les laboratoires et des abeilles qui meurent par dizaines de milliers. »
LEs experts sont payés par les laboratoires??? Toujours la même sempiternelle pseudo-accusation sans la moindre preuve (cela s’appelle de la diffamation). Pour vous labo = industriels = grand méchant. savez vous qu’un chercheur d’état travaille dans un laboratoire???
Mais essayez de répondre à cette question: quel est l’intérêt d’un industriel de mettre au point un produit qui va tout tuer (et donc que personne n’achetera plus car strictement sans intérêt)?
« Cause multifactorielle, certes, mais au départ partout la même recherche de profits et de rendements ».
Je vois que vous vous y connaissez bien en études multivariables. Et comment êtes vous arrivez à cette conclusion stupifiante » la même recherche de profits et de rendements »? Quel est votre jeux de données, depuis quand, sur quels tests est-il basé (AFC, ACP, ANOVA, MANOVA, Fisher, Kolmogorov-Smirnov ???). J’exige que vous rendiez vos résultats publics!!!
Ah , petite info, les premieres constatations de mortalité des abeilles en europe remonte au début des années 1980 (bien avant le gaucho, régent et autres pesticides actuellement incriminé par l’UNAF). Mais bizarrement c’était le début de l’infestation par le varroa…
« l’avenir sera écologique ou ne sera pas.
L’écologie sera politique ou ne sera pas »
L’écologie est une science et rien d’autre.
Pourquoi pas un avenir mathématique, ou physique, ou médical avec les partis politiques qui vont idoines???
Alors pour vos déclarations idéologiques vous repasserez!!!
ps: si vous avez besoin de cours sur l’écologie je peux vous en donner, je suis chercheur…