MON 810 : encore un désaveu pour la France

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D’une dépêche AFP : « L’autorité européenne pour la sécurité alimentaire a rendu lundi un avis négatif après la demande de la France de suspendre l’autorisation de mise en culture du maïs transgénique Mon 810 du groupe Monsanto, car, selon elle, aucun des éléments présentés par Paris ne la justifie. Le groupe d’experts de l’EFSA n’a trouvé dans la documentation fournie par la France aucune preuve scientifique démontrant un risque pour la santé humaine ou animale ou pour l’environnement et pouvant justifier l’adoption de mesures d’urgence, a souligné l’autorité dans son l’avis publié sur son site internet. »

Ce n’est pas une surprise (nous l’avions annoncé ici) , la France n’a aucun argument pour interdire le MON 810. Les fonctionnaires du ministère de l’agriculture vont devoir faire preuve d’une sacrée imagination pour en trouver! Tout comme le nouveau gouvernement…

19 commentaires sur “MON 810 : encore un désaveu pour la France

  1. Le nouveau gouvernement est plein d’idées.
    C’est même l’idéologie qui gouverne ce gouvernement.
    Et leurs alliés écolo sont plein de ressource inimaginable… Pour renvoyer la France au moyen-age !!!

  2. « Tout comme le nouveau gouvernement… » ?

    À condition que le nouveau gouvernement veuille poursuivre dans la voie tracée par MM. Sarkozy et Le Maire et par Mme Kosciusko-Morizet.

    Quoi que dise le programme électoral de M. Hollande et que laisse entendre l’accord avec EELV, il est urgent d’attendre et de voir ce qu’ils feront.

    1. http://www.agriculture-environnement.fr/actualites,12/ogm-la-grande-confusion-de-stephane-le-foll,792.html

      OGM : la grande confusion de Stéphane Le Foll

      …« Nous ferons tout pour maintenir le moratoire sur le maïs MON 810 », a déjà déclaré Stéphane Le Foll, le nouveau ministre de l’Agriculture,…

      => pas de changement entre l’ancien gouvernement et le nouveau, mais il faut peut-être attendre les nouvelles legislatives pour voir l’orientation de ce gouvernement.
      les mauvaises nouvelles vont s’enchainer (rigueur, diminution des dépenses avec une volonté de croissance (croissance et rigueur curieux mélange)).

      les plantes gm vont peut-être passer au second plan pour les écolo-bobos?

      1. Oui, élections obligent !

        Mais pourl’instant, le gouvernement français est dans l’attente d’une décision à Bruxelles et, surtout, d’une décision du Conseil d’État sur le fond des recours.

        Donc, en attendant, les mouvements de mentons virils ne font pas de mal.

        « les plantes gm vont peut-être passer au second plan pour les écolo-bobos » ? Certainement pas l’irresponsabilité des écolos-bobos n’a d’égale que leur obstination (et leur propension aux guerres intestines). C’est les écolos-bobos politiques qui vont à mon avis passer au second plan.

        1. Wackes Seppi dit : 30 mai 2012 à 20:10
          …C’est les écolos-bobos politiques qui vont à mon avis passer au second plan.

          peut-être mais ce n’est pas certain, lorsqu’on voit en Allemagne le « poids » politique des écolos il n’est pas certain qu’ils disparaissent chez nous.

          http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/06/04/nicole-bricq-l-ecologie-n-est-pas-un-luxe-pour-bobos_1712198_3244.html

          Sur les OGM, la France est en conflit avec les instances européennes…

          Le gouvernement français réaffirme son opposition aux OGM. J’ai obtenu il y a quelques jours la garantie que mon homologue britannique s’opposerait, tout comme l’Allemagne, à la proposition de directive du Danemark qui permettrait aux sociétés fabriquant des OGM de demander des autorisations de mise sur le marché pays par pays.

          =>opposition du gouvernement, mais il n’y a pas d’affirmation d’interdiction des cultures gm.
          C’est toujours un flou total sur les décisions de ce gouvernement.

          Par contre il y a une volonté de laisser l’Europe décider et non les pays ce qui me semble une bonne chose. En espèrant que le politique d’obstruction disparaisse, ce qui n’est pas évident.

          1. « Nicole Bricq : « L’écologie n’est pas un luxe pour bobos » » ?

            Si c’est ce qu’elle dit, c’est bien pour répondre à un sentiment répandu…

            Sur les OGMs, je suis surpris par sa réponse. J’ai cru comprendre qu’ils ne sont pas dans son portefeuille.

            Quoi qu’il en soit, sur le fond, la réponse n’est pas étonnante. L’autorisation de mise en culture d’OGMs est une patate chaude, sur le plan « politique » s’entend. La configuration actuelle, qui permet aux États membres de faire traîner les procédures et, surtout, de refiler la patate chaude à la Commission, ne doit surtout pas être modifiée.

            Que l’on excipe d’arguments objectifs – notamment de la rupture du principe d’un marché commun – ne change rien : le motif réel est la couardise politique.

            Imaginez que la proposition danoise soit acceptée… La France devra décider, pour son compte, d’autoriser ou non – en cas de non avec des arguments qui tiennent la route devant le Conseil d’État – la mise en culture d’un OGM ! Courage ! Fuyons !

  3. @ Wackes Seppi

    Je séparerai M. Sarkozy et Mme Kosciusko-Morizet d’une part et M Le Maire d’autre part sur la position dans le moratoire concernant MON 810.

    Les deux premiers étant clairement hostiles à la technologie, Bruno Le Maire avec une position réaliste et considérant que la période préélectorale n’était pas « opportune » pour prendre position sur le sujet

    On ne peut pas dire qu’il avait vraiment tort sur cette position, le choix des justifications pour conduire le moratoire étant laissé à l’appréciation de feu le MEEDDAT, dont il ne reste que des cendres et un grenelle dont il faudra bien un jour faire l’inventaire, sans tabous et en pleine lumière.

    Impact sur la dette, détournements de fonds publics, enrichissement de quelques opérateurs, perte de compétitivité et d’emplois pour les secteurs agricoles et industriels dont il s’avère qu’ils sont seuls créateurs net d’emploi à long terme devront être tour à tour examinés.

    L’ambiance morose du second semestre 2012, morose dans le meilleur des cas, serait parfaite pour un tel inventaire et éviter de commettre les mêmes erreurs.

    Si le changement, c’est maintenant, changeons, en mieux et pour plus réaliste! Chiche…

    Pour le reste, le travail d’explication est facile, il suffit d’aller voir ce que proposent comme informations nos cousins canadiens de la belle province, pays dont les finances sont saines, le déficit inexistant et le budget de l’Etat en équilibre.

    On rappelera aussi, à l’inverse que les grecs étaient en Europe les plus farouches opposants à la mise en culture des OGM.

    http://www.ogm.gouv.qc.ca/ref_avantages.html
    AVANTAGES POTENTIELS DES OGM POUR LA SANTÉ

    Moins de produits chimiques
    Certains OGM présentement commercialisés sont utilisés dans le secteur des grandes cultures. Par leurs caractéristiques (tolérance à certains herbicides, résistance aux insectes et aux maladies), ils permettraient de réduire l’usage de certains herbicides et insecticides. Il pourrait donc y voir un avantage – quoique indirect – sur la santé humaine, puisque plusieurs de ces composés chimiques sont connus pour avoir des propriétés toxiques. Les risques d’intoxication seraient diminués car il y aurait moins de résidus de ces produits autant dans l’air que sur les aliments que l’on consomme.

    L’exemple des cultures de coton Bt
    Des expériences menées au champ, notamment en Inde et en Chine, ont montré que la production accrue des cultures de coton Bt par rapport aux cultures de coton conventionnel s’était reflétée dans la baisse de la quantité de pesticides utilisés dans les champs (52, 53, 54, 55).

    Moins de moisissures sur le maïs
    Certaines moisissures ou champignons microscopiques proliférant sur des céréales telles le maïs produisent des « mycotoxines ». Ces substances peuvent causer des intoxications plus ou moins graves autant chez les humains que chez les animaux qui ingèrent la céréale ou qui y sont exposés de quelque façon que ce soit. Les mycotoxines peuvent causer des lésions au foie, aux reins et même au système nerveux.

    Le genre Fusarium est l’un des principaux groupes de champignons microscopiques en cause dans la contamination du maïs, autant dans les cultures en champ que dans les entrepôts, et ce, dans tous les pays du monde (58, 59). Les toxines qu’ils produisent, les fumonisines, ont été beaucoup étudiées, car elles sont connues pour causer des épidémies de mycotoxicoses chez les animaux de ferme et des cancers chez les rats.

    Or, il semble que les variétés de maïs-grain Bt soient moins souvent contaminées par les champignons microscopiques que le maïs traditionnel (64, 65, 66, 67, 72). En dévorant les épis de maïs, la pyrale fournit des points d’entrée aux champignons qui produisent des mycotoxines. Ainsi, en réduisant les dommages causés par la pyrale, la culture du maïs-grain Bt contribuerait à diminuer les niveaux de contamination par les champignons (68, 69). Les aliments dérivés de ces cultures contiendraient donc moins de mycotoxines, réduisant du coup les probabilités d’intoxication chez les humains et les animaux qui en consommeraient (47).

    Plus de «bon gras» dans les plantes
    Il est connu que certains acides gras sont bénéfiques pour notre santé. Les acides gras insaturés notamment nous protègent contre les maladies du cœur. Des plantes oléagineuses GM, comme le canola et le soja, ont été developpées pour produire des huiles à teneur élevée en acides gras insaturés. Ces plantes GM à teneur modifiée en acides gras ne sont pas encore commercialisées. Il importe par contre de noter qu’il n’y a pas encore eu d’études pour déterminer l’impact qu’aurait la consommation de ces huiles sur la fréquence des maladies du cœur (60).

    Des aliments plus nutritifs
    Par la transgénèse, il serait possible de modifier la valeur nutritive d’un aliment pour résoudre un problème de nutrition. Ces aliments GM sont principalement destinés aux populations des pays en voie de développement qui souffrent de carences, notamment en vitamine A ou en fer.

    Du riz enrichi en vitamine A
    Le riz étant pauvre en vitamine A, de nombreux habitants des pays en voie de développement dont la diète se compose principalement de riz souffrent de cécité en raison de carences en vitamine A. Des chercheurs ont mis au point une variété de riz capable de fabriquer de la bêta-carotène, une substance que notre organisme peut convertir en vitamine A (17, 62). Toutefois, des études complémentaires seront nécessaires pour déterminer si l’organisme humain est capable d’assimiler la bêta-carotène présente dans ce riz transgénique et si cela se traduit par une baisse de la cécité associée à la carence de vitamine A dans ces pays.

    Des plantes enrichies en fer
    Beaucoup d’habitants des pays en voie de développement souffrent d’anémie, dont l’une des causes fréquente est la carence en fer (17). Des chercheurs travaillent à l’insertion, dans certaines plantes déterminées, d’un gène capable de faire diminuer leur teneur en phytates. La présence de ces composés rend le fer difficile à assimiler par l’organisme humain. Une autre avenue de recherche porte sur l’insertion d’un gène qui conférerait aux plantes la capacité d’extraire le fer du sol avec plus d’efficacité.

    Des aliments moins allergènes
    Réduire le pouvoir allergène des protéines présentes dans certains aliments est l’une des avenues de recherche explorées par le génie génétique. Des chercheurs tentent d’empêcher le gène de produire la protéine allergène alors que d’autres travaillent à modifier la structure de la protéine pour la rendre non allergène. Les plantes ciblées sont actuellement le soja, le riz, la pomme de terre et l’arachide (1, 5, 70, 71).

    Plantes usines qui produisent des médicaments
    L’agriculture moléculaire ou moléculture végétale et animale consiste à utiliser des plantes ou des animaux transgéniques, pour produire des composés pharmaceutiques ou industriels. Les utilisations potentielles vont de la conception de médicaments et de vaccins à la fabrication de plastiques biodégradables et de produits chimiques industriels.

    Des médicaments issus de la moléculture
    La moléculture pourrait permettre de produire des molécules d’intérêt médical ou industriel dans des conditions sanitaires plus sécuritaires que les techniques de production employées auparavant.

    Une possibilité en voie d’expérimentation est la production du «facteur IX», une protéine qui sert à la coagulation chez les hémophiles, cette protéine étant habituellement extraite de cellules sanguines. La production de cette molécule par moléculture pourrait permettre de réduire le risque de transmission de maladies comme l’hépatite B et le SIDA. En plus d’être plus sécuritaire pour la santé, la moléculture serait moins coûteuse.

    Des vaccins bon marché … comestibles
    Cette nouvelle technique de production de vaccins serait aussi moins coûteuse. Moins coûteuse, car il s’agit de produire des plants transgéniques comestibles dotés d’un gène résistant à un microorganisme spécifique (ex. virus, parasite). Rappelons que la vaccination consiste à immuniser un individu avec une substance préparée à partir des microorganismes pathogènes. C’est un gène de ces microorganismes qui serait inséré dans le génome de certaines plantes comestibles. Notre organisme réagirait de la même façon qu’en recevant un vaccin par injection : en produisant les anticorps nécessaires pour combattre certaines maladies comme l’hépatite B.

    RÉFÉRENCES (AVANTAGES)

    1. Bouis H.E., Chassy B.M., Ochanda O. (2003).  » Genetically modified food crops and their contribution to human nutrition and food quality « , Food Science and Technology 14, p. 191-209.

    5. Jank B., Haslberger A.G. (2003).  » Improved evaluation of potential allergens in GM foods « , Trends in Biotechnology 21(6), p. 249-250.

    17. Zimmermann M.B., Hurrell R.F. (2002).  » Improving iron, zinc and vitamin A nutrition through plant biotechnology « , Current Opinion in Biotechnology 13, p. 142-145.

    47. Cellini F., A. et al. (2004). » Unintended effects and their detection in genetically modified crops « , Food and Chemical Toxicology 42, p. 1089-1125.

    52. Mackay MA (2003) The developing world benefits from plant biotechnology. Journal Of Nutrition Education And Behavior 35 (4): 210-214.

    53. Toenniessen GH, O’Toole JC, DeVries J. (2003) Advances in plant biotechnology and its adoption in developing countries. Current Opinion in Plant Biology 6 (2): 191-198.

    54. Qaim and Zilberman (2003) Yield Effects of Genetically Modified Crops in Developing Countries, Science 299: 900-902

    55. Pray CE, Huang J, Hu R, Rozelle S. (2002) Five years of Bt cotton in China – the benefits continue. Plant Journal (4):423-430

    58. Minorsky, PV. ; (2002). The Hot and the Classic: fumonisin mycotoxins. Plant Physiology. 129, 929-930.

    59. Munkvold GP. (2003) Cultural and genetic approaches to managing mycotoxins in maize. Annual Review of Phytopathology.; 41: 99-116

    60. Knauf, V.C., Facciotti, C. (1995). « Genetic Engineering of Foods to Reduce the Risk of Heart Disease and Cancer Nutrition and Biotechnology in Heart Disease and Cancer », Plenum Press, New York, p.221-228.

    62. POTRYKUS, I. (2001). « Golden Rice and Beyond », Plant Physiology 125, mars, p. 1157–1161.

    64. BAKAN B., et al. (2002), « Fungal Growth and Fusarium Mycotoxin Content in Isogenic Traditional Maize and Genetically Modified Maize Grown in France and Spain », Journal of Agricultural food and chemistry 50, p. 728-731.

    65. CLEMENTS, M.J., et al. (2003) « Influence of Crylab Protein and Hybrid Genotype on Fumonisin Contamination and Fusarium Ear Rot of Corn », Crop Science 43, p. 1283-1293.

    66. DOWD, P.F. (2000). « Indirect Reduction of Ear models and Associated Mycotoxins in Bacillus thuringiensis Corn Under Carthrolled and Open Field Conditions : Utility and Limitations », Journal of Economic Entomology 93(6), p. 1669-1679.

    67. MUNKVOLD, G.P., et al. (1999). « Comparison of Fumonisin Concentrations in Kervels of Transgenic Bt Maize Hybrids and Non-Transgenic Hybrids », Plant Disease 83, p. 130-138.

    68. CLEMENTS, M.J., et al. (2001) « Effects of Insect Damage on Fusarium Ear Rot and Fumonisin Concentration in Bt and Non-Bt Corn Hybrids », Phytopathology 91: S17.

    69. MUNKVOLD, G.P., et al. (1997). « Reduced Fusarium Ear Rot and Symptomes Infection in Kermels of Maize Genetically Engineered for Europeen Corn Never Resistance », Phytopathology 87: 1071-10777.

    70. SUSZKIW, J (2002). « Researchers Develop First hypoallergic soybeans » Agricultural research, september, p. 16-17.

    71. HERMAN, E.M. (2003). « Genetically modified soybeans and food allergies », Journal of experimental Botany 54 (386), p. 1317-1319.

    72. Folcher, L., et al. (2010). « Lower mycotoxin levels in Bt maize grain », Agron. Sustain. Dev., 30 (4) : 711-719.

  4. « il suffit d’aller voir ce que proposent comme informations nos cousins canadiens de la belle province, pays dont les finances sont saines, le déficit inexistant et le budget de l’État en équilibre.»

    Ok le Canada a son AAA mais un pays fédéral n’est pas forcément représentatif de chacune des provinces. Il semblerait que les provinces des prairies canadiennes soient plus libérales avec l’Alberta qui mène la danse (le salaire moyen y est bien plus élevé qu’au Québec). Le Québec quant à lui est plus réfractaire. Je ne suis pas spécialiste de l’économie mais ici les problèmes sont semblables à ceux de la France: une démographie qui perturbe le système des retraites, un gros mouvement de grève depuis 3 mois concernant les frais de scolarité à l’université (pour info un recteur gagne environ 350 000$ brut par année…). Mais aussi une masse de fonctionnaires qui augmente et un sérieux problème d’accès aux médecins. Sans oublier une agriculture subventionnée avec des barrières douanières lourdes sur plusieurs productions sous quota (et donc en contradiction avec les règles de l’OMC) Bref, ce n’est pas parce que le Canada s’en sort bien que les provinces gèrent toutes très bien leur budget.

    1. « un gros mouvement de grève depuis 3 mois concernant les frais de scolarité à l’université » La sélection par l’argent est inacceptable. Les futurs diplômés payent déjà leur frais de scolarité dans les impôts supplémentaires que l’état Canadien va leur soutirer pendant les 45 ans de leur vie professionnelle.

      1. @Karg: Ce n’est pas qu’une question de sélection par l’argent car les étudiants perçoivent des «prêts et bourses» du gouvernement. De plus contrairement à la France l’université «contingente» (=numerus clausus) une bonne moitié de ses programmes en fonction des notes (une cote obtenue durant les 2 ans de scolarité pré-universitaire qui prend en compte moyenne et écart type du groupe). Les frais de scolarité sont, il faut le rappeler, les plus bas du pays et aussi du continent, soit en gros 2600$ l’année. Le problème est plus profond qu’une simple histoire d’argent à mon avis. Les québécois fréquentent moins les universités que leurs homologues ontariens et plus les salaires sont plus bas. Surtout l’université permet à plein de programmes de sciences humaines de justifier leur existence par le nombre d’étudiants qui y rentrent. En fait il faudrait une plus grande équité dans la distribution des bourses et un contingentement qui fluctue selon la demande du marché et peut être même des programmes à prix variable (un médecin coûte bien plus cher à former qu’un prof d’espagnol ou un agronome).

        P.-S. Pour avoir connu la gratuité universitaire française, je ne regrette pas d’avoir payé pour un enseignement de qualité qui me garantit un emploi à la sortie.

        @Douar: Je n’ai jamais dit que le Québec était contre l’économie de marché. Ici c’est 2 semaines de vacances payées par an et on peut avoir à travailler le dimanche. Le Québec, comme beaucoup de pays nordiques, doit faire face à la rigueur du climat. De fait les gens sont assez lucides sur les efforts à faire pour pouvoir faire fonctionner un pays été comme hiver. Toutefois ils sont un peu moins «libéraux» que d’autres provinces, mais cela s’explique avant tout par l’histoire. Le Québec à vécu en semi autarcie jusque dans les années 50 (le moment de la fameuse Révolution Tranquille). Les gens sont donc habitués, et payent, pour un état providence plus généreux. Enfin en ce moment le dollar canadien est haut, presque plus haut que l’USD ce qui nuit au commerce de matières brutes avec les USA (et peut ruiner la compétitivité de certaines productions agricoles, notamment le porc).

        1. @Bob: j’ai fais une école sur concours, que j’ai pas payé (boursier niveau 0) mais c’était moins cher que le tarif demandé par le gouvernement canadien. Et la qualité de l’enseignement était bonne. J’ai deux amis docteurs en chimie qui sont passé par l’université, une fois la licence passé (3/4 de candidats éliminés) l’enseignent est aussi de très bonne qualité.

    2. c’est quand même étonnant de retrouver les régions hors France, de langue française en pointe contre l’économie de marché en général : voyez la Wallonie vs la Flandre, même la Suisse francophone vs la Suisse Alémanique et le Québec vs les autres provinces. C’est sans doute ça l’exception culturelle française 😉

  5. @ Alzine
    Il apparait que pour le coton ce ne soit pas encore tout à fait gagné.
    http://www.rfi.fr/emission/20120510-cette-annee-le-burkina-faso-abandonne-le-coton-ogm
    Faut dire que cette culture du point de vue ravageurs est plutôt bien dotée!
    A lire, Monsanto ne fait pas dans la langue de bois en reconnaissant que rien n’est jamais acquis et de rappeler que la culture demande un minimum de précautions pour pérenniser ses avantages,sur cette page d’information sur le coton Bt en Inde.
    http://www.monsanto.fr/actualites/idees_recues/idees_recues27.asp

    1. Le problème de la qualité pourrait être réglé très vite, mais sa souligne un vrai problème de fond, un OGM n’est qu’un trait génétique, 99.999% du génome n’est pas modifié et conserve son importance. Le coton pour l’Afrique de l’Ouest mérite un vrai programme génétique, et pas seulement du bricolage.

    2. Dans RFI, le I signifie « internationale » et non « information », au moins en l’espèce.

      Pour le cotonnier dans le Burkina Faso, voir :

      http://www.karfo.net/news/index.php?val=126_le+burkina+dement+abandon+coton+ogm
      « Le Burkina dément l’abandon du coton OGM »

      http://www.reussirbusiness.com/17016-Burkina-Faso-Coton-OGM-Le-pays.html
      « Burkina Faso : Coton OGM – Le pays droit dans son sillon »

      http://www.nepadbiosafety.net/fr/coton-bt-au-burkina-faso
      ABANDON DU COTON Bt PAR LE BURKINA FASO : « Nous sommes surpris par cette information »

      .

      RFI s’est fondée sur une interview que l’on trouvera ici :

      http://www.dailymotion.com/video/xqq564_commodafrica-coton-gerald-estur-ogm-burkina_news

      Écoutez bien la voix de l’intervieweuse… elle est bien connue !

      J’attends avec un brin d’impatience son billet dans le blog que nous lui mettons généreusement à disposition, grâce à nos impôts, par l’intermédiaire d’ARTE.

      1. Merci pour ces liens!
        Néanmoins même si l’info est erronée, reconnaitre que l’article de Claire Fages est plutôt correct comparé à ceux + extrémistes des anti-ogm…
        Par exemple:
        « Au grand dam des cotonculteurs qui s’étaient habitués à des travaux moins pénibles et moins dangereux pour la santé, puisque le coton OGM demandait beaucoup moins de traitements phytosanitaires que le coton conventionnel. »

  6. @ rageous,

    L’affaire du coton Bt du Burkina est l’exemple de la manipulation que l’on peut faire d’une introgression incomplète.
    La lignée de coton dans laquelle le caractère Bt est introduit est unique, elle servira à des croissement avec une multitudes de variétés adaptées à un ensemble de climats dans différents pays dans le monde , présentant des caractéristiques diverses, récolte mécanisable aux US, manuelle au Burkina…
    Les variétés améliorées avec l’appui du CIRAD en Afrique de l’ouest produisaient un coton de qualité supérieure, lors de l’introgression du caractère Bt réalisée gratuitement par Monsanto, le nombre de rétrocroisement semble avoir été insuffisant, ne permettant pas de retrouver la qualité du coton initiale, même si effectivement la protection contre les principaux ravageurs semblait plus simple avec une forte réduction des traitements insecticides.
    Négligence de Monsanto, involontaire ou délibérée, histoire de faire du « buzz » en Europe et renforcer leur position dans le monde de la génétique?
    Il est amusant de voir que plus les ONG s’attaquent au « grand Satan » de la chimie et de la génétique, plus sa position devient dominante et son chiffre d’affaire augmente . Ce sont ses concurrents européens qui souffrent.
    Si c’est une stratégie de Monsanto, elle est bien jouée, digne d’un art martial japonais.
    Utiliser ici la bêtise de l’adversaire ou plutôt des populations des pays des entreprises concurrentes, pour les terrasser, avec l’aide des ONG financées en partie par les Etats , qui, dans un monde rationnel, devrait plutôt défendre les entreprise semencières du pays source de richesse et d’emploi.
    L’inverse pour l’Europe.
    La France est encore un territoire du Bisouland, où vivent des bobos bisounours.
    Le brouillard rose se dissipera à partir de taux à 4 % pour emprunter sur les marchés et permettre de continuer à payer les fonctionnaires et les retraites. Bientôt !

    1. Ça, c’est à condition que ce qu’a raconté M. Gérald Estur, le consultant indépendant, soit correct.

      Il croit savoir qu’on aurait fait deux rétro-croisements au lieu de trois. Moi, ça me laisse rêveur, sur le plan technique et sur le plan « politique ». Le Burkina a pris son temps avant d’autoriser les Bt. Il me paraît tout à fait invraisemblable que les autorités et les scientifiques burkinabés aient pu accepter une « lignée » déficiente, en fait une population, comme source de Bt.

      Il est tout aussi étonnant que l’on se serait aperçu du problème de qualité seulement maintenant.

      Si quelqu’un a des informations plus précises (et référencées), je suis preneur.

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