Borloo et la notion de service

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Le moins que l’on puisse dire c’est que le remaniement du gouvernement est tout de même riche d’enseignements, à tout le moins concernant les politiques agro-environnementales. Ainsi, la première information est bien évidemment l’absence de Jean-Louis Borloo de ce gouvernement Fillon III. Longtemps en campagne pour prendre la place de François Fillon à Matignon, Jean-Louis Borloo n’aura donc pas résisté à la clameur qui s’est élevée ces dernières semaines depuis les rangs des parlementaires de la majorité qui n’ont pas caché leur souhait de voir François Fillon reconduit dans ses fonctions.

Jusqu’au bout, Jean-Louis Borloo aura donc livré bataille, y compris après la confirmation de la reconduction de François Fillon à Matignon. Notre super ministre de l’écologie a négocié une bonne partie de la journée d’hier un grand ministère « social ». Mais en guise de réponse, Nicolas Sarkozy et François Fillon lui ont proposé de rester à l’écologie en ayant encore quelques compétences supplémentaires dans son giron ou bien de prendre la tête de la diplomatie française. Mais Jean-Louis Borloo a refusé. Niet.

Et il l’a fait savoir dès hier après midi, soit bien avant l’annonce de la composition du nouveau gouvernement par Claude Guéant. « Borloo claque la porte du gouvernement » pouvait-on lire hier en fin d’après-midi sur les dépêches de l’AFP. Et les « proches » de Jean-Louis Borloo ont par la suite vanté la classe dont il a faut preuve en quittant ce gouvernement pour retrouver sa liberté et être ainsi plus efficace au service de son pays.

Le service ? Quelle ironie ! Celui qui se targue de retrouver sa liberté faisait des pieds et des mains quelques heures auparavant pour s’assurer un portefeuille sur mesure, à sa mesure. Car Jean-Louis Borloo, l’homme toujours sympathique et « social » comme en témoignent Les Guignols de l’info qui le rendent plutôt jovial,  a montré hier son vrai visage. Celui d’un homme qui refuse l’échec. Celui d’un homme dont les convictions politiques et la volonté de servir son pays et ses idées ne résistent pas à l’échec et à la difficulté. Pourquoi Jean-Louis Borloo a-t-il refusé de poursuivre sa mission au ministère de l’Ecologie ? Ne nous a-t-il pas convaincu depuis des mois, depuis son Grenelle de l’Environnement, que rien n’est plus important que l’écologie ?

Vous avez dit « service » ?