Un documentaire hagiographique sur Greenpeace

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Greenpeace souffle cette année ses 40 bougies. Pour l’occasion, France 5 a diffusé fin septembre L’aventure Greenpeace, un documentaire qui retrace l’histoire de la multinationale verte. Et là, pas un mot sur les zones d’ombre des guerriers verts, pas une minute accordée aux nombreux anciens responsables de Greenpeace qui ont dénoncé ses dérives. On entend même dans le film l’un des photographes français de Greenpeace, Pierre Gleizes, expliquer qu’après l’affaire du Rainbow Warrior, « les chèques se sont mis à pleuvoir sur Greenpeace », en omettant de dire que la branche française a dû fermer ses portes peu de temps après et cela jusqu’en 1989 ! Pourtant, il y a matière à faire sur ce sujet, comme nous l’avions déjà mentionné par exemple sur le passé sulfureux de David McTaggart (voir ici), sur le manque de démocratie au sein de Greenpeace (voir ici), sur ses finances troubles (voir ici), etc.

Finalement, on pourrait presque penser que ce documentaire hagiographique a été concocté par les services com’ de Greenpeace. Eh bien non ! Il a été fait appel au réalisateur Thierry de Lestrade, lauréat avec son frère du Prix Albert Londres en 2002. Autrement dit, un pro du documentaire d’investigation. Mais, visiblement, la fibre écologiste de Thierry de Lestrade (il est convaincu que « le combat de demain est un combat écologique ») l’a emporté sur sa fibre investigatrice. C’est vrai qu’il avait déjà réalisé deux autres documentaires, commis avec sa compagne Sylvie Gilman, reprenant à son compte les thèses des ONG écologistes. Le premier, La guerre contre le cancer (2006), était l’histoire critique de la lutte contre le cancer, présentée ainsi : « Aux pièges de la communication officielle et d’une banale approche compassionnelle, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade ont préféré la rigueur de l’enquête. » Et le deuxième, Mâles en péril (2008), était une enquête très anxiogène sur le rôle des produits chimiques dans la progression de la stérilité. En réalisant L’aventure Greenpeace, Thierry de Lestrade a préféré les pièges de la communication officielle de Greenpeace à la rigueur de l’enquête…

Sources

9 commentaires sur “Un documentaire hagiographique sur Greenpeace

  1. Très rigolo le  » alors que Monsanto assoit son empire, j’achète chez Carrefour mon chocolat Max Havelaar « développement durable » Carrefour fait 12 fois le chiffre d’affaire de Monsanto, un tel aveuglement idéologique est admirable.

    Néanmoins cela renforce l’hypothèse d’une collusion entre le groupe de distributions et les ONG anti science, Carrefour cherchant par la un bon vecteur marketing et un moyen de pression efficace sur ses fournisseurs agricoles. C’est étonnant que les écogistes, si prompt à dénoncer les récupérations, ne voient pas venir celle là.

    Pour ceux qui n’y mettent pas les pieds, allez visitez un Carrefour moderne, c’est hallucinant, c’est devenu des magasins bicéphales: d’un coté le bio/équitable/labélisé ultra cher pour les bobos, de l’autre le hard discount pour les pauvres.

    1. Eh oui, exactement comme dans les villes moyennes: un biocoop et un Lidl.
      Sinon, notre journaliste, Thierry de Lestrade a été lauréat du Prix Albert Londres. Marie Monique Robin a été également lauréate de ce prix avec son reportage, contreversé par la suite, « voleurs d’yeux ».

  2. Quand on voit à qui les prix Albert Londres ou Pulitzer sont attribués, on ne peut s’empêcher de penser autant de mal de la profession de journaliste que de celle des représentants en aspirateurs, des assureurs et des dentistes (dentistes à l’ancienne, autrement dit arracheurs de dents, car aujourd’hui les dentistes comprennent une bonne proportion de professionnels de pointe hypercompétents).

  3. Paul Watson, un autre des pionniers de greenpeace, n’est pas connu pour faire dans la finisse. En conflit avec l’organisation il a fondé Sea shepherd qui est en fait une bande d’éco-pirates modernes. Bon commercial, il a même transformé ses campagnes contre la chasse aux baleines en antarctique en véritables télé-roman (Whale Wars). Apparemment ça lui a réussi, les japonais semblent avoir renoncé.

      1. En plus d’être invendu, la viande de baleine dépasse les normes de métaux lourds, bref les japonais ne sont pas prêt d’écouler leur stock, chasser pour remplir des hangars frigorifiques n’est pas défendable.

        1. « la viande de baleine dépasse les normes de métaux lourds »
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          Mais oui, bien sûr ! Vous vous mettez au recyclage… des conneries escrologistes maintenant ?

  4. Un peu border line par rapport au sujet quoique, dans le figaro du 13 octobre:

    « Air France teste un vol «bio» entre Toulouse et Orly
    La compagnie a fait voler jeudi un Airbus A321 deux fois moins polluant en CO2, grâce au biocarburant, un poids allégé et une trajectoire optimisée. Il faudra attendre 2020 pour voir se généraliser le transport aérien «vert».

    À part de petits autocollants signalant la présence de biocarburant dans les réservoirs, rien ne distingue l’A321 d’Air France allégé en émission de C02 d’un appareil ordinaire. La compagnie a pourtant voulu créer l’événement jeudi en faisant du vol AF6129 entre Toulouse et Orly le plus économe en émission de gaz carbonique.  » fin de citation

    Imaginez le buzz , ici le terme sacré  » bio » est utilisé pour biocarburant, fabuleux, les campagnes contre les carburants issus de l’agriculture étaient donc bien des manipulations orchestrées par d’autres acteurs et relayées par Greenpeace moyennant finance.

    Visionner sans restriction « Quantum of solace  » et savourer la déclaration d’alias Dominic Greene sur le développement durable lors de la réception visant à de récuperer des fonds. Le parallèle avec la relation paradoxale avec Carrefour prête à sourire.

    Que fait YAB qui s’était élevé contre les agrocarburants? et vendait de la compensation carbone en plantant des arbres et prélevant sa dime au passage comme tout « évêque vert ».

  5. karg dit : « Pour ceux qui n’y mettent pas les pieds, allez visitez un Carrefour moderne, c’est hallucinant, c’est devenu des magasins bicéphales: d’un coté le bio/équitable/labélisé ultra cher pour les bobos, de l’autre le hard discount pour les pauvres. »
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    C’est pour ça que la valeur de l’action de Carrefour a été divisée par 3 en 10 ans.
    Actionnaires, pour stimuler la dé-croissance de votre épargne, investissez dans le business vert.

Les commentaires sont fermés.