Géraud Delorme, agriculteur dans le Cantal

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Géraud Delorme, agriculteur dans le Cantal, était interrogé hier par les lecteurs de 20 Minutes au cours d’un « chat ». Une personne simple, ayant beaucoup de recul, loin des polémiques. Nous avons particulièrement relevé sa réponse très juste  à la question « Comment imaginez vous l’avenir de l’agriculture en France? »

Je pense que l’agriculture a deux faces. D’un côté, des productions plus ou moins intensives destinées à produire des grandes quantités et à nourrir un maximum de personnes et à même temps, une place pour les productions de qualités qui sont dans des moindres volumes mais qui, vu qu’elles fabriquent des produits plus haut de gamme arrivent aussi à vivre car ces produits là créent plus de valeur ajoutée. Les autres productions fourniront plus de volume à un coût plus bas car ils arrivent à faire des économies d’échelle sur les volumes. Nous c’est différent car nous sommes dans une région de montagne, avec des contraintes climatiques, entres autres, et en plus on exploite une race moins productive mais dont les produits sont spécifiques et qui en plus sont reconnus dans les AOP (appellation d’origine protégée). On a l’AOP Cantal au lait de vache Salers, c’est un fromage fabriqué en coopérative avec du lait de vache Salers. On a l’AOP Salers tradition qui est fabriqué à la ferme, avec du lait de vache Salers aussi dans une période qui va du 15 avril au 15 novembre où les vaches mangent de l’herbe dans les prés. Le reste du temps, en hiver, les vaches ne mangent pas d’herbe dans les prés mais de l’herbe conservée, par exemple du foin (de l’herbe qu’on coupe l’été et qu’on fait sécher au soleil, que l’on rentre au sec puis que l’on redistribue l’hiver aux vaches). On a aussi l’AOP St Nectaire, au lait de vache Salers. Il est fabriqué, soit à la ferme, soit en coopérative.

A lire et à relire pour les personnes souhaitant vraiment savoir ce qu’est un agriculteur d’aujourd’hui : une personne qui travaille dur pour fournir aux consommateurs de bons produits.
Pour une fois que 20 Minutes sort quelques lignes intelligentes sur le sujet, ce n’est pas eux qui les écrivent!

http://www.20minutes.fr/vousinterviewez/887333-interviewe-geraud-delorme-agriculteur

6 commentaires sur “Géraud Delorme, agriculteur dans le Cantal

  1. Imposer un mode de production haut de gamme (bio ou autre label contraignant) à l’ensemble de l’agriculture est une utopie dangereuse, mobiliser la recherche agronomique pour 2% du marché alors que tout les agriculteurs sont demandeur de technique pour réduire leurs coûts est inacceptable, d’autant plus que des améliorations non négligeable sont à porté de main.

  2. D’accord avec karg.

    Mais la réponse de cet agriculteur pointe aussi un de gros problème de l’agriculture Française, tant sur le marché national que sur l’exportation:
    La multiplication des « offres » et autres « label » auquel plus personne ne comprend rien, et bien sur des règlements et contraintes associées !!!
    Cet agri nous montre qu’il n’y a pas moins de 3 AOP pour une même production de lait de vaches Salers:
    AOP Cantal
    AOP Salers
    AOP St Nectaire

  3. Attention tout de même, le bio a certes l’ambition d’être haut de gamme, mais c’est plutôt l’inverse en réalité. Je ne connais pas un produit haut de gamme qui ne subit pas un contrôle de qualité à la sortie…
    Le goût et « l’authenticité » d’une culture ne sont à mon sens déterminés que par la variété sélectionnée et la maturation de la culture à la récolte : c’est possible aussi bien en agriculture traditionnelle qu’en bio.

  4. Quelque chose le chagrine quand je lis les différents témoignages pendant le le Salon de l’agriculture. J’ai l’impression que c’est une certaine idée de l’agriculture qui est présentée: axée sur la ruralité, les produits de niches, le « terroir » etc… Personnellement, je travaille dans ce secteur et ne me sens pas du tout concerné. L’image qui est véhiculée est une image d’Epinal, plus proche d’un zoo que d’un salon professionnel. Au final, je pense que ce salon est préjudiciable à l’agriculture française en général car elle conforte les citadins et médias dans leur vision bucolique de la campagne. Les véritables enjeux sont occultés.

    1. D’ailleurs c’est à se demander s’il n’y avait pas de salon, en cette période électorale, si on parlerait de nous! 😉
      Les véritables enjeux passent à la trappe parce que d’abord trop compliqué pour un public majoritairement urbain ( les agris vont plutôt au SIMA, tous les 2 ans…) et qu’avec les campagnes qu’on encaisse (FNE, UNAF, etc) c’est difficile de faire autrement que de rallier l’opinion avec des concepts simples, beaux, propres, bisounours quoi!

    2. Je suis bien d’accord. Tout à l’heure sur France Culture dans l’émission La rumeur du monde, un des interlocuteurs disait que les trois secteurs de pointe de l’économie française (emploi, qualité, compétitivité, exportation) étaient l’aéronautique, le luxe et l’agroalimentaire. Ou en serait notre balance commerciale sans nos exportations agricoles et agroalimentaires ? Et c’est pas du bucolique, c’est des céréales, des produits laitiers, du Champagne, du Bordeaux… Qui en parle de cette façon dans les media, dans les journaux ? Personne. On nous assomme avec les mensonge environnementeurs d’un côté, le terroir, le bio, les moutons et les chiottes sèches de qui vous savez, de l’autre.

      Je ne sais pas si le lait bio consommé en France est massivement importé d’Allemagne, mais la balance commerciale bio de la France est lourdement déficitaire. Vivent les bobos et les bionimenteurs !

Les commentaires sont fermés.