Quand les bobos des villes idéalisent la vie à la campagne…

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« De grands moments de solitude ». L’Express Réussir vient de sortir son marronnier annuel « Quitter Paris, les clés du succès » pour « Parisiens mélancoliques en mal de campagne ». Selon le magazine, un Parisien sur deux rêverait de partir mais hésite à cause du travail. Quelques intrépides ont sauté le pas, en général des cadres. Au bout du chemin, une grande maison, inaccessible en milieu urbain francilien, une reconversion dans l’agriculture… et « de grands moments de solitude », comme pour ce néovigneron, installé à 50 ans après une carrière d’assureur. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, interviewée par l’hebdo bobo, conseille de « faire un stage » et de « mettre les mains dans la terre » avant de se lancer. On a envie de rajouter : « avant de parler » tant le nombre d’urbains bardés de (souvent fausses) certitudes sur le monde agricole français est important.

8 commentaires sur “Quand les bobos des villes idéalisent la vie à la campagne…

  1. Rêve très prégnant pour certains d’un « retour à la terre », imaginé comme un nouveau mode de vie, la solution (i.e. thérapie) à leur mal-être existentiel.
    .
    « Au bout du chemin, … « de grands moments de solitude »
    .
    Et combien d’échecs, de drames… ?
    Sans qu’il ne soit nécessaire pour autant de toujours revenir aux évènements du mois d’août 1977, affaire criminelle concernant Pierre Conty et ses compagnons (dénommés « les tueurs fous de l’Ardèche »), pour qui la fin fut bien au-delà du simple désarroi…

    1. Nt ? 😯
      [Pseudo sous lequel mon post du 26/12/2018 | 12:13 a été publié, après avoir attendu avant de l’être…]
      Y’a comme un défaut…
      Mon pseudo a-t-il muté tout seul ?

  2. Je me rappelle une vieille discussion avec des collègues de travail, ultra-urbains, qui avaient une vision de la « campagne » très … romantique :
    – Veillée le soir au coin du feu, avec les anciens qui racontent des comptes et des histoires, les enfants en demi-cercles assis parterre et qui écoutent… sous la lumière radieuse d’une lampe à pétrole…
    – La fermière qui prépare le repas pendant des heures le matin au coin de la chaudière à bois, mitonnant une bonne potée ou un bon bœuf bourguignon ou un bon ragout pour son homme au champs…
    – L’homme au champs, justement, derrière son percheron ou ses bœufs, en train de tirer des sillons dans la terre et de semer à la volée… Tout en écoutant les petits oiseaux ou en chantonnant une ritournelle paillarde… Sous un joli soleil d’été…

    Mais quand tu leurs explique :
    – Que les soirées au coin du feu c’était seulement les samedi soirs et uniquement en hiver, parce que le reste de la semaine, il fallait se lever à 4 ou 5 h pour la traite, nettoyer l’étable, mettre les vaches aux champs, aller à la messe le dimanche (parce que cela c’était un rituel très net)…
    – Que le feu, ben çà chauffe pas tellement, que la température dans la maison dépendait fortement de l’étable à côté ou dessous et que les odeurs étaient bien présentes…
    – Que la lampe à pétrole, çà une lumière plutôt blafarde…
    – Que non, les enfants étaient pas assis en demi-cercle, mais couraient, se chamaillaient, aidaient pour les plus grands, pleuraient, étaient malade…. et qu’ils 5 6 ou plus encore…
    – Que non, la fermière ne passait pas son temps à faire la cuisine « pour son homme ». Mais qu’elle s’occupait de la basse-cour, des cochons, du ménage, des enfants, des grand-parents souvent aussi… Et que les plats étaient rarement des « bœuf bourguignon ou des potées » et plus souvent des soupes au lard ou à la grimace…
    – Que non, l’homme ne passait pas son temps à faire des sillons dans un sol… mais qu’il était à l’étable en train de faire la traite, nettoyer, sortir le fumier, emmener les bêtes aux champs (cela c’était plutôt les gosses), protéger la récolte, sarcler, biner, faire la vigne, couper du bois pour l’hiver, entretenir la maison, faire le toit, la grange, faire les foins… et cela qu’il fasse beau mais sous la pluie ou le vent ou la neige…
    Et tout cela 10 à 12 heures par jour, 365 jours par an !!!
    Et bien, j’étais traité de menteur, de facho, de celui qui ne connait rien… alors que je viens de ce milieu là …

    1. Je confirme les conditions de vie. Pas rigolo .La mecanisation , la genetique et la chimie ont grandement ameliore les conditions de travail dans les annees 50 60. L effort c est poursuivi dans les annees 70. Au pays bas dans les annees 70 ,ils etaient 10 ans en avance sur la France.La production laitiere etait superieure a celle de la Bretagne.

      1. 8500 l est une « petite »moyenne . En élevage laitier classique, les 10000l sont souvent atteints avec des pics de productions pour certain élevage ayant beaucoup travailler la sélection génétique a 14 000l par lactation. La moyenne en élevage classique (sans les élevages avec cahier des charges spécifiques « bio » ou autres) doit être autour de 9500l/vache/lactation.

  3. Une série américaine hilarante à voir absolument sur le sujet: « The green acres »… En français « Les arpents verts ».
    Excellente année 2019 à tous !

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