Dans le dernier numéro de la revue Abeilles & Fleurs, publiée par l’UNAF (Union Nationale de l’Apiculture Française), un article se penche une nouvelle fois sur l’origine des mortalités d’abeilles. Mais dès les premiers mots, on comprend que la rigueur technique et scientifique risque d’être absente puisque l’auteur mélange le CCD (Colony Collapse Disorder ou Syndrome d’Effondrement des Colonies) et les mortalités d’abeilles. Cette imprécision entre les dénominations « mortalités », « surmortalités », « CCD », « affaiblissement »… est malheureusement fréquente. Le CCD n’est pourtant qu’une toute petite partie du phénomène de mortalité des abeilles qui frappe le secteur apicole à travers le monde depuis des années. Cette appellation est utilisée par les scientifiques pour définir un cas particulier qui est celui de la disparition des abeilles, sans traces. De manière mystérieuse. Confondre et assimiler ainsi des réalités bien distinctes comme le CCD et les mortalités d’abeilles est une erreur grave. Et ce n’est pas la seule de l’article qui évoque l’importance du bol alimentaire des abeilles et notamment le pollen dans lequel l’abeille trouve « des amplificateurs de certains gènes de détoxification. C’est le cas de l’acide p-coumarique et de divers autres produits qui augmentent la résistance de nos insectes par exemple à l’acaricide coumaphos. » Apportons tout de même une précision importante : le coumaphos est interdit en France en raison des résidus qui peuvent résulter de son utilisation dans le miel et la cire.
Autre erreur contenue dans cet article : l’interrogation sur l’impact du Varroa, ce parasite-prédateur, sur les abeilles solitaires. Interrogation étrange car pour les scientifiques, le Varroa ne s’attaque pas aux abeilles sauvages. Et nous voyons qu’outre le Varroa, l’auteur ne maitrise pas très bien la question des parasites puis qu’il affirme à tort que le Nosema Ceranae est « une des causes du CCD, mais il ne l’est qu’accompagné par les pesticides. » C’est en totale contradiction avec les conclusions de l’étude CNRS/INRA sur les interactions entre pathogènes et pesticides publiée en 2011 dans Plos One. Selon cette étude, le taux de mortalité des abeilles infectées par Nosema ceranae (hors présence de résidus de pesticides) atteignait en effet 47%.
Arrêtons là l’analyse de cet article qui affaiblit considérablement la crédibilité et la rigueur technico-scientifique de l’UNAF et de sa revue Abeilles & Fleurs.
Précisions:
– On peut classer les mortalités hivernales, principales symptômes de la crise apicole, parmi les manifestation de CCD. La disparation de colonie avec perturbation du comportement pourraient être l’effet de Nosema cerana sur les phéromones: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17217954
C’est cette présentation qui a été retenu dans le wiki française sur le CCD/crise apicole.
– Bien qu’interdit le coumaphos est un organophosphoré très rémanent: a moins de renouveler totalement le matériel et la cire (qui est souvent recyclé pendant des décennies) les ruches resteront contaminé, ce que confirme des études déjà relayés ici.
– Les abeilles sauvages sont nomades: varroa peut difficilement se maintenir sur des colonies qui changent de nid chaque année, de plus l’impact de varroa sur les ruches ne s’observe qu’après plusieurs années d’amplification. Le nomadisme permet un effet vide sanitaire qui réduit donc l’impact potentiel de ce parasite sur les colonies. C’est un des mécanismes de défense de l’abeille Apis cerana.
Lorsque j’ai vu l’unaf monter le dossier Fipronil au début des années 2000, pour aller devant la justice.
C’est des gens fort sympathique pensais-je, peut être les plus compétant que nous pour des dossiers judiciaires.
Par acquit de conscience, certains [moi aussi] ont demandé des cas concrets, des preuves, des analyses, des études pour le problème avec le fipronil. Selon l’unaf. « C’est bon. Y’a pas de problèmes. Croyez-nous, nous sommes sûr, le dossier est béton, c’est ce phyto le responsable. Ils nous ont menti les fabricants de phyto tueurs-polleurs. On va les avoir enfin! »
Le résultat: perte en Cassation cause pas preuve de perte massive, les pertes unifactorielles ne sont pas démontrées pour les abeilles! Merci, des années avec plein de sous de perdu pour rien.
Amateurisme ou aveuglement je pensais
Mais depuis qu’il y a aussi une petite histoire de harcèlement moral de remontée toujours en Cassation en toute fin 2012, là je ne les trouve plus du tout sympathique du tout à l’unaf. Eux qui disent manquer de sous pour les procédures. Là ils ont réussi à trouver! Je préfère depuis quelques temps ne plus trop les suivre dans leurs petits calculs d’apparatchik.
Auna
Quelle histoire de harcèlement ?
Bonsoir,
Celle là: http://www.juricaf.org/arret/FRANCE-COURDECASSATION-20121218-1122899
Auna
Bonsoir , pour rester sur le sujet des abeilles.
Il y a environ deux semaines,sur une brocante j’achète plusieurs sucettes au miel à un apiculteur de la Meuse.
Sur ce,je lui demande si l’année a été bonne ( vu la météo du printemps et d’une partie de l’été je savais bien que la récolte était médiocre).
L’apiculteur me répond – les rendements ne sont pas bon,à cause de la météo mais aussi à cause des produits de traitement des agriculteur.
Alors qu’il ne se doute pas que je suis agriculteur,je lui dit
– vous avez quand même du récolter du miel de colza
il me réponds
– dans mon secteur il n’y avait pas de colza
Je lui demande alors ce qu’il y a comme culture dans son secteur,
il me réponds
– principalement du maïs
après quoi je lui dit
– pourtant il me semble que le maïs n’est pas trop traité
Il me dit alors,
– les semences sont traités au Cruiser.
J’aurais pu continuer la discution en lui disant que les abeilles ne butinaient pas ou pratiquement pas le les fleurs de Maïs mais vu son égard envers les agris cela aurait été peine perdue.
D’ailleurs à un moment de la discution il m’a même parler des fongicides sur blé dangereux pour les abeilles ,alors que ces dernières n’y mettent pas » leurs ailes » et que les agris » les plus riches « avaient en stock des produits interdits qui tuaient les abeilles !!!
On n’en pas douter cet api doit se faire remonter par l’Unaf.
Bonsoir,
On n’en pas douter cet api doit se faire remonter par l’Unaf. – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2013/07/01/dossier-abeilles-lunef-perd-toute-credibilite/#comments
Je pense que c’est le contraire, l’unaf est prisonnière de sa base. A une certaine époque c’était le sommet de la pyramide qui décidait sur la politique environnementale apicole, maintenant c’est la base qui souhaite entendre que c’est le phyto et pas autre chose. Ben oui ça marche pas l’apiculture, faut trouver un responsable. Et comme ceux au somment veulent y rester, certains sont là depuis 10, 20, voir 30 ans! Le clientélisme associatif fait faire n’importe quoi. Si l’on combine ça avec la peur des phytos… (c’est très efficace aussi), qui pourrait peut être entrainer la perte de quantité énorme d’abeilles, qui pourrait peut être entrainer la fin (ou faim) dans le monde. Ben voyons! Faut pas pousser mamie dans le sorties aussi. La pseudo citation d’A. Einstein m’a toujours bien fait ricané, on lui prête un tas de propos.
Je ferrai quelques commentaires plus complet ces prochaines heures sur les politiques en matière d’avettes.
Auna
Bonjour,
Mon précédent message n’apparait pas. Il à pourtant été posté.
Je n’ai cité que seule personne en précisant qu’elle n’avait jamais publiée ses données brutes.
Et j’ai donné quelques commentaires de personnes possédant un simple certificat d’étude s’estimant plus compétente que n’importe quel ingénieur, chercheur ou directeur de recherche.
Si c’était inapproprié j’aurais aimé être au courant, ne serait par mail.
Hâte de vous lire
Auna