C’est la grande nouvelle dans la sphère écolo, le Bisphénol A (BPA), composant de nombreux contenants alimentaires est interdit depuis le 1er janvier. Accusé d’être un perturbateur endocrinien, la molécule était devenue la marotte des mouvements environnementalistes. Sauf que, pour certains scientifiques, l’interdiction du Bisphénol A n’était pas la priorité. Selon le Figaro, le Pr Jean-François Narbonne, toxicologue expert auprès de l’Anses, rappelle ainsi que le risque toxicologique du bisphénol A avait été jugé en 2007 bien inférieur à celui des phtalates par l’agence, et pourtant c’est bien au BPA que la priorité a été donnée. […] « Cette décision est entièrement politique, elle ne repose sur aucun argument sanitaire. Les législateurs ont confondu le danger du BPA – qui est incontestablement un perturbateur endocrinien – et le risque pour la population dans les conditions de vie que nous connaissons. Or ce dernier n’a pas été révélé par les études épidémiologiques », poursuit-il, déplorant que la décision ait été prise de façon précipitée et sans qu’on ait pris le temps de passer en revue les substituts disponibles, leur innocuité et le coût des opérations de remplacement pour les industriels.
15 commentaires sur “Interdiction du Bisphénol A : les priorités politiques avant les priorités scientifiques”
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Voici un florilèges d’articles sur le BPA :
http://amgar.blog.processalimentaire.com/?s=bpa
en autres :
1*La FDA dit que les emballages contenant du BPA sont sûrs, mais une nouvelle étude coréenne soulève des inquiétudes
2*Saga du BPA : Bienvenue dans l’usine à gaz de la mise en œuvre de la loi sur le bisphénol A
3*Saga du BPA : Désaccords entre le gouvernement français et l’industrie plastique sur le bisphénol A
4*Saga du BPA : Les désinfectants pour les mains et les frites ne vont pas bien du tout avec les tickets de caisse contenant du BPA, selon une étude.
5*Saga du BPA : Mais elle est où la substitution du bisphénol A ?
………………….
Quand pour la Roténone il ne faisait aucun doute sur sa toxicité, les autorités sanitaires ont été bien + indulgentes sur son délai de retrait!…
L’hystérie gouvernemento-parlementaire aura quand même laissé deux ans aux industriels.
On peut lire aussi :
http://www.actu-environnement.com/ae/news/bisphenol-a-interdiction-francaise-contenants-alimentaires-efsa-anses-23475.php4
Et pour l’éthynil oestradiol, premier PE consommé par la population, on fait quoi?
http://www.pourquoidocteur.fr/La-crise-des-pilules-a-fait-baisser-le-nombre-d-embolies-pulmonaires–8596.html
réduction de moitié des pilules de 3ème et 4ème génération = 12 % d’embolie pulmonaire en moins,mais plus d’oestrogène artificiel dans les rivières mais aussi absorbé par la population féminine.
Si le MNHN a la solution, la féminisation des poissons c’est pas les rejets de contraceptifs artificiels, c’est, encore, les pesticides ( jdd de novembre). C’est ce que l’on appelle l’exception scientifique française.
Ah, le JDD…
Voilà bien un autre grrrand journal scientifique français, qui ne publie que du « peer-reviewed » ! 🙄
et quel est donc la solution ?
on interdit la pilule contraceptive ?
Non, on fait comme les autres pays.
on la met entre les genoux et on sert très fort ?
Ce qu’un parlementaire avait osé dire, lors des débats sur la (future) loi Neuwirth « relative à la régulation des naissances » – légalisant l’usage de la pilule contraceptive – adoptée en décembre 1967, (en substance) :
« La pilule, je suis pour… bien serrée entre les deux genoux. »
« La véritable question est donc la suivante, s’interroge pour conclure le professeur Michel Goldberg, [professeur émérite à l’INSERM et à l’Université Paris Descartes] : « Si les mesures concernant les amalgames d’argent aboutissent à terme à son interdiction, et si les résines dentaires qui contiennent pour une large part du BPA sont également bannies, quels seront demain les matériaux de prévention et de restauration qui pourront être utilisés par les odontologistes, sans prise de risque pour les patients ? »
La question reste posée… »
http://www.cnsd.fr/actualite/news/557-bisphenol-a-vers-une-interdiction-totale
N.B. : Question qui ne se pose pas pour… les « sans dents ».
Quant à tous les autres, attendez patiemment, votre tour ne saurait tarder ! 🙁
@ JG2433
« ….quels seront demain les matériaux de prévention et de restauration qui pourront être utilisés par les odontologistes, sans prise de risque pour les patients ? »
>>> Selon la légende, George Washington portait un dentier en bois… En fait, il semblerait qu’il fut plutôt en ivoire d’hippopotame (le dentier, pas le président….). On pourra
Concernant le plus célèbre et néanmoins méconnu perturbateur endocrinien, je pense deux analyses rationnelles :
http://www.contrepoints.org/2014/09/14/178496-la-pilule-contraceptive-dangereuse
« Devons-nous pour autant remettre en cause les acquis de nos aïeules ? Reconnaissons plutôt que cette découverte scientifique était un progrès réel par la maîtrise de la procréation qu’elle a offert. Mais l’engouement qu’elle a suscité a été tel que nous n’ouvrons les yeux que maintenant pour une utilisation plus mesurée et raisonnable. La pilule doit rester un moyen de contraception comme un autre, la liberté qu’elle a pu procurer n’était peut être qu’illusoire à l’image de ce qu’est la pilule : un concentré d’hormones synthétisées chimiquement. »
En référence à la solide étude : Elisabeth F. Beaber, Diana S.M. Buist, William E. Barlow, Kathleen E. Malone, Susan D. Reed, and Christopher I. Li., « Recent Oral Contraceptive Use by Formulation and Breast Cancer Risk among Women 20 to 49 Years of Age », Cancer Research, 74 (16), 15 août 2014.
ou le très juste:
http://www.docbuzz.fr/2014/08/20/123-les-pilules-de-2e-generation-plus-dosees-en-oestrogene-favorisent-la-survenue-dun-cancer-du-sein-ou-quand-les-journalistes-augmentent-le-risque-de-cancer-du-sein-des-femmes-qui-les-ecoutent-e/
L’étude de Beaber et al met en évidence, plus clairement que jamais, un risque déjà connu. La France premier consommateur de pilule comme moyen de contraception per capita a vu une augmentation de cancer du sein que les épidémiologiste n’ont pas voulu interpréter, plus évidente avec une générations de jeunes femmes accro du tabac.
Il serait peut être temps de faire le bilan et de prendre le risque de thrombose surtout de faire comme les autres pays de ramener le taux d’utilisation d’anticonceptionnels oraux à moins de 25 % de la population qui permet de faire un choix sur la fraction la moins exposée aux risques de cancer du sein ou de thrombose.
Le terreur que font régner les centres de planning familiaux en France n’a cependant jamais permis d’aborder le pb dans ces termes.
La lutte pour la libération de la femme changeant de terrain ( cf dernier roman de Houellebecq), on pourra peut être voir des féministes ayant enfin dépassé le stade juste post adolescent laisser ce terrain à la science, sans faire référence aux dernières évènements dramatiques sur Paris.
@ Alzine
Juste trouvé çà par hasard. Je n’ai pas encore cherché l’original donc je ne sais pas ce que çà vaut!!
http://www.alnmag.com/news/2015/04/bpa-exposure-pregnant-mice-affects-fertility-next-three-generations?et_cid=4519557&et_rid=454952485&type=headline
BPA Exposure in Pregnant Mice Affects Fertility for Next Three Generations
Thu, 04/16/2015 – 10:42am
Diana Yates, University of Illinois
When scientists exposed pregnant mice to levels of bisphenol A equivalent to those considered safe in humans, three generations of female mouse offspring experienced significant reproductive problems, including declines in fertility, sexual maturity, and pregnancy success, according to a new study in the journal Toxicology and Applied Pharmacology.
C’est ici, derrière un péage :
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0041008X1500085X
The effects of in utero bisphenol A exposure on reproductive capacity in several generations of mice
Ayelet Ziv-Gal , Wei Wang , Changqing Zhou , Jodi A. Flaws
@ Wackes Seppi
Bonjour,
Merci pour cette référence.
Ce résumé ne donne pas grand chose de plus que celui de la précédente référence mais cette étude sort quand même d’une « bonne maison » et est publiée dans une « bonne gazette »! On va donc attendre d’avoir l’article en entier!