Ecophyto : les arguments café du commerce de Stéphane Le Foll

Partager sur : TwitterFacebook

Libération publie ce matin une interview scandaleuse du Ministre de l’Agriculture dans laquelle celui-ci présente les principaux points de son plan Ecophyto 2. A lire les réponses de Stéphane Le Foll, on est franchement dans l’Ambiance « café du commerce » :
On serait en droit d’attendre un peu plus de hauteur de vue du Ministre.

-Aucune reconnaissance du Ministre sur le travail réalisé par le monde agricole, ses efforts, les démarches de progrès. Selon lui, les agriculteurs ne seraient pas vraiment engagés dans les plans de réduction : “C’est vrai. Il faut continuer le travail de conviction.”  A croire que Stéphane Le Foll sort rarement de la rue de Varenne…et se contente de regarder le jardin bio de l’hôtel de Villeroy  !!

-Des messages tout droit sortis de chez François Veillerette, porte-parole de l’association anti-phytos Générations Futures : “Les syndicats doivent comprendre que les phytosanitaires sont comme une bombe à retardement. » Mais la vraie bombe, quelle est-elle ? : les accidents du travail dans le monde agricole ! Les chutes, les blessures… Que le Ministre sorte les chiffres des maladies liées au phyto ! L’étude Agrican dit exactement l’inverse. http://www.alerte-environnement.fr/2014/10/30/pesticides-flagrant-delit-de-prise-dotage-de-lopinion/

-Un manque de courage : les pesticides sont homologués. Rappelons-le ! Stéphane Le foll est donc un hypocrite : s’il est convaincu que les produits phytos sont une “bombe à retardement”, il faut tout supprimer IMMEDIATEMENT. Et assumer politiquement la casse économique et non pas la faire supporter aux agriculteurs !

Plutôt qu’un énième plan Ecophyto, ne serait-il pas préférable de mettre en place Ecobourde, écobétise, écobévue ? L’objectif étant de baisser de 50% les annonces intempestives du Ministère de l’agriculture, ses contrevérités, ses mensonges, ses erreurs.

39 commentaires sur “Ecophyto : les arguments café du commerce de Stéphane Le Foll

  1. Idem ce matin sur France Culture. Pas d’écologie punitive mais quelques instants plus tard, des sanctions…
    Il se focalise sur un indicateur, ici,la consommation de phytos, sans se préoccuper des conséquences. Quand comprendra t il que les agris utilisent des intrants pour assurer des productions et des revenus?

    1. Ce n’est pas un problème de compréhension car depuis qu’il est Ministre Mr Le Foll a eu le temps de se renseigner auprès de toutes les personnes qu’il a rencontré.Donc il sait ! Il sait que les phytos sont utiles pour produire et que l’on ne peut pas s’en passer, il sait que les nouvelles méthodes de bio contrôle n’existent pas ;il sait que ce qui compte c’est la réduction des impacts et non la réduction des intrants etc…Son véritable objectif est idéologique : il est de casser le modèle productif qui a fait le succès et la performance de l’agriculture française.Il pense,en bon socialiste, que pour collectiviser et administrer l’agriculture il faut casser l’approche « libérale ».Des agriculteurs dépendants à la merci des subventions : voilà ce qu’il cherche.Le malheur est qu’il n’y aura bientôt plus d’argent pour compenser les baisses de compétitivité avec les subventions.Au lieu de se satisfaire des cadeaux gouvernementaux ( payés par des dettes, donc des impôts futurs) les agriculteurs doivent exprimer leur désaccord avant qu’il ne soit trop tard.L’enjeu n’est pas de décaler à 2025 le plan stupide mais de le stopper net et de le réorienter vers une augmentation de la productivité et une baisse des impacts.

      1. J’évite habituellement de me placer dans mes commentaires au niveau politique. Je vais faire une exception.

        Votre mise en cause de la fraction politique française qu’est le socialisme m’exaspère, surtout avec des arguments à l’emporte-pièce tels que les vôtres.

        Les socialistes n’ont jamais eu pour objectif politique « de casser le modèle productif… », certainement pas dans le domaine agricole. Et ça fait longtemps qu’ils ont fait leur le système économique de la libre entreprise, dans leur majorité, même si c’est en renâclant pour certains.

        Je n’ai pas souvenir d’actions et de manifestations d’agriculteurs contre la politique agricole des socialistes au motif qu’elle aurait pour objectif la collectivisation de l’agriculture et la koulakisation des exploitants agricoles. Sur certains sujets, il est difficile de voir la différence entre les politiques des – employons la terminologie européenne – centre droit et centre gauche. À titre d’exemple, la folie Écophyto, et certaines folies « environnementales » sont le fait du gouvernement de l’omni-président.

        Cela nous ramène à ce monsieur qui, pour notre malheur, est ministre de l’agriculture. On peut le caractériser en deux mots : extraordinairement incompétent.

        C’est une marionnette des idéologues et des démagogues. Et un démagogue lui-même.

        Si la profession agricole – et tous ceux qui ont une approche rationnelle de l’agriculture et de son rôle dans la société française – veut faire oeuvre utile, elle doit contester le ministre, et non le gouvernement dans son ensemble.

        Et contester des politiques qui sont soutenues par une une très large frange des milieux politiques qui préfèrent la démagogie électoraliste en direction des milieux maintenant déconnectés de l’agriculture à la sauvegarde et au développement de la contribution de la « ferme France » à l’économie et au bien-être social en France.

        1. @
          « Les socialistes n’ont jamais eu pour objectif politique « de casser le modèle productif… », certainement pas dans le domaine agricole. Et ça fait longtemps qu’ils ont fait leur le système économique de la libre entreprise, dans leur majorité, même si c’est en renâclant pour certains. » – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2015/01/30/ecophyto-les-arguments-cafe-du-commerce-de-stephane-le-foll/#comment-150433
          Disons qu’en bons « notables » et « barons » socialistes, ils ont pensé à inviter du monde au partage du gâteau sous forme d’usines à gaz un paquet de techniciens, de communicants et…de contrôleurs! ; les non regretables CTE, les MAE (PHAE1 et 2 abandonnées, t* pour territoriales encore en cours) et les MAEC à venir…
          http://www.ccoisans.fr/webotheque/fichier/141-mesure-systeme-agri-indiv.pdf
          Ou comment faire simple quand on peut faire compliqué!
          * De l’avis des agris concernés, une mesure inadéquate…
          C’est rien de le dire, ce genre de plan est à fuir!
          http://draaf.languedoc-roussillon.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/bilan_maet_lr_synthese_6pages_2012_11_cle0443d2.pdf
          PS : j’ai lu ceci hier soir, j’ai encore mal à la tronche!

          Un exemple en passant de « casse » du système productif, la rupture du Plan Etat-Région en LR à l’arrivée de Frêche (PS) qui sous prétexte de « saupoudrage » a stoppé les aides génétiques qui étaient pourtant judicieuses (après que l’ESB et ses ravages aient entrainé l’inquiétude sur la tremblante des petits ruminants) : aides dédiées aux éleveurs qui s’approvisionnaient en bêtes sélectionnées (conformation, prolificité, indemne de maladies) et donc soutenaient indirectement les UPRA et les sélectionneurs…
          Sans parler des 35h dans le monde agri…

          1. Mme Rageous a écrit (30 janvier 2015 à 16:05) :

            « Disons qu’en bons « notables » et « barons » socialistes, ils ont pensé à inviter du monde au partage du gâteau sous forme d’usines à gaz un paquet de techniciens, de communicants et…de contrôleurs!… »

            Désolé, ça m’exaspère aussi. Parce que ce comportement n’est pas typique des socialistes mais est une caractéristique du mode de gestion de la France par les gouvernements successifs de droite et de gauche (dans l’ordre alphabétique).

            L’usine à gaz Écophyto, c’est bien la concession – pour des motifs purement électoralistes – de M. Sarkozy à M. Nicolas Hulot et à la sensibilité « écologiste » de l’électorat. C’est aussi – comme l’a ouvertement affirmé M. François Fillon – la contrepartie de la paix sur le nucléaire (moyennant quoi la France vit la chienlit pour l’agriculture et n’a pas obtenu la paix sur le nucléaire).

          2. @Wackes Seppi – 30 janvier 2015 à 17:03

            En effet, en roué politique, M. Le Foll – comme tant d’autres répartis sur l’ensemble de l’échiquier politique français – sait parfaitement quel « esprit du temps » il ne lui faut pas manquer d’épouser…

        2. @Wakkes Seppi
          Difficile de répondre en quelques mots!
          La baisse de la compétitivité de l’agriculture française va de paire avec l’étatisation grandissante et la mise en place d’une agriculture de plus en plus administrée ( ce que j’ai appelé  » socialiste »)Année après année des mesures restreignent les degrés de libertés des agriculteurs et font atteinte aux droits de propriété en échange de subventions ( un moyen de leur faire accepter cette servitude). Vous avez raison de dire que la dite droite a aussi suivie cette tendance ( différence de degré mais pas de nature, raison pour laquelle certains parlent de socialistes de droite pour l’UMP). Toute la question est de savoir si , face à des difficultés, il faut étatiser encore plus ou au contraire responsabiliser les acteurs du marché.La position de Mr Le Foll est que c’est l’état qui doit tout contrôler. Effectivement les agriculteurs ont été un peu anesthésiés et à part le sujet des SAFER ( une exception mondiale d’inspiration totalement socialiste!)on ne les entend pas trop.En 20 ans les négociants privés ont pratiquement disparus et il y a maintenant un véritable cartel de coopératives ( modèle préféré par les dirigeants vs l’entreprise privée qui paye des impôts). Force est de constater que les secteurs qui marchent le mieux sont aussi ceux qui sont le moins étatités.

  2. Comme d’habitude, Mops balance des liens sur des études qui n’ont rien à voir avec le sujet.

    L’étude de l’ANSES se contente de faire un état des lieux de l’exposition des populations aux pesticides. Aucune conclusion en terme de santé dans cette étude, que Mops n’a sûrement pas lu, comme toutes celles dont il balance les liens sans réfléchir

  3. Entendu ce matin aussi, Le Foll déplorer une augmentation de la consommation de phytos en 2014 par rapport à 2013.
    Il n’y a donc pas un seul conseiller capable de lui dire que la consommation de phytos est soumises à de grosses variations en fonction des conditions climatiques ?

    1. Ce ministre à qui M. Xavier Beulin, président de la FNSEA avait fait l’injure publique de lui demander de travailler plus s’était vanté en décembre 2013 des époustouflants résultats d’Écophyto l’année précédente. Pensez dpnc ! Le NODU avait baissé de 5,7 % en 2012.

      http://www.actu-environnement.com/ae/news/lefoll-bilan-2012-plan-ecophyto-baisse-pesticides-20186.php4

      On pourra faire une comparaison entre les déclarations successives pour conforter une opinion très répandue, à savoir que ce monsieur est un branleur.

      On rappellera aussi que l’homme-orchestre de Générations futures s’était insurgé au sujet de cette manoeuvre de communication, alors même qu’il avait accepté le mode de calcul en tant que membre du « Groupe national Indicateurs du plan Ecophyto ».

      http://www.actu-environnement.com/ae/news/polemique-ecophyto-generations-futures-calcul-nodu-20304.php4

      http://agriculture.gouv.fr/evaluation-utilisation-phytosanitaires

  4. Désolé, c’est encore moi…
    Mais je préfère plusieurs petits billets portant sur des sujets différents qu’un gros pavé indigeste…

    Il n’y a pas que des choses négatives dans l’interview de Le Foll.
    Ainsi, il reconnaît que ce n’est pas avec les AMAP que l’on va nourrir le monde…Il est pour rouvrir le débat sur les OGM, il n’est pas trop catégorique sur les néonicotinoïdes (alors que la question qui lui avait été posée est scandaleusement orientée, il renvoie brutalement dans les cordes les 2 journalistes de Libé dans les cordes sur l’opposition entre bio et conventionnel…

  5. Après la fumisterie de l’agro écologie ( qui fait croire que ce que l’on fait depuis 50 ans est nouveau) Mr Le Foll va nous produire une nouvelle usine à gaz avec les certificats d’économie de phytos. je ne vois pas comment il pourra vérifier que la baisse des ventes par un distributeur provient d’une baisse d’usage et non d’une baisse du nombre de clients. Comme l’objectif de 50% de baisse ne sera jamais atteint il y aura des pénalités mais il faudra vérifier que l’état ne redonne pas en subventions ce que les coopératives auront payé en pénalités! In fine c’est le contribuable qui va payer ces pénalités et sans doute aussi le con sommateur car la baisse des rendements induira une augmentation du prix de l’alimentation. Tout cela appauvrit encore un peu plus le pays.

    1. Astre Noir a écrit (30 janvier 2015 à 16:02) :

      « Sur l’agroécologie, il faudrait que Le Foll dise réellement de quoi il veut parler… »

      Le problème de M. Le Foll est à mon sens qu’il ne sait pas vraiment de quoi il parle.

      Quand on lit la prose de ses gourous – ou de ceux dont je pense qu’ils sont ses gourous – on se rend vite compte qu’ils ne le savent pas eux-même.

      http://imposteurs.over-blog.com/article-marc-dufumier-un-nouveau-chapitre-a-bouvard-et-pecuchet-par-wackes-seppi-106807597.html

      Je viens de me farcir un bon morceau de « Agroécologie – Enjeux et perspectives » dans la collection Alternatives Sud. Bien sûr, cela ne porte pas sur l’agriculture des pays dits occidentaux, mais tout de même. C’est tout simplement effarant.

  6. « Mais la vraie bombe, quelle est-elle ? : les accidents du travail dans le monde agricole ! Les chutes, les blessures – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2015/01/30/ecophyto-les-arguments-cafe-du-commerce-de-stephane-le-foll/#comments »

    On peut craindre qu’un arrêté en cours de préparation qui imposerait aux agriculteurs de ne pulvériser leurs champs que la nuit ne fasse qu’augmenter de façon vertigineuse ces accidents du travail avec des blessés et des morts chez les exploitants, des cuves pleines d’insecticides renversées dans des ruisseaux ou sur le sol en sus.

    Tant que l’arrêté n’est pas adopté ce risque est potentiel mais les syndicats agricoles sont inquiets de ce type de conséquence ainsi que la MSA.

  7. Libération.fr-Dans un sondage qu’on révèle aujourd’hui, 45% des agriculteurs se considèrent déjà engagés dans l’agroécologie et 13% sont prêts à le faire. Il y a des résistances, mais le potentiel est là. Car les moins de 35 ans sont beaucoup plus impliqués.Si 40% des agriculteurs sont conscients des maladies causés par les pesticides,même à faibles doses (Inserm/Anses/msa/Phytovictimes) et qu’ils utilisent des alternatives moins dangereuses pour eux et leur proches,ainsi que pour la Biodiversité et la protection de l’AIR (Plan Nantional Santé Env.2015/2020) et de l’EAU (nappes phréatiques) les syndicats doivent comprendre que les phytosanitaires sont comme une bombe à retardement.Si on ne fait rien, le jour où il y aura un problème.Et comme a dit un cadre Chinois NOUS on vient chercher en France pays de la Gastronomie et des Terroirs le Mieux Disant(Millésime bio/2015) « sachez qu’il est important de sauvegarder vos Sous Sol et vos nappes phréatiques (sans extraction de gaz de schistes) votre AIR en protégeant vos abeilles (ce que l’on a pas fait en Chine,puisqu’on pollinise à la main) et votre Santé….et VOUS vous consommez dans les cantines le Moins disant avec du lapin Chinois aux antibiotiques qui arrive congelé,sachant qu’il peut s’avérer être un « autre animal »(Vietnam la douane intercepte 3 tonnes de chats vivants destinés à être consommés.

    1. @Imbert
      Le sondage ne révèle pas grand chose car l’agro écologie est comme la prose de Mr Jourdain ( tout le monde la pratique sans le savoir).L’agro écologie regroupe l’agronomie et les techniques modernes( protection intégrée ).Parler de bombe à retardement est irresponsable.Cela me rappelle ceux qui prédisaient dans les années 70 que toutes les forêts disparaîtraient et que des milliards de personnes mourraient de faim. Tout cela ne s’est pas passé.Quoi que l’on fasse il y a des risques et la bonne démarche consiste à les évaluer,les hiérarchiser,et à tenir compte des bénéfices ( balance bénéfice- risque). Un monde sans pesticides serait désastreux car il impliquerait des famines, de la malnutrition, de la misère et des guerres.Si on le voulait on pourrait facilement baisser les impacts des pesticides de 80 % SANS réduire la quantité globalement employée ( voir expériences réalisées sur différents bassins versants). Lorsque l’on parle de destruction des sols il faudrait plutôt s’occuper des centaines de milliers de tonnes de sel de déneigement que l’on déverse en France sans aucune retenue ( à la différence des pays du Nord de l’europe, du canada etc…).Les pesticides eux sont employés à faible dose et se dégradent ( demi vie courte).La stratégie d’avoir un bouc émissaire ( les pesticides) est très dangereuse car elle nous détourne des véritables  » bombes à retardement , pour reprendre votre terme. La véritable bombe à retardement pour la France c’est sa dette qui risque de mettre le pays en faillite avec des risques de guerre civile.

    1. On peut se faire peur avec beaucoup de choses:les vapeurs de stations à essence ( ou des voitures), la radioactivité naturelle, les rayons cosmiques, les ondes qui nous entourent,les perturbateurs endocriniens ( pilule féminine) dans l’eau des rivières, les recombinaisons génétiques produisant de nouveaux virus dévastateurs pour l’homme,les robots tueurs,les astéroides etc..etc.. Par rapport à toutes ces menaces les produits phytos sont des plus rassurants ( 300 molécules seulement très étudiées sur le plan tox et écotox sélectionnées parmi des millions).

  8. La bêtise anti-pesticides est sans limite. France 80 % de perte de récolte de l’olive cette année à cause de la mouche de l’olive et de l’absence de traitement autorisé ! => http://m.lesechos.fr/redirect_article.php?id=0203993158333&fw=1

    On peut ajouter que Monsieur Joël Labbé fait partie de la meute des crétins anti-pesticides mais que, sénateur, il est un des plus dangereux. => http://www.lefigaro.fr/jardin/2015/01/30/30008-20150130ARTFIG00377-jardin-alerte-aux-nouveaux-envahisseurs.php

  9. La réalité du marché au quotidien, c’est la compétition vers le beau. Moins beau, même pas moche, c’est le déclassement et la ruine.

    Venons-en donc à la publicité tapageuse d’Intermarché pour les fruits et légumes moches.

    Que nous montrent les visuels de l’agence Marcel ? Des fruits et légumes difformes et boursouflés comme on en trouve quasiment jamais dans les champs et les vergers. Des curiosités qui résultent d’aberrations génétiques heureusement assez rares. Peut-être la proportion de ces monstres est-elle plus élevée aux abords de centrales nucléaires sous l’effet de radiations lorsqu’elles fuient? Peut-être Intermarché se chauffe t-il avec Marcel pour préparer sa clientèle à un nouvel après Tchernobyl. Avec un slogan du type : « un fruit irradié s’achète à Intermarché ».

  10. terraeco.net-Pourquoi une pomme des années 1950 équivaut à 100 pommes d’aujourd’hui

    Réagir (54)

    Avec l’augmentation des rendements agricoles, nos aliments sont devenus des coquilles vides… de nutriments. Combien de pêches, d’oranges, de brocolis faut-il ingurgiter pour retrouver les bienfaits d’il y a un demi-siècle ?

    « On spécule autant sur les sites miniers que sur les (…)
    Comment je n’ai pas vu le roitelet huppé au parc (…)
    Bloom se paye à nouveau les pêcheurs d’Intermarché
    « Un arbre sait s’il est de la même espèce que son voisin (…)

    Mordre à pleines dents dans une pêche et avaler… de l’eau sucrée. Manger toujours plus, pour se nourrir de moins en moins. Tandis que, dans les pays développés, nos apports en calories augmentent, la plupart des aliments non transformés que nous consommons – fruits, légumes et céréales – deviennent des coquilles vides sur le plan nutritionnel. Une dizaine d’études d’universités canadiennes, américaines et britanniques, publiées entre 1997 et aujourd’hui, font état d’une dégringolade de la concentration en nutriments dans nos aliments. Ces travaux résumés dans l’étude « Still no free lunch » de Brian Halweil, chercheur au Worldwatch Institute confirment l’essor de la « calorie vide » : grasse, sucrée, mais inutile pour la santé. Même dans les aliments réputés sains, vitamines A et C, protéines, phosphore, calcium, fer et autres minéraux ou oligo-éléments ont été divisés par deux, par vingt-cinq, voire par cent, en un demi-siècle. Pour retrouver les qualités nutritionnelles d’un fruit ou d’un légume des années 1950, il faudrait aujourd’hui en manger une demi-cagette !

    Vitamine C : une pomme hier = 100 pommes aujourd’hui

    Hier, quand nos grand-parents croquaient dans une transparente de Croncel, ils avalaient 400 mg de vitamine C, indispensable à la fabrication et à la réparation de la peau et des os. Aujourd’hui, les supermarchés nous proposent des bacs de Golden standardisées, qui ne nous apportent que 4 mg de vitamine C chacune, selon Philippe Desbrosses, docteur en sciences de l’environnement à l’université Paris-VII. Soit cent fois moins. « Après des décennies de croisements, l’industrie agroalimentaire a sélectionné les légumes les plus beaux et les plus résistants, mais rarement les plus riches sur le plan nutritif », déplore ce militant pour la préservation des semences anciennes.

    Vitamine A : une orange hier = 21 oranges aujourd’hui

    Précieuse pour notre vue et nos défenses immunitaires, la vitamine A est en chute libre dans 17 des 25 fruits et légumes scrutés par des chercheurs canadiens dans une étude synthétisée pour CTV News. Le déclin est total pour la pomme de terre et l’oignon qui, aujourd’hui, n’en contiennent plus le moindre gramme. Il y a un demi-siècle, une seule orange couvrait la quasi-totalité de nos besoins quotidiens – les fameux AJR (apports journaliers recommandés) – en vitamine A. Aujourd’hui, il faudrait en manger 21 pour ingurgiter la même quantité de la précieuse vitamine. De même, une pêche des années 1950 équivaut à 26 pêches aujourd’hui.

    Fer : la viande en contient deux fois moins

    Au début de la chaîne, il y a la céréale. Blé, maïs et soja sont aujourd’hui plus pauvres en zinc, en cuivre et en fer qu’il y a cinquante ans. Appauvries par des décennies d’agriculture intensive et de sélections variétales, ces céréales réapparaissent dans l’auge de nos bêtes, qui, par répercussion, se trouvent moins bien nourries que leurs ancêtres. En bout de chaîne, l’animal devenu steak apportera moins de micronutriments dans nos assiettes. Tel est l’effet domino identifié par le chercheur américain David Thomas. Dans son étude [1] publiée dans la revue Nutrition et Health, il constate qu’à poids égal un même morceau de viande apporte deux fois moins de fer qu’un demi-siècle auparavant. Or, celui-ci sert à l’élaboration. Autre dommage collatéral : le lait « a perdu ces acides gras essentiels », déplore Philippe Desbrosses. Des acides essentiels à nos membranes cellulaires, notre système nerveux et notre cerveau. Naturellement présents dans l’organisme en très petite quantité, ils doivent nous être apportés par l’alimentation.

    Calcium : quatre fois moins dans le brocoli

    Mauvaise nouvelle. Si le brocoli figure sur la liste de ces légumes que vous ne consentez à avaler qu’en pensant à votre santé, vous n’avez pas fini de grimacer. Alors que ce chou venu du sud de l’Italie contenait 12,9 mg de calcium – allié de la construction osseuse et de la coagulation du sang – par gramme en 1950, ils n’en renfermait plus que 4,4 en 2003, selon une étude de l’université du Texas, soit quatre fois moins. Si vous comptiez sur lui pour compenser la carence en fer de votre steak, c’est également loupé. Il vous faudrait en mettre six fois plus dans la soupe pour obtenir les mêmes bienfaits que par le passé. Sur les 25 légumes étudiés par l’équipe de recherche canadienne, 80% ont vu leur teneur en calcium et en fer décliner.

    Le bio est-il une solution ?

    Les facteurs de ce déclin sont multiples. Des sols plus pauvres, des végétaux cueillis trop tôt, des traitements de conservation plus fréquents, des croissances plus rapides dopées par les engrais et une réduction du nombre de variétés, sélectionnées pour leur résistance aux parasites et leur rapidité de croissance… Autant d’éléments imputables à une quête de meilleurs rendements. Résultat, « pour le maïs, le blé et le soja, plus le rendement est important, plus le contenu en protéines est faible », note Brian Halweil, dans son étude. Même schéma pour les concentrations de vitamine C, d’antioxydants et de bêtacarotène dans la tomate : plus les rendements augmentent, plus la concentration de nutriments diminue.

    A contrario, « l’agriculture biologique peut contribuer à inverser la tendance », indique Brian Halweil dans son étude. De fait, à conditions climatiques équivalentes « les aliments bios contiennent significativement plus de vitamine C, de fer, de magnésium et de phosphore que les autres ». Le chercheur met pourtant en garde : « Si les agriculteurs bios développent un système riche en intrants avec des rendements comparables aux exploitations conventionnelles, le bio verra son avantage nutritionnel s’éroder. » De même, si les produits bios sont cueillis avant maturité, ils sont finalement moins riches en nutriments que des produits mûrs de l’agriculture traditionnelle. Seule stratégie pour remettre de la vie dans son assiette : choisir des aliments mûrs, produits de manière non intensive et partir à la chasse aux variétés oubliées. Une épopée.

    1. @imbert
      c’est faux , les produits « biau » ne sont pas meilleurs que les non »biau » .
      IL y a plein d’études là dessus !
      C’est des arguments mercantiles ce que vous nous racontez !

    2. Mon voisin bio a récolté 2 qx ha de graine de Lin, 30 qx de Blé et 0 qx de Sainfoin semence .
      Moi j’ai fait 120 qx de blé ha .

      Le lin était pourri de matricaire ( marguerite des champs) et le Sainfoin était d’une part bourré de folle avoine donc impropre à la semence et n’a pratiquement pas fleuri par ce que sa parcelle est complètement carencé en phosphore !!!

      Vous préférez quoi ?

    3. @Imbert: cherry picking dans les règles l’art: prendre une variété improbable et à diffusion confidentielle (mon grand père à de très vieux pommier, les fruits ne sont pas aussi classe que cette « Transparente de Croncel »), mesurer à partir de condition ultra optimale (pomme bien mûr et propre) et comparer avec la première golden venu qui a passé 6 mois en chambre froide sous azote. CQFD.

  11. @ MON810

    Imbert, vous devriez aller dessaouler avant de jeter une suite incohérente de propos sur ce fil.

    >>> L’Imbert ne vit pas sur la même planète que vous! Il vit dans sa tête pleine de courants d’air et ne fait que régurgiter un catéchisme auquel il ne comprend pas grand chose!

    « Heureux les fêlés car ils laisseront passer la lumière ». M. Audiard

Les commentaires sont fermés.