A force d’entendre et de lire matin, midi et soir, que les abeilles meurent à cause des pesticides, on avait fini par se faire une raison et à ne plus espérer que les conclusions des scientifiques du monde entier ne parviennent à nos oreilles. Car si l’on écoute la communauté scientifique, l’origine des mortalités d’abeilles est multifactorielle et les pesticides n’y joue qu’un rôle à géométrie variable, en fonction notamment de la qualité des pratiques agricoles et donc de leur utilisation. Et voilà que Pascal Berthelot vient de signer dans la version web du Parisien un article sans tabou : « Disparition des abeilles : les pesticides ne sont pas les seuls responsables. »
Comme l’explique le journaliste, « la survie des abeilles est beaucoup plus complexe qu’on ne l’imagine. Les pesticides ont un rôle (…) mais il n’y a pas que les pesticides ! D’ailleurs, l’interdiction du Gaucho, du Régent et de plusieurs néonicotinoïdes n’ont pas entrainé de regain visible des populations d’abeilles. Les scientifiques du monde entier, à leur quasi unanimité, sont aujourd’hui unanimes pour dénoncer deux autres causes (au moins) à la disparition brutale des abeilles depuis le début des années 1990 : un parasite surnommé « le vampire des abeilles » et la disparition des fleurs. »
Pascal Berthelot explique alors ce qu’est le Varroa, le célèbre « vampire des abeilles » : « C’est un tout petit animal, un acarien d’un millimètre de long. Un parasite venu d’Asie il y a quelques années. Il vit en s’accrochant au dos de l’abeille et se nourrit en lui suçant le sang (ou plutôt la lymphe dans le cas des insectes). Il l’affaiblit sérieusement. Et surtout sa piqûre détruit sa cuticule protectrice. Notre abeille est alors directement exposée à toutes les maladies. Or, depuis une trentaine d’année, on a identifié 22 virus qui s’attaquent aux abeilles. Il y a aussi un méchant champignon microscopique, le noséma, qui a la fâcheuse habitude de se développer dans les cellules intestinales de notre pauvre abeille…. N’en jetez plus, la ruche est pleine ! Même si l’impact direct de chacun de ces pathogènes est encore en discussion, il y a consensus pour dire qu’ils ont évidemment un rôle de tout premier plan dans la disparition des abeilles. »
Enfin, il aborde la question de l’alimentation des abeilles. Ca paraît évident que si les abeilles mangent à leur faim, elles iront mieux.. mais ça va mieux en le disant ! « Les abeilles souffrent aussi de la disparition des fleurs. Elles se nourrissent du nectar et du pollen. Or, le nombre de fleurs a sérieusement diminué ces dernières années. A cause des pratiques agricoles intensives de monocultures. Ce n’est pas la première raison à la disparition des abeilles, mais une abeille affaiblie (car elle mange trop peu), aura beaucoup de mal à se défendre face aux parasites, aux virus, aux champignons et aussi aux pesticides ! »
Ne boudons pas notre plaisir de voir pour une fois un article décrire la complexité du dossier. Et Yves Lecomte, chercheur à l’Inra le reconnaît lui aussi : « Toutes ces causes interagissent entre elles. Nous avons par exemple expérimenté dans notre laboratoire d’Avignon une attaque de champignon noséma couplé à un traitement pesticide sur une colonie d’abeilles. Les résultats sont très clairs : les pertes sont beaucoup plus importantes que les pertes cumulées des attaques habituelles de noséma et de l’autre côté de pesticide. C’est donc une conjugaison de facteurs différents qui expliquent la disparition des abeilles. »
Nouvelle fumisterie dans Libé:
« L’agriculture intensive a des conséquences dramatiques sur la santé. Freud aurait-il diagnostiqué l’indéniable pulsion de mort qui habiterait l’industrie agrochimique ? Une seule thérapie : l’agroécologie. »
http://www.liberation.fr/terre/2015/06/17/pour-une-psychanalyse-de-l-agriculture-moderne_1331787
C’est effectivement à tomber sur le cul !
C’est l’auteur qui a un besoin urgent d’une psychanalyse.
Excellent , moment fort de libération.
« Dans ce contexte, l’agriculture biologique et la redécouverte des travaux de Rudolf Steiner, à l’origine de la biodynamie, constituent un signe fort, tant en raison de leur efficacité au plan agroécologique que pour leur éclairage sur la crise actuelle. A l’époque, dans les années 20, dans son Cours aux agriculteurs, Steiner s’adresse à des exploitants préoccupés par l’impact des premiers produits chimiques sur les sols et l’alimentation »
A l’époque de Freud et de Steiner soit les années 1910 -1925, n’existent que les arsenicaux, le cuivre, le plomb, le soufre, l’acide sulfurique comme produits chimiques, les colorants nitrés viendront après, comme le 2-4D, le DDT ( pas avant la seconde guerre mondiale).
Libération, comme le journal » le Monde » sont comme d’hab en dessous de tout, aucun culture chez les journaleux, des machines à désinformer. Les journalistes qui écrivent sont médiocres et ceux qui les engagent… manipulateurs.
Pour quoi? Pour qui?
Indépendamment de cela, soit Stéphane Le Foll a mal expliqué ce qu’était l’agroécologie, soit les journalistes ont compris de travers.
Il n’est pas question de biodynamie dans l’agroécologie, mais de conservation des sols, d’agriculture biologique parmi d’autres moyens et de moins d’intrants pour un rendement identique et si possible supérieur, tous les intrants : engrais, carburant, eau, antibiotiques, pesticides .
Pas de bouse de vache dans une corne et d’incantations à la lune, au soleil ou à Vénus.
@Alzine
Mr Rhabi aussi se réclame d’agro écologie et là on doit suspendre des mésentères de cerfs pour recueillir les influences cosmiques! Le problème est justement que chacun met ce qu’il veut derrière le mot agro écologie : c’était une tactique pour ne fâcher personne et faire croire qu’il y avait consensus.Bien évidemment, la réalité finira par apparaître ainsi que les divergences fondamentales qui existent.Cela fait maintenant 8 ans que la fameux rapport INRA est paru et …. on attend toujours les méthodes alternatives qui devaient révolutionner l’agriculture.La France a un goût pour les révolutions mais il n’y aura rien de tel dans les 5 ans. Par contre, il y a bien une amélioration continue de l’agriculture moderne.
« on attend toujours les méthodes alternatives qui devaient révolutionner l’agriculture »
Les chercheurs de l’INRA ont un saint patron, c’est St Glinglin, celui qui permet de toucher des sous de l’Etat dès aujourd’hui ( d’où le nom glinglin comme les euros qui tombent en masse) et de produire les innovations , très probablement géniales, on leur fait crédit de ce propos… aux calendes grecques.
La recherche française est, comme le reste, subventionnée à coup d’emprunt d’Etat, ici le grand emprunt. C’est con, mais ses effets se terminent en 2017.
Indépendamment de cela les chercheurs français, INRA et les autres, n’ont aucune conscience, aucune vision, aucune perception de leur rôle dans le monde d’aujourd’hui hors de ce que racontent les médias et de ce que racontent les politiques ( les mauvais ) aux médias, pas ce que pensent les bons, car il en a des bons et qui gardent pour eux ou un petit nombre ce qu’ils pensent.
Les chercheurs modernes assimilent volontiers, pour un très grand nombre désormais, deep écologie et production de richesse et prônent pour de nombreux la décroissance, sauf celle des crédits qui leur sont alloués.
C’est merveilleusement comique, une pièce de Vaudeville, devant nous, autour de nous, in live, et (presque) gratuite.
@ Alzine :
La saint Glinglin existe, et c’est le 1er novembre :
http://www.cliquedroit.com/la-saint-glinglin-existe-en-droit-c9-f26.html
« C’est merveilleusement comique, une pièce de Vaudeville, devant nous, autour de nous, in live, et (presque) gratuite. »
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Ca nous aurait fait rire si c’était « (presque) gratuit ».
Seulement, tous ces varoas de l’argent du contribuable (en Franchouillie, c’est désigné par l’euphémisme « argent public ») nous coûtent tellement la peau des fesses que c’en est à pleurer.
Même en allant à un concert de Coluche, j’aurais payé moins, et en plus, j’ai le rire garanti. Pourtant Dieu sait combien c’est cher de ressusciter un comique.
il y a pourtant une évolution du discours de l’INRA
http://www.inra.fr/Chercheurs-etudiants/Biotechnologies/Tous-les-dossiers/Modifications-ciblees-des-genes-l-ere-post-OGM/OGM-or-not-OGM/(key)
les procédures d’homologation d’un OGM sont très lourdes, avec des critères exigeants de caractérisation et de traçabilité, de telle sorte que le coût de la commercialisation se situe autour de 50 millions de dollars US. C’est pourquoi, soumettre les plantes issues du gene editing à la réglementation OGM revient à les réserver aux applications à forte valeur commerciale et aux grandes multinationales, seules capables d’en assurer les coûts d’homologation, confisquant ainsi l’innovation au détriment des petites compagnies et du secteur public.
on incrimine toujours les autres …. mais l’homme est aussi un prédateur pour l’abeille , car il lui vole son miel … la privant d’une nourriture saine l’ obligeant à un surcroit de travail , l’abeille s’affaiblit pour lutter contre les prédateurs …c’est bien connu dès que l’on montre faiblesse : les prédateurs accourent pour se régaler des faibles , triste constat de la réalité
Oui c’est vrai, il n’y a que les humains qui sont responsables de la disparition des abeilles et cela ne tient qu’à nous aussi de les préserver car moi je dis que nous avons beaucoup à perdre si les abeilles venaient à disparaitre de la terre.
si les abeilles domestiques disparaissaient ( impossible , mais supposons )
Personne de s’en apercevrait à par pour le miel ..
Pourquoi ?
Les abeilles domestiques ne sont pas les seuls pollinisateurs .
Les abeilles domestiques sont de loin les pollinisateurs les moins efficaces.
what else ?
à par >> à PART
ll me semble qu’en Nouvelle Zélande épargnée par le varroa une étude officielle a montré que l’application rationnelle des pesticides n’avait pâs de conséquences décelables sur les colonies d’abeilles …
C’est en Australie qu’il n’y a pas de Varroa .
Les All-Blacks y on droit depuis 2001
http://www.inra.fr/Chercheurs-etudiants/Biologie-animale/Toutes-les-actualites/Nouvelle-Zelande-terrain-d-etude-privilegie-des-interactions-entre-abeilles-Varroa-et-virus