Dans sa chronique « Le paradoxe de la Reine rouge » publiée le 9 mai 2015 par le journal de référence Le Monde, Stéphane Foucart reprend encore une fois le vieux poncif « l’utilisation des phytos augmente alors que les rendements restent au même niveau ». Cela méritait une cure de « désintox » dont s’est chargé par quelques tweets le site Agriculture et environnement.
Le cœur de l’argumentation de Stéphane Foucart contre les néonicotinoides est une fable largement répandue dans les milieux anti agricole : « l’utilisation de pesticides croît ainsi sans fléchir, mais les rendements de l’orge, du blé et du maïs n’augmentent plus depuis le milieu des années 1990. Ceux du colza plafonnent depuis le milieu des années 1980. Ceux du tournesol depuis la fin des années 1970. » Argumentation reprise dans ce tweet :
Rendements (France) des grandes cultures depuis 1961. #Néonics utilisés depuis la mi-1990s. Cherchez l’erreur. pic.twitter.com/TxxZ3ktwA4
— Stéphane Foucart (@sfoucart) 9 mai 2016
Visiblement, Stéphane Foucart ne sait pas lire les graphiques qu’il diffuse ! Ils disent le contraire…. Réponse de Gil Rivière-Wekstein :
Et encore : Les erreurs de @sfoucart N°6 « les rendements du blé n’augmentent pas depuis 1995 ». Les vrais chiffres pic.twitter.com/rCiN9OIHVf — GRW (@AEGRW) 10 mai 2016
Sur certains phénomènes de stagnation, on peut aussi lui conseiller de consulter la page mise en ligne par Arvalis et surtout de regarder l’interview réalisée en 2009 du directeur scientifique de cet institut.
Dans le genre mauvais esprit, le journaliste conteste la baisse des quantités de pesticides utilisés depuis les années 90. Pour lui, seul l’indicateur Nodu est pertinent mais il oublie de préciser dans son tweet en réponse à Gil Rivière-Wekstein que cet indicateur est calculé que depuis peu d’années. Le militantisme conduit a torturer les faits.
Désolé M. Foucart ; l’agriculture depuis 30 ans produit plus et mieux. A sa décharge, il n’est pas le seul à sévir dans la presse parisienne sur la question des néonicotinoides !
Voir aussi :
http://seppi.over-blog.com/2016/05/le-paradoxe-de-la-reine-rouge-et-de-stephane-foucart.html
En 2015 , il n’était pas rare de faire plus de 120 qx ha en blé, plus de 100 qx en orge de printemps et en 2014 , plus de 50 qx en colza .
Foucart au placard !!!
Lire effectivement 79 qx/ha en 2015 en France et presque 10 de plus en moyenne au Royaume Uni.
Désormais c’est la règlementation sur la fertilisation azotée ( en sus des contraintes pour l’utilisation des fongicides, insecticides, herbicides, zones non traitées…) qui sont à l’origine du plafonnement du rendement, début du ralentissement de la progression qui débute avec la PAC de 1992.
En Effet en 2015, les modèle de prévision annonçaient un rendement en baisse de 1 q/ha par rapport à 2014, soit 73 qx/ha, le résultat, contre toute attente a été 6 q de plus. Il est vrai que le printemps sec mais sans excès avait réduit la pression de maladie et évité un trop fort lessivage de l’azote apport, bien utilisé.
Pour 2016, la FAO et le conseil international des céréales annoncent en Europe un rendement moyen stable par rapport à 2015, qui était un record absolu, j’ai personnellement des doutes sur la possibilité de reproduire une seconde année un tel résultat, pression biotique et stress abiotiques du printemps.
Pour l’article de Foucart, effectivement, c’est du Foucart dans le texte, amusant, cela vaudra la peine d’être relu lorsque la bise sera venue et les terres agricole auront changé de mains, le blé à 1000 euros tonne et la baguette de pain à 5 euros, qui devrait être son prix si le prix des matières première avait suivi l’inflation, rire jaune ou rire vert.