Quand Léa Nature prétend se mobiliser contre les perturbateurs endocriniens

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Quand l’antenne rochelaise de la radio publique France Bleue devient l’agence de com’ bénévole de l’entreprise Léa Nature (254 millions d’euros de chiffre d’affaires).

L’article est intitulé « La Rochelle : l’entreprise Léa Nature se mobilise contre ces perturbateurs endocriniens qui nous empoisonnent » et la rédactrice, Catherine Berchadsky, écrit qu’ « à Périgny, près de La Rochelle, l’entreprise Léa Nature n’ a pas attendu des directives européennes pour jouer la carte santé ». « La question des perturbateurs endocriniens ‘est un sujet de santé publique majeur’, c’est le credo de la Fondation Léa Nature/Jardin bio qui a lancé l’an passé une campagne nationale pour sensibiliser l’opinion publique », insiste-t-elle lourdement. « Les perturbateurs endocriniens sont présents dans notre environnement et notre alimentation, on les retrouve dans les revêtements plastiques, les emballages de produits alimentaires, canettes et même biberon. Il s’agit de substances chimiques comme le bisphénol A, les pesticides et autres paraben, qui, selon les scientifiques, ont des conséquences désastreuses sur notre santé. »

Euh… c’est nous ou Catherine Berchadsky ainsi que Léa Nature « oublient » de préciser que les perturbateurs endocriniens se trouvent aussi dans des molécules naturelles ? Le  bio, qui fait la fortune de l’entreprise, a recours à des pesticides qui en contiennent également. Allez on revient sur l’huile de neem, phyto d’origine naturelle utilisé pour tuer les pucerons. C’est sans doute un perturbateur endocrinien. Une incohérence que nous avons maintes fois souligné sur ce blog.

La Fondation Léa Nature « oublie » aussi de s’en prendre à la pilule et de demander son interdiction alors qu’il s’agit du premier perturbateur endocrinien et d’un polluant certain de nos eaux potables ! Aucune mention du soja, des épinards ou encore du café, il est beaucoup plus simple d’attaquer le bisphénol A, les phtalates, les parabènes et les pesticides de synthèse. Bref, de l’écologiquement correct à l’état pur et à grands frais !

Le monde écologiste militant est coutumier de cet « oubli » qui consiste à diaboliser les molécules de synthèse et à idéaliser les molécules naturelles alors que la distinction entre molécule naturelle et de synthèse n’a strictement aucun sens. Encore récemment :

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On ne le rappellera jamais assez, n’en déplaise aux écolos radicaux : laissez croire que « la nature est bonne en soi » est un mensonge. Introduire une différence  sur le plan de la santé entre une chimie de synthèse et une chimie naturelle est une ineptie.

Lire aussi :
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2 commentaires sur “Quand Léa Nature prétend se mobiliser contre les perturbateurs endocriniens

  1. Encore un perturbateur endocrinien potentiel dont on n’entendra probablement pas parler dans les gazettes malgré sa très large exposition du public consimmateur:

    Molecular and Cellular Endocrinology
    Volume 427, 15 May 2016, Pages 65–72
    In vitro bioassay investigations of the endocrine disrupting potential of steviol glycosides and their metabolite steviol, components of the natural sweetener Stevia
    Maeve Shannona, Anders Rehfeldb, c, d, Caroline Frizzella, Christina Livingstonea, Caoimhe McGonaglea, Niels E. Skakkebaekb, d, Ewa Wielogórskaa, Lisa Connollya, ,

    • Institute for Global Food Security, School of Biological Sciences, Queen’s University Belfast, Northern Ireland, United Kingdom
    • b Department of Growth and Reproduction, Copenhagen University Hospital, Rigshospitalet, Denmark
    • c Department of Cellular and Molecular Medicine, Faculty of Health Sciences, Center for Healthy Ageing, University of Copenhagen, Copenhagen, Denmark
    • d International Center for Research and Research Training in Endocrine Disruption of Male Reproduction and Child Health (EDMaRC), Rigshospitalet, University of Copenhagen, Denmark
    Received 15 September 2015, Revised 11 February 2016, Accepted 4 March 2016, Available online 8 March 2016

    Highlights

    Potential of Stevia to act as an endocrine disruptor was investigated.

    Metabolite of Stevia, steviol, induced most significant effects.

    Steviol decreased progesterone receptor response in RGA.

    Steviol caused an increase in progesterone production in H295R assay.

    Steviol induced an agonistic response on CatSper, a progesterone receptor of sperm.

    Abstract
    The food industry is moving towards the use of natural sweeteners such as those produced by Stevia rebaudiana due to the number of health and safety concerns surrounding artificial sweeteners. Despite the fact that these sweeteners are natural; they cannot be assumed safe. Steviol glycosides have a steroidal structure and therefore may have the potential to act as an endocrine disruptor in the body. Reporter gene assays (RGAs), H295R steroidogenesis assay and Ca2+ fluorimetry based assays using human sperm cells have been used to assess the endocrine disrupting potential of two steviol glycosides: stevioside and rebaudioside A, and their metabolite steviol. A decrease in transcriptional activity of the progestagen receptor was seen following treatment with 25,000 ng/ml steviol in the presence of progesterone (157 ng/ml) resulting in a 31% decrease in progestagen response (p = <0.01). At the level of steroidogenesis, the metabolite steviol (500–25,000 ng/ml) increased progesterone production significantly by 2.3 fold when exposed to 10,000 ng/ml (p = <0.05) and 5 fold when exposed to 25,000 ng/ml (p=> These findings highlight the potential for steviol to act as a potential endocrine disruptor.

  2. J’ai oublié de préciser qu’il s’agissait d’un produit tout ce qu’il y a de naturel, d’origine végétale, donc pas toxique du tout of course, extrait d’une plante originaire d’Amérique du Sud, Paraguay essentiellement et qui a un pouvoir édulcorant environ 250 fois supérieur au saccharose! Il est en train d’envahir la planète, ou en trouve partout!

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