Suspension des importations de cerises traitées au diméthoate : du pipeau ! v2

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cerises

Un arrêté publié au Journal officiel jeudi 27 avril suspend « jusqu’au 31 décembre 2017 » l’importation de cerises traitées au diméthoate. L’insecticide en question est le seul moyen actuel de lutter contre le moucheron asiatique (Drosophila suzukii). En effet, le diméthoate est interdit en France (en dépit du bon sens puisqu’aucune autre solution vraiment efficace n’existe) depuis février 2016, ce qui signifie que les producteurs français n’ont plus le droit de l’utiliser et par conséquent risquent de se trouver confrontés à une concurrence déloyale, les producteurs de nombreux autres pays pouvant, eux, s’en servir. Comme l’an dernier, la France a donc fait usage d’une clause de sauvegarde nationale, après avoir demandé fin mars à la Commission européenne « de prendre des mesures d’urgence » pour empêcher la production et la vente de cerises traitées au diméthoate. Faute de réaction de Bruxelles et à l’approche des premières importations, « régulièrement observées à partir de la fin du mois d’avril », Paris a donc fait usage de son droit de veto. Reste quand même à savoir comment, concrètement, vu l’absence de douaniers et même de frontières entre pays de l’Union européenne, la France compte faire respecter cet arrêté et empêcher ses voisins de nous inonder de cerises traitées au diméthoate. Nos lecteurs l’auront compris, cet arrêté n’est rien d’autre que du pipo pour calmer des producteurs sommés pour la deuxième année consécutive de laisser leurs cerises se faire détruire par le moucheron asiatique…

Merci à Seppi et Alex pour leur judicieuses remarques pour ce billet mis à jour.

17 commentaires sur “Suspension des importations de cerises traitées au diméthoate : du pipeau ! v2

  1. « Un arrêté publié au Journal officiel jeudi 27 avril suspend « jusqu’au 31 décembre 2017 » l’importation de cerises traitées au diméthoate, seul moyen actuel de lutter contre le moucheron asiatique (Drosophila suzukii). »

    Hep ! Il faut comprendre que c’est le diméthoate, et non l’arrêté, qui est le seul moyen…

  2. Arghhh….
    Pipeau svp, gardons encore un peu de bon français…

  3. Bloquer les importations ne résout pas le problème des producteurs français.Encore une fois l’Europe impose des lois et des contraintes qui n’ont pas lieu d’être mais quand il s’agit d’avoir une politique étrangère intelligente, de ne pas être vassal des USA ,de l’arabie saoudite et du quatar, de punir les sociétés américaines qui ne respectent pas nos lois etc… il n’y a plus personne dans la bureaucratie européenne aux ordres pour assurer la défense des intérêts des citoyens européens.

    1. Ben non, justement ici, l’Europe n’impose rien du tout, et la France s’en plaint ! Et j’aimerais savoir aux ordres de qui se range la « bureaucratie européenne » (c’est qui, au juste ?).

      1. exact, une fois de plus, on veut « charger » l’Europe de tous les maux, alors que c’est un problème franco français.

    2. A défaut fermer correctement les frontières évite deux choses: la concurrence déloyale et l’illusion d’une récolte abondante pour les consommateurs.

      1. Une fermeture efficace des frontières , c’est aussi la limitation des flux des personnes qui porte aussi en germe, les conflits du futur.

        1. Les  » conflits du futur  » viendront plus certainement d’une ouverture totale des frontières qui permet aux ennemis de rentrer.Le bon sens consiste simplement à décider qui est bienvenu et qui ne l’est pas à l’entrée et de laisser sortir ceux qui le veulent.C’est ce que nos amis les Suisses font.L’idéologie du  » no border  » ( comme l’idéologie communiste… ) n’a jamais fonctionné dans l’histoire de l’humanité.Ceux qui promeuvent cette idéologie ( Soros…) ont la vision ( erronée) qu’il est possible qu’une oligarchie ( eux les  » maîtres ») opprime toute l’humanité devenue servile.

  4. Objectivons!
    D’un coté:
    http://ec.europa.eu/food/plant/pesticides/eu-pesticides-database/public/?event=activesubstance.detail&language=EN&selectedID=1247
    Liste des pays où le dimethoate reste autorisé: AT, BE, BG, CY, CZ, DE, EE, EL, ES, FI, HR, HU, IE, IT, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SI, SK, UK
    Expiration of approval (limite pour la réapprobation) 31/07/2018
    D’un autre coté:
    https://www.anses.fr/fr/system/files/PASER2006sa0361Ra2.pdf
    Diméthoate (substance prioritaire): Risque ne pouvant être écarté pour certains groupes de consommateurs- Nécessité de réviser les usages autorisés et/ou les limites maximales de résidus.

    Dans l’étude EAT2, le diméthoate occupe une place bien particulière, c’est la seule substance pesticide utilisée sur le végétal mise si clairement à l’index dans EAT2, certes il s’agit uniquement de cerises et de gros consommateurs de cerises, certes ces mêmes consommateurs courront le même risque que celui de consommer de la cerise française traitée avec du dimethoate s’ils consomment des cerises étrangères traitées, voire bien pire s’il s’agit de cerises turques, mais face à ce constat un ministre de l’agriculture se devait de réagir.
    On peut discuter le choix, mais en première analyse il reste cohérent en supprimant, du point de vue règlementaire les sources de l’exposition, en faisant pression aussi sur les pratiques hors France ( dont on mesure difficilement l’efficacité cependant).

    On remarquera que pour d’autres substances présentes dans notre alimentation (autres que pesticides), l’emballement de la presse est bien plus faible voire inexistant, et pourtant des actions sont possibles, contaminants ubiquitaires, métaux lourds, mycotoxines notamment mais aussi phytooestrogènes:

    Isoflavones, Coumestrol, Equol : Risque pouvant être écarté pour la population générale- Nécessité de réévaluer la limite maximale d’apport- Nécessité de mener une
    enquête sur les fortes consommations de produits de soja.

    Comme pour le diméthoate, le questionnement concerne les forts consommateurs pour le soja : »fortes consommations de produits de soja ».

    Des produits naturels et compléments alimentaires importés plus ou moins légalement de pays n’ayant pas de politiques sanitaires pour l’alimentation : Inde, sud est asiatique, Amérique du sud posent encore plus question, produits recommandés par les pourfendeurs de l’agriculture française en général et des pesticides en particulier.
    Des accidents, parfois mortels, sont observés avec ces plantes, herbes, condiments et tisanes… dans l’indifférence des médias, à l’instar de l’accident des graines germées en Allemagne qui n’était que le sommet de l’iceberg des risques liés aux produits trop exotiques et mal contrôlés.

    Le choix fait par le ministre de l’agriculture, puisque c’est un engagement très personnel, pouvait avoir du sens si en contre partie plus de rationalité était donnée au débat sur la hiérarchie des risques liés à l’alimentation.

    Cette rationalité était -elle possible ? Là reste la question

    1. Si l’on veut protéger une catégorie particulière de la population contre un risque qui n’est encouru que par cette catégorie – ici le amateurs de cerises qui se feraient péter la sous-ventrière (quelques jours ou semaines par an) – alors il faut être cohérent et protéger toutes les catégories à risque.

      Or il en est une qui est particulièrement à risque, car soumise à l’imbécillité de leurs parents : les enfants.

      Ces braves gens devraient donc interdire, par exemple, tous les produits (ou presque) que l’on appelle illicitement et impunément « laits végétaux » (un article plutôt bon dans le Sciences et Avenir d’avril 2017)..

    2. En tant que producteur de cerises , j’ai du mal à vous donner raison , vous le comprendrez … Même si vous n’avez pas tout à fait tort … En effet , on nous rebat les oreilles avec le principe de précaution :or le diméthoate , on s’en sert depuis 60 ans et même si tout doit finir un jour ,on ne peut pas dire que les gens tombaient comme des mouches (expérience pratique concluante donc )en consommant des cerises avant son interdiction en France alors qu’en plus la DAR était bcp plus courte que les dernières années de son utilisation , la consommation française de cerises étant de l’ordre de 1 kg /personne et par an .La bonne solution , pour moi était de l’autoriser de manière restrictive le temps qu’on ait trouvé une solution efficace pour lutter contre D. suzukii. Rappelons que contre la mouche de la cerise (la première , rhagolétis ), la solution avait été trouvée avec des néonics … mais on sait ce qu’il en est de l’interdiction future de cette catégorie d’insecticides: alors , on fait comment ?Ayons aussi une pensée émue pour les producteurs d’asperge (lutte contre la mouche de l’asperge après récolte) et d’olive (contre la mouche de l’olive ) pour lesquels le diméthaote était une référence …En résumé et bien que je sois pas borné , c’est pas facile et la saison de cerises qui commence dans une semaine pour moi promet , compte tenu des captures actuelles de D. suzukii d’être compliquée …

      1. @ Raoul-Hugues

        >>> Votre commentaire est modéré, plein rationnel et plein de bon sens… C’est celui d’un spécialiste qui fonde son attitude sur une longue expérience et qui sait par conséquent de quoi il parle! Contrairement à toutes les cliques « d’experts » auto proclamés qui n’ont que leur culot et leur grandes gueules à vous opposer!
        Je crains fort que ce pauvre pays et ceux qui le nourrissent risquent plus de mourir de la connerie de leurs contemporains que de maladies dues aux « pesticides »……………..

      2. Il y aurait un risque pour les gros consommateurs de cerises ? Ou bien « le risque ne peut pas être exclu » – formulation traditionnelle et fort ambiguë qui permet toutes les dérives d’interprétation mais qui signifie en fait qu’on ne sait pas ? Je n’ai pas vérifié la littérature, mais qu’importe.

        Face à ce genre de situation, la réponse n’est pas binaire – j’accepte le risque, ou je refuse le risque en interdisant.

        Il y en a d’autres. Outre la DAR évoquée ci-dessus, par exemple, comme le montre le cas de l’alcool : à consommer avec modération (ce qui est aussi un sage conseil par rapport aux indigestions…).

        1. Le lobby des producteurs de cerises est moins puissant que le lobby des producteurs d’alcool …

  5. La question de l’alcool est une bonne question.
    J’avais testé les blogueurs du site avec une liste de cancers attribuables à une substance X, et cette substance X était bien l’alcool.
    On notera que l’alcool cancérigène certain mais essentiellement par ingestion et avec un effet de seuil pour voir la dégradation de l’espérance de vie: 30 cc d’alcool pur par jour pour un équipement enzymatique du foie de type « caucasien » sélectionné par un historique de consommation d’alcool ou moins pour des populations asiatiques.

    L’alcool est utilisé en bio comme en non bio pour désinfecter les outils de taille et le vin, le cidre ou la bière bio contiennent autant de ce cancérigène certain que l’équivalent conventionnel… même si certains se sont posé la question de savoir si l’éthanol bio n’était pas moins nocif que l’équivalent conventionnel. Si, si, ils se sont posé la question! http://www.futura-sciences.com/sante/questions-reponses/nutrition-alcool-bio-produit-il-memes-effets-alcool-1975/
    Ils peuvent le faire!
    Pour l’alcool du vin biodynamique la question n’est pas tranchée, tout dépend dans quel sens tourne la tête après une bonne cuite, question de potentialisation ou pas!

  6. « On notera que l’alcool cancérigène certain mais essentiellement par ingestion et avec un effet de seuil  »

    >>> Je pencherais plutôt pour l’hypothèse selon laquelle l’éthanol serait « cocarcinogène » et non pas « carcinogène ». Je ne suis pas certain que la question de sa classification soit définitivement tranchée.

  7. C’est quand même la deuxième cause avérée de cancers et en interaction avec d’autres causes, alcool et tabac se potentialisent par exemple, on parle de bruler la chandelle par les deux bouts pour les amateurs de gros rouge qui tache ou de blanc sec associés à l’herbe à Nicot.

    Dans le vin le principal cancérigène, ce ne sont pas les pesticides utilisés sur la vigne, ni le soufre appliqué pour favoriser les bonnes levures mais bien l’alcool, deuxième cause de cancer après le tabac. idem pour la bière, le cidre …
    http://www.cancer-environnement.fr/294-Alcool.ce.aspx
    http://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Alcool
    http://sante.lefigaro.fr/actualite/2009/02/18/9432-seul-verre-dalcool-augmente-risque-cancer
    https://www.revmed.ch/RMS/2012/RMS-333/La-consommation-moderee-d-alcool-est-un-facteur-de-risque-pour-le-cancer-du-sein

    Le vin qui n’est pas cause de cancer n’est pas bio, il est sans alcool, bref c’est plus du vin. Cela dit à mois de 14 verres par semaine pour un individu de type européen (sur le plan enzymatique ) le risque est limité.

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