Dans La France Agricole du 15 septembre, Luc Verner revient dans sa rubrique « En coulisses à Bruxelles » sur la polémique autour du glyphosate et donne des clefs pour comprendre. Avant, « les Etats membres avaient (…) l’habitude de se cacher confortablement derrière la Commission européenne, évitant de se mouiller », écrit-il. « Ils s’abstenaient ou votaient lors de discrets comités d’experts, la plupart du temps non relayés par les médias, étant donné la confidentialité de ces votes » et « leurs choix étaient souvent sans conséquence : la Commission avait le dernier mot du fait des subtilités de la procédure, cette dernière s’en remettait aux avis scientifiques pour approuver ou pas les produits au cas par cas. » Cela arrangeait tout le monde : « cela permettait aux responsables nationaux de plaider non coupables, voire d’adopter un positionnement officiel et d’espérer une décision pragmatique inverse… » Mais cela, c’était avant. En effet, Bruxelles utilise la question du glyphosate « comme un symbole (…) de la transition démocratique de l’Union » : « soucieuse de ne plus donner l’impression de décider seule, derrière le rideau, sur des sujets sensibles, la Commission a fait du glyphosate le symbole d’une Europe « politique qui travaille en toute transparence ». Désormais, « au lieu de jouer les subtilités de la procédure qui lui laisse les mains libres, Bruxelles s’en remettra à la majorité exprimée par les Etats membres », « la Commission (n’entendant) plus assumer seule ». Comme « l’ensemble des autorités sanitaires ont jusqu’à présent mis en avant l’innocuité (du glyphosate), accusant davantage les adjuvants que la substance active », « une décision basée sur la science était selon toute vraisemblance favorable à la réautorisation du produit… » mais c’était sans compter le fait qu’aujourd’hui, « la substance est coincée entre deux instrumentalisations contradictoires, l’une politique, à Bruxelles, l’autre environnementale, à Paris ». Et la science ? Et les intérêts des agriculteurs et de notre agriculture française ? Allo ? Allo ?
Comment le glyphosate est instrumentalisé par Bruxelles et par Paris
30 septembre 2017 12 commentaires sur Comment le glyphosate est instrumentalisé par Bruxelles et par Paris
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« la substance est coincée entre deux instrumentalisations contradictoires, l’une politique, à Bruxelles, l’autre environnementale, à Paris ». Et la science ? Et les intérêts des agriculteurs et de notre agriculture française ? »
Pas d’accord ! le glyphosate n’est pas qu’un herbicide intéressant seulement l’agriculture mais aussi l’ensemble de la société civile… pour ses bénéfices, les risques liés étant quasiment inexistants, pas plus que les « anti dépôts » de calcaire que l’on met dans sa machine à laver la vaisselle.
Il est certains que ces derniers appelés aussi anticalcaires et composés de phosphonates contaminent infiniment plus notre vaisselle que les infimes traces de glyphosate ou d’ampa dans les légumineuses et céréales, surtout importées, puisque la dessiccation est systématique avec son usage ailleurs dans le monde , pour le plus grand bénéfice du consommateur d’ailleurs.
On notera aussi que ces anticalcaires des lessives et machine à laver la vaisselle ( en sus de laisser quelques dépôts invisibles sur notre vaisselle) filent ensuite dans l’eau des rivières sans filtration contrairement au glyphosate filtré par le sol et les bandes enherbées. Utiliser moins de phosphonates dans les lessives conduira a utiliser plus de tensioactif (tensio actif dans les lessives, i.e tallow amines, adjuvant du glyphosate dans l’herbicide formulé et principale source des interrogations pour la santé … lorsque associé au glyphosate… pas dans les lessives pour le linge ou la vaisselle.
NON le glyphosate , en sus d’être très utile à l’agriculture , est l’outil indispensable pour lutter contre l’érosion des sols, les coulées de boues, la surconsommation de diesel pétrolier par les agriculteurs, les émissions d’imbrulés de carburant lié à cette consommation.
Il permet à l’agriculture une lutte efficace contre le changement climatique et favorise le piégeage de carbone par l’agriculture, le fameux 4/1000.
Ceux qui s’opposent à l’usage raisonné du glyphosate veulent plus de labour, plus de pétrole consommé par le tracteur, plus d’émission de poussières de sol et d’imbrulé de carburant dans l’air que nous respirons. Tout cela plus ou moins directement mais de façon évidente. C’est le message de l’ADEME depuis de nombreuses années mais plus largement des agences environnementales ailleurs dans le monde.
Ceux qui en veulent à l’usage raisonné du glyphosate sont donc soit des « idiots » ( utiles pour certains), soit des manipulateurs professionnels, soit des acteurs intéressés ( au sens financier ou d’image), manipulateurs opportunistes.
Le glyphosate n’intéresse pas, par ses bénéfices, seulement les agriculteurs, mais surtout l’ensemble de la société qui devrait défendre son usage si elle était bien informée sur ses bénéfices et les très faméliques preuves sur un potentiel risque pour la santé du manipulateur d’herbicides.
Au delà de ce débat sur le glyphosate, c’est l’utilisation des machines à laver le linge ou la vaisselle qui devrait poser question pour les écolo bobo, faut –il revenir à la vaisselle l’on lave à la main avec du savon de Marseille exclusivement ( voire du vinaigre dilué mais le vinaigre est cancérigène probable car acide faible selon le CIRC) ?
Idem pour le lavage des vêtements dans les lavoirs au bord des rivières comme c’était le cas en France jusque vers 1960 et la généralisation des machines à laver le linge. C’est le bon (vieux) temps.
Si une réduction de l’usage et à terme un arrêt de l’usage est envisageable, à échéance 6 à 10 ans, ce sera uniquement avec la mise sur le marché d’un autre herbicide comparable, aussi polyvalent, aussi robuste dans le temps, aussi facile à utiliser, si possible efficace à plus faible dose ( un défaut du glyphosate d’imposer entre 600 et 1000 g /ha)…mais dans tous les cas beaucoup plus cher pour l’agriculteur… car nouveau.
Bonne analyse d’alzine
La technostructure de Bruxelles essaye de paraître plus démocratique pour être encore plus totalitaire sur les choses importantes: tiennent t ils compte de l’avis des peuples sur les sanctions avec la russie, sur la guerre en Ukraine, sur les liens avec le Quatar et l’arabie saoudite, sur la syrie,sur l’islamisation à marche forcée, sur les hordes d’illégaux encouragées, sur la fausse monnaie ( quantitative easing) , sur les taux d’intérêt manipulés etc… etc L’europe suit le modèle soviétique et cela finira de la même manière par la chute . Nos politiques font aussi de la diversion pour donner l’illusion qi’ils se soucient de la santé des citoyens.
L’émission d’hier soir sur LCP sur le glyphosate ( Veillerette, FNSEA, verts et en marche) laisse subsister le doute car la défense du glyphosate a été bien molle et il n’y a pas eu de dénonciation des mensonges et des assertions stupides .
Le savon de Marseille est ce que proposent les écolo bobos cohérent. Ce sont ceux que j’aime lorsqu’ils vivent vraiment comme ils le préconisent aux autres, pas les hélicologistes ou les amateurs de WE au Maroc qui avant de partir et au retour font la morale aux autres en comptant le WE écologique qu’ils ont vécu à l’ombre des arganiers. Ils sont nombreux à jouer ce jeu trouble.
Lire une bonne attitude écolo : https://consommonssainement.com/2016/07/16/produit-vaisselle-eponge/
« Le savon de Marseille, à long terme, peut laisser une très légère couche grasse. Vous pouvez donc utiliser de temps à autre du vinaigre blanc pur directement sur l’éponge. Il est possible de laver sa vaisselle uniquement au vinaigre blanc, car c’est un agent dégraissant et antibactérien naturel. Pour les plats très gras ou si vous préférez avoir un produit moussant, utilisez le savon de Marseille. »
Sachant que le vinaigre blanc est certes efficace mais aussi légèrement cancérigène, bien plus que le glyphosate, avec la même rigueur que le glyphosate, il apparaitrait cancérigène certain, comme pour l’alcool, irritation des voies aérodigestives supérieures.
A un écolobobo qui crachent sur le glyphosate demandez lui comment il fait sa vaisselle, à la main ou à la machine, avec des liquides vaisselle ou avec du savon de Marseille.
Les anticalcaires de la lessive sont des phosphonates très proches du glyphosate, ils se décomposent aussi en Ampa. Les surfactants ou les tensio actifs ont des propriétés identiques aux tallow amines, adjuvant principal du glyphosate ( désormais remplacé par d’autres surfactants) , dont les scientifiques les mieux informés affirment qu’il pourrait s’agir ( pas encore certain car cela peut aussi venir de co-exposition avec d’autres herbicides avec solvant) de l’origine d’un cancer particulier en surnombre chez les utilisateurs ( limité) dans les études de cohortes.
Donc aux citoyens craintifs vis à vis du glyphosate, deux questions:
1 faites vous la vaisselle à la main?
2 avec du savon de Marseille?
Accessoirement on pourra leur poser la question de la source d’acides gras du savon de Marseille, animal, huile de palme ou huile d’olive, normalement gras animal ( comme dans le cas de tallow amines d’ailleurs puisque les tallow amines viennent de suif de boeuf éthoxylé.
Quelques précision sur les Tallow amine, rien à voir avec la pétrochimie mais d’origine bien naturelle.
http://www.csst.qc.ca/prevention/reptox/Pages/fiche-complete.aspx?no_produit=409516
Oups, lire Contant et non comptant. plus quelques « s » oubliés as usual.
Lire absolument cet article de l’humanité: https://www.humanite.fr/propos-du-debat-sur-linterdiction-annoncee-du-glyphosate-642214
Article de Gérard Le Puill le Mardi, 19 Septembre, 2017
C’est ce que j’ai lu de meilleur dans la presse française, époustouflant de réalisme et d’intelligence.
Les bons arguments, bien enchainés pour une conclusion qui s’impose.
Donne presque envie de prendre sa carte du PC? peut -être pas, de s’abonner à l’humanité ? à voir , tout en continuant à lire « le Figaro » également sérieux sur les sujets scientifiques mais qui, dans le cas du glyphosate, n’a pas vraiment brillé en laissant la parole à un journaliste à la prose trop chargée en tanins.
J’ai eu du mal avec cette analyse qui ne me paraît pas totalement satisfaisante.
Ce qui me paraît clair, c’est que les États membres se sont souvent ingéniés pour tomber dans la « zone grise » du vote à la double majorité qualifiée (pas de majorité, ni pour l’adoption de la mesure proposée, ni contre) et pour refiler à la Commission la patate chaude.
« Désormais, « au lieu de jouer les subtilités de la procédure qui lui laisse les mains libres, Bruxelles s’en remettra à la majorité exprimée par les Etats membres ». Ce n’est pas « Bruxelles » qui « joue les subtilités de la procédure », mais les États membres, en « Bruxelles » en plein le…
Il nous est annoncé une nouvelle émission délirante produite par MMR, avec une argumentation sur le glyphosate présenté comme une molécule initialement prévue pour l’usage détergent, ce qui est très vraisemblable, puisque la famille d’appartenance est celle des phosphonates très utilisée comme anticalcaire.
On lira avec profit : file:///C:/Users/delos/AppData/Local/Temp/glyphosate.pdf
L’AMPA (Acide aminométhylphosphonique) est le principal produit de dégradation du glyphosate mais cette substance est également produite par dégradation d’autres substances utilisées au sein de produits phytosanitaires et/ou de détergents (RIVM, 2004 ; AESN et Aquascop, 2008)3. Cette substance semble aussi être (ou avoir été) utilisé comme additif dans certains détergents, notamment les produits destinés aux machines à laver la vaisselle.
On notera que l’INRIS reste évasif car affirmer le vrai est très délicat concernant le glyphosate. Souligner que des substances équivalentes peuplent notre quotidien et que le produit de dégradation est identique à celui des lessives anticalcaire hérétique.
Glyphosate et AMPA sont des substances très courantes, leurs équivalents utilisés sans masque et sans protection pour la vaiselle ou le lavage du linge.
L’efficacité herbicide du glyphosate, molécule courante, a été une bonne surprise, liée aux screening de masse qui caractérisaient la recherche de médicaments et molécules à action biologique en 1960. Absolument pas le monstre que certains voudraient faire croire.
On reviendra sur l’allégation sur la capacité du glyphosate à fixer les minéraux et ce que prennent les écolo bio des villes pour leurs cures détox, argiles, mélanges de plantes aux propriétés douteuses, croustillant à décortiquer.
Sur le phosphonate de potassium, vous (re-)lirez avec intérêt :
http://seppi.over-blog.com/2016/09/et-hop-c-est-bio-un-pesticide-qui-sort-de-l-usine-devient-naturel.html
@alzine
on ne peut accéder au fichier mis en lien ( Delos sur le glyphosate)
@ Seppi,
Il s’agit dans cet article du phosphonate de potassium imitation du phoséthyl aluminium, fongicide découvert à peu près à la même époque par Rhone poulenc et commercialisé en 1977.
On remarquera autour des phosphonates, deux herbicides avec le glyphosate et le sulfosate, des fongicides agissant comme stimulateurs avec le phosethyl et les phosphonates de K , des agents anticalcaire avec les additifs des lessives pour éviter le dépôt sur la vaisselle et augmenter l’efficacité des tensio actifs. La dernière catégories des additifs de lessive ou de produit vaisselle, l’inverse des pesticides agricoles où les tensio actifs sont ajouté pour augmenter l’efficacité ds phosphonsates ( herbicide avec le glyphosate ou fongicide avec le phoséthyl ou le phosphonate de K), dans les produits pour lave vaisselle, le phosphonate est l’additif des tensio actifs.
La manipulation des phosphonates en agriculture, fongicides avec le phosethyl ou les phosphonates de K ou herbicides avec le glyphosate ou le sulfosate se fait avec masque , gants de protection et combinaison déperlant. Pour les phosphonates des produits vaisselle, aucune protection. Ce n’est pas une différence de toxicité mais des règles qui sont par nature différentes, prise de précaution extrêmes et généralisées pour les pesticides agricoles.
Certes les phosphonates ménagers sont infiniment moins dangereux que l’essence sans plomb ( et son 1% de benzène autorisé inclus) ou le citoyen ne prend aucune protection pour remplir son réservoir mais l’écart avec les contraintes en agriculture ont quelque chose d’assez , disons, paradoxal.
lire fongicide découvert à peu près à la même époque que le glyphosate, mais par Rhone poulenc et commercialisé en 1977.
Les recherche des années 1960 qui aboutissent en 1970 portent sur des molécules tournant autour de la famille des phosphonates, certains deviendront additifs de lessive et permettront d’éviter d’utiliser des phosphates largement utilisés alors dans les lessives et à l’origine des phénomènes d’eutrophisation, des lacs, mais génèreront aussi notamment les fameuses marées vertes, d’autres présenteront des propriétés herbicides dont les glyphosate puis sulfosate enfin les fongicides éliciteurs de défense des végétaux avec les phosethyl et phosphonate de K.
On est parfaitement d’accord sur le fait que les phosphonates dont le phosphonate de K n’ont rien de naturel et restent une imitation du phosethyl de Rhone poulenc issu de la pétrochimie et des screenings aveugles, pris comme exemple par les phytopathologistes pour montrer que les tests in vitro des screening ne suffisaient pas et qu’un passage in vivo indépendant était indispensable. In vitro le phosethyl,comme le phosphonate de K n’a pas d’effet sur les champignons. Ces molécules sont des productions type de la chimie agricole des années 70 avec les phénylamides et le fameux métalaxyl de Ciba Geigy devenu Syngenta ou le cymoxanil de Dupont.
L’autorisation en bio résulte de la détresse de cette filière pour lutter contre le mildiou, notamment avec moins de cuivre. Le vignoble bio français hors zone méditerranéene aurait été sinon condamné.
Cette belle manipulation mais très peu médiatisée. Elle ne me gène pas tant que la filière bio ne s’en prend pas à la filière conventionnelle sur le plan de celle qui lave plus blanc que blanc ( certes les phosphonates aident aussi à la lessive). Les pyrethrines naturelles du bio sont infiniment plus toxiques pour les abeilles que de nombreux pyrethrinoides (de synthèse), l’huile de neem est un produit éminemment dangereux à utliser et pour la faune auxiliaire et ne parlons pas de l’effet du cuivre sur les sols et même l’utilisateur ou le consommateur.
Que le bio vive et Vive le bio s’il génère un nouveau marché utile aux petits producteurs mais qu’il foute la paix à l’agriculture conventionnelle. Il doit y avoir la place pour les deux types d’agriculture et plus encore avec celle sans labour qui, elle, respecte des objectifs environnementaux vrais et sanitaires aussi ( moins de poussière de sol dans l’atmosphère et moins de gaz d’échappement des moteurs diesels agricoles), une véritable agriculture écologique contrairement au bio, pur produit marketing, certes sympathique mais sans qualités intrinsèques si ce n’est le refus du progrès en agriculture, pas vraiment une qualité .