Dans La France Agricole du 20 avril dernier, Philippe Pavard, le rédacteur en chef adjoint de l’hebdomadaire, s’intéresse à la permaculture : « les médias grand public en raffolent », « c’est le sujet à la mode par excellence, à longueur de colonnes dans les magazines et de reportages au 20 heures, toujours plus dithyrambiques les uns que les autres », « adoubée par Nicolas Hulot qui en fait régulièrement la promo ». Pour rappel, nous parlons là de microfermes maraîchères (10 000 m2) très peu mécanisées et en bio intensif. Mais alors, « solution miracle pour relever les défis environnementaux, sociétaux, économiques de notre temps » ? Philippe Pavard propose de « gratter le vernis » de cette « panacée ». Selon lui, la productivité « est rarement à la hauteur de ce que ses promoteurs promettent ». « Constamment passé sous silence » par ses promoteurs, le fait que le système repose sur « l’exploitation d’une main d’oeuvre gratuite qui doit parfois payer pour travailler ». Les paranos de l’exploitation animale (et même végétale !) qui ne voient pas qu’ils sont eux-mêmes exploités, cela prête quand même à sourire… Comme l’écrit le blogueur Yann Kindo, il est hallucinant que « l’on arrive à sérieusement envisager le bénévolat comme une alternative agronomique crédible ». Enfin, « les revenus viennent souvent plus de la vente du concept (conférences, stages, hébergements, etc.) que de la production agricole en elle-même ». Et Philippe Pavard de citer un stagiaire étudiant d’une très médiatique microferme : « Beaucoup de choses ne sont pas dites dans la com’. Sans de gros moyens financiers de départ, de la main d’oeuvre gratuite (…), le projet n’est pas viable ». Il s’inquiète dans la foulée « de voir des centaines de projets qui se basent aveuglément sur cette com’ et qui nécessairement vont se planter, et pour certains tout perdre ». Le rédacteur en chef adjoint de La France Agricole conclut avec sagesse : « Il faut prendre ces initiatives pour ce qu’elles sont : des expérimentations de voies alternatives, teintées d’idéal et de romantisme ». Il fallait que cela soit dit clairement.
Permaculture : le miroir aux alouettes
19 mai 2018 8 commentaires sur Permaculture : le miroir aux alouettes
Publié en L'œil agricole, Lobbying, Médias, Politique, Société 0 « J’aime » 5778 vues
» La liberté c’est l’esclavage. » Orwell, 1984.
Nous y sommes… presque!
On a eu la main invisible du marche et l égoïsme des agents économiques censés nous conduire vers un monde meilleur.
On a eu la planification et l éducation des masses au communisme censés nous conduire vers un monde meilleur.
Ernst : Vous mélangez un peu tout.
Pour Smith « la main invisible du marché » n’a pour seul effet que de réguler un marché naturellement par le jeu de l’offre et de la demande. Nulle intervention extérieure entre l’acheteur et le vendeur pour fixer le prix.
Smith n’a jamais déclaré, ni aucun aucun économiste libéral d’ailleurs, que le marché libre conduirait à un monde meilleur !!!
Cette idée du « monde meilleur » est apparue avec Saint-Simon et le premiers socialistes/communautaristes. Améliorer par Marx et son délire communiste… Créer l’Homme Nouveau !!!
La permaculture, Le Bio, la Biodynamie, la transition écologique, énergétique etc etc etc… Ne sont que des avatars du dirigisme étatique !!!
L’extrême opposé de « la main libre du marché » qui voudrait justement que chacun soit libre de produire et d’acheter ce qu’il veut, sans subventions et sans interventions de l’Etat !!!
Tout à fait d’accord avec Daniel.
Une confusion vient ans doute que les étatistes utilisent le terme » socio libéral » alors qu’ils ne sont pas du tout pour la liberté individuelle puisque c’est l’état qui contrôle tout. Ces » sociaux libéraux » obligent des pays qui ne le veulent pas à échanger ( libéralisme » forcé » ) , ce qui n’est pas du véritable libéralisme. Chaque pays doit pouvoir décider de ce qu’il veut ou pas échanger avec d’autres.En obligeant des pays à acheter à l’étranger certaines choses les auto déclarés sociaux libéraux créent du chômage de masse.
Je parle pas de Smith…mais des héritiers qui nous ont vendu un monde meilleur avec ce pseudo libéralisme.Lie ETAT et communisme est signe d une inculture ou d un dogmatisme.La royaute sous Louis XIV ou XVI n était pas particulièrement communiste ou socialo..
Les ecolos sont plus proche de la droite voir de l extremedroite: pureté des races , petainisme cache du retour a la terre etc…
les écolos sont peut être pour la » pureté » des races animales ou végétales ( biodiversité etc…) mais pour les humains ils sont en général pour le grand métissage et la destruction de toutes différences. La variabilité génétique ne serait pas une richesse à préserver dans le cas des humains.Allez comprendre leur logique! Pourtant, les lois de la génétique sont les mêmes.
les écolos d’extrême droite c’était il y a bien longtemps , aujourd’hui ils sont tous à gauche toute.
Les considérations politiques sont intéressantes – perso, je pense que nombre d’écolos sont au fond des pétainistes qui s’ignorent – mais nous éloignent du propos au sujet de la permaculture. Une analyse économique du phénomène conduit à l’observation de M. Pavard. Est-il possible de développer cette analyse et de la porter auprès de médias relativement honnêtes pour contrebalancer le bruit fait par certains « leaders d’opinion » dont le ministre d’Etat Hulot lui-même ?
Le plus ennuyeux dans ces histoires, c’est d’envoyer au casse pipe, un certain nombre d’individu qui vont galèrer pendant des années, en y laissant leur santé.
J’ai , dans ma commune, un de mes connaissances qui se lance dans la permaculture (à près de 50 ans, avec enfants), sans foncier (!).
En général, on connait le début de l’histoire, rarement la fin: j’en ai vu des types complètement cramés à 40 ans, en maraichage bio, obligés de se reconvertir pour vivre. Pour l’anecdote, l’un a trouvé un boulot, comme…formateur en maraichage bio et permaculture: pas fou le type finalement.