2 commentaires sur “Le Nouvel Obs à la remorque de Générations Futures (GF)

  1. J’ai enfin réussi à poster l’ensemble de mon commentaire sur le Nouvel Obs… (mot à compléter selon votre humeur). Le voici :

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    Décidément, on n’en finit pas de découvrir de nouvelles entourloupes dans le Nobs.

    À défaut de connaissances statistiques, MM. Veillerette et Malaurie sont experts en bonneteau médiatique.

    MM. Veillerette et Malaurie n’ont pas pris la peine de vérifier leurs sources et leurs affirmations – dans le cas de M. Malaurie au mépris de la déontologie qu’il est censé respecter dans son activité. Au contraire, ils ont préféré, l’un, plastronner et crier à l’infâme manipulation, et l’autre, relayer le bobard.

    Ils auraient pu découvrir, sans effort, que la méthode en cause a été publiée dans un document officiel, mis sur la toile en toute transparence. Ce document, de 2009, n’émane pas de «fonctionnaires européens», ces boucs émissaires de choix pour toute manipulation populiste, mais a été établi avec le concours d’un groupe consultatif d’experts présidé par le Dr Tuija Pihlström, du National Food Administration, Uppsala, Suède.

    Ce document est entré en vigueur le 1er janvier 2010. Il remplace un document de 2007. C’est écrit sur sa page de garde, et c’est donc visible comme le nez au milieu de la figure. En fait, le document de 2007 remplace un document de 2006.

    Pour la méthode en cause, il n’y a pas eu de modification de substance entre les documents de 2007 et de 2009.

    Alors de deux choses l’une: ou bien M. Veillerette – car il est évident que Générations Futures est à toutes fins utiles une entreprise quasi unipersonnelle – ne connaissait pas ces documents, ni la méthode, et il ne sait pas de quoi il parle; ou bien il le savait et nous prend pour des c…

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    Ce qu’ils traitent de bonneteau ou de tour de passe-passe est le fruit d’une réflexion tout à fait rationnelle. On en trouve du reste l’embryon dans un document du Codex alimentarius de… 1999.

    Toute mesure est entachée d’une incertitude. Il existe des méthodes pour l’estimer ou la calculer. Dans certains cas, l’expérience permet de dégager une valeur.

    Les experts – et non les fonctionnaires de la DG Sanco – ont considéré qu’une incertitude de 50 % était appropriée. Cela paraît considérable? Certes mais on parle d’une valeur mesurée sur un échantillon très petit par rapport à la marchandise considérée, soumis à une série de traitements et faisant l’objet d’une mesure par des appareils qui nécessitent souvent des calibrages.

    Ainsi donc, lorsqu’on mesure 2 mg/kg de résidus, on sait que la valeur réelle se situe entre 1 et 3 mg.

    Et ensuite? Les experts sont convenus que pour la comparaison avec les limites maximales de résidus – et les éventuelles décisions administratives voire pénales – il faut prendre en compte la valeur basse. Le doute «profite» donc au producteur (au mis en cause s’il y a poursuite pénale).

    En résumé, l’article de M. Malaurie n’arrive même pas à exposer le problème. Normal… le document du Nobs a été créé avant la date que porte le communiqué de presse de Générations Futures, alias M. Veillerette.

    On peut contester la valeur de 50 % quand on est spécialiste, ou encore quand on est activiste puisque la contestation est son fond de commerce. On peut aussi contester le choix d’attribuer le bénéfice du doute au producteur/importateur. Encore que ça se discute sur le plan juridique et constitutionnel.

    Mais on ne peut en aucun cas accuser les fonctionnaires européens, ou les experts, de malversations.

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    Petit supplément: les denrées alimentaires font l’objet de contrôles réguliers et de grande envergure. C’est maintenant l’EFSA qui en publie les résultats. En résumé et grosso mode:

    Les deux tiers des denrées ne contiennent pas de résidus de pesticides (plus précisément: on n’en détecte pas);
    Un tiers en contient, mais à des niveaux inférieurs aux limites maximales de résidus (LMR);
    3 à 4 % (1 % dans le cas de produits «biologiques», qui sont manifestement frauduleux) en contiennent au-delà de la LMR.

    Sauf cas très particulier, du type cure de cerises, un dépassement de LMR ne constitue pas de risque de santé publique. Les LMR sont en effet établies de manière très protectrices pour la santé publique (ce sera contesté par les activistes, les hypocondriaques, etc., mais c’est ainsi).

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    Quant aux allégations et insinuations sur l’ex-commissaire John Dalli elles sont tout simplement déplorables.

    C’est d’autant plus détestable qu’il suffit de se renseigner, à commencer par les sources officielles.

    M. Dalli a certes démissionné ou a «été démissionné» – le rôle de M. Barroso étant loin d’être clair dans cette histoire – dans le contexte d’un trafic d’influence.

    Mais voici ce qu’en dit l’Office européen de lutte antifraude :

    «L’enquête de l’OLAF n’a pas permis d’établir avec certitude, la participation directe de M. DALLI dans ces démarches. Toutefois, l’OLAF précise que les investigations ont permis de réunir un certain nombre d’indices concordants, démontrant incontestablement que M. DALLI avait connaissance des activités de l’entrepreneur maltais, et que ce dernier utilisait son nom et sa qualité de Membre de la Commission pour obtenir des avantages pécuniaires. L’OLAF estime que M. DALLI n’a pris aucune mesure pour éviter ces faits, s’en dissocier ou les signaler.»

    Et un communiqué de presse au nom de la Commission:

    « The OLAF final report was sent to the Commission on 15 October. It found that the Maltese entrepreneur had approached the company using his contacts with Mr Dalli and sought to gain financial advantages in exchange for influence over a possible future legislative proposal on snus. No transaction was concluded between the company and the entrepreneur and no payment was made. The OLAF report did not find any conclusive evidence of the direct participation of Mr Dalli but did consider that he was aware of these events.»

    Il est du reste curieux que Swedish Match affirme avoir reçu une « proposition indécente » en 2011, mais n’a déposé plainte auprès de l’OLAF qu’en mai 2012.

    M. Dalli a porté plainte en diffamation contre Swedish Match le 13 décembre 2012. À Malte l’enquête sur Silvio Zammit n’a révélé pour l’instant aucun élément pouvant incriminer M. Dalli.

    Et, devinez quoi, le projet de règlement que M. Dalli devait porter politiquement a été remis dans les tiroirs…

  2. @ Wackes Seppi

    « le rôle de M. Barroso étant loin d’être clair »

    == Ce n’est pas nouveau! C’est le fonds de commerce de Barroso, quel que soit le domaine concerné!

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