Fin de l’Obamania chez les écolos

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Alors que le sommet de Copenhague approche, l’organisation non gouvernementale Greenpeace (notre dossier) publie aujourd’hui (JEUDI 5 NOVEMBRE 2009) un classement de onze chefs d’États (six pays industrialisés, cinq pays en développement) sous une forme qui se veut humoristique : cible, flèches plus ou moins proches du centre et bruitages. Critères retenus : l’ambition de leur engagement sur le terrain de la réduction des gaz à effet de serre, de la déforestation ou de l’aide aux pays pauvres… à lutter contre le réchauffement. Le principe est assez simple : plus leurs objectifs collent aux recommandations du GIEC, plus les leaders (ou losers!) remportent de points.

Bilan : Gordon Brown est récompensé pour son enveloppe symbolique accordée à des pays en développement à lutter contre le changement climatique. Les mesures contraignantes prises sous son égide « pour développer les énergies renouvelables » achèvent d’en faire le meilleur élève de l’Union européenne avec… 4,5/10, devant Angela Merkel (4,3/10), Donald Tusk (3,5/10) et José Luis Rodriguez Zapatero (2,8/10). Barack Obama est le cancre de l’hyperclasse mondiale avec 0,8 point sur 10. « Digne héritier de George W.Bush, Barack Obama tente d’affaiblir les dispositions contraignantes du protocole de Kyoto », juge Greenpeace. Son tord : ne prévoir « aucun objectif ambitieux de réduction des émissions ». Du coup, les Etats-Unis sont jugés « totalement hors-jeu » et la flèche ne touche même pas la cible (rires en fond sonore).

Et Nicolas Sarkozy ? Le champion autoproclamé de la lutte contre le réchauffement climatique (même s’il n’a pas compris le mécanisme de l’effet de serre…) obtient 3,7 points sur 10 (huées en fond sonore). Un score… petit. Le « champion des beaux discours » (dixit Greenpeace) se contente de réclamer une réduction de la déforestation de 50% et n’investirait pas assez dans le renouvelable, la faute à « son obsession du nucléaire ». De gros refroidir sérieusement l’ambiance à Copenhague…

Les seuls quelques bons scores échéent à des dirigeants de pays en développement. Le premier ministre du Tuvalu, que la montée des eaux liée au réchauffement climatique menacerait, obtient 8,7/10. Moins bien notés que Apisai Ielemia, mais bien notés tout de même, les leaders chinois (5,9/10) et indien (5,3/10), ce qui ne manque pas de surprendre. En effet, la Chine mise toujours sur le charbon mais investit massivement depuis quelques années dans les énergies renouvelables. Comme l’Inde (dont les villes seraient « eco-friendly »), elle s’est aussi engagée à réduire fortement ses émissions avec le soutien des pays industrialisés. Mais les connaisseurs du pays du milieu ou du pays des maharajahs ne pourront s’empêcher de sourire devant une telle prime offerte à ces pays en développement. Le classement de Greenpeace en ressort discrédité.