Les hortensias et la fumette

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En Bretagne, les cours de ferme avec des massifs d’hortensias sont plus que courants. Chez ma belle mère, ils sont énormes car alimentés en azote et autres éléments nutritifs par du jus de fumier provenant de la fumière qui doit comporté des fuites. Bref que de beaux hortensias mais demain, ma belle mère risque d’être obligée de les couper. La fleur d’hortensia produit en effet un substitut à la marijuana. Un article du journal Aujourd’hui en France nous met en garde. La substance mise en cause est « l’acide cyanhydrique formé par les fleurs lorsqu’elles sont fumées. Egalement appelée «Zyklon B», cet acide est notamment connu pour avoir été utilisé par les nazis dans les chambres à gaz. A forte dose, il est donc très toxique. » Ma belle mère qui avait l’habitude de faire des bouquets de fleurs d’hortensia séchées doit stopper immédiatement sa production.
Cette information en provenance d’Allemagne reprise dans la presse française va semer le doute et entrainer certainement des mesures restrictives. En Allemagne les autorités médicales alertent sur les risques pour les consommateurs de joints de fleurs séchées d’hortensias. Mon beau père, agriculteur – tout ce qu’il y a de plus classique c’est-à-dire agro-écologue sans le savoir et surtout ignorant des pensées transcendantes de M. Rabbi- devra t-il déclarer les hortensias et s’attendre à des contrôles ? Attention il va voir rouge !

17 commentaires sur “Les hortensias et la fumette

  1. La noix de muscade aussi contient un psychotrope , il suffit de mâcher une noix de muscade.
    Attention ! une noix entière peut tuer un homme.
    Elle contient des substance tel que : myristicine(DL50 : 4.2g .kg-1 « souris oral « )
    Dl 50 de la cafeïne : 0.2g.kg-1  » souris oral  » .
    La cafeïne est plus dangereuse mais il faut boire bcp de café …

  2. Des villes comme Biarritz – ce n’est qu’un exemple – est embellie par une importante quantité d’hortencias.
    Faudrait-il, là comme ailleurs, y saccager tous les plants d’hortensias ? 🙁

  3. ça m’a toujours fait marrer ça : Faucheur volontaire , y a des faucheurs involontaires ?
    Ah merde , je me suis tromper de champ !!

    1. C’est qu’il y a aussi chez les faucheurs volontaires, un groupuscule moins violent qui refuse de passer à l’acte, les objecteurs de consciences…

  4. Liste des plantes toxiques dans nos Jardins :
    Aconit
    Actee
    Airelle Rouge
    Aristoloche
    Arum d’Italie
    Belladone
    Buis
    Chevrefeuille
    Fusain
    Glycine
    Laurier-rose
    Lierre
    Muguet
    Tabac
    Pomme de Terre
    Rhubarbe
    ………………………………………….
    ………………………………………….

  5. La liste des espèces toxiques est non limitative, et dans tous ces cas les dangers avérés, accidents de consommation et reproduction facile et évidente avec des animaux de laboratoire.

    En sus des effets immédiats , existent une quantité d’effets à long terme totalement ignorés faute d’une investigation a priori, contrairement aux contaminants chimique appliqués intentionnellement sur le végétal qui sont testés et pour lesquels, les effets sont caractérisés et des mesures de précaution prises.

    On ne connait les interactions de certains alcaloïdes notamment ceux de l’ergot du seigle que parce qu’utilisés comme médicaments, des accidents, nombreux, assez souvent mortels, sont rapportés.
    Des messages de prudence et des contre indications sont alors portés sur la notice pour les limiter.

    Il reste que le végétal qui a tué certainement le plus d’humains reste le seigle et accessoirement le blé, non pas tellement à cause de l’intolérance au gluten mais avant le XIXème siècle à cause de l’ergot, champignon toxique . Il s’agirait de la principale cause de stabilité de la population en Europe jusqu’à la mise en évidence de sa dangerosité juste avant la révolution, via l’effet sur la santé des populations et la fertilité des femmes.
    On lira avec grands bénéfices le livre sérieux de l’historienne Maria Kilbourne Matossian sur le sujet. Passionnant et effrayant.

    Plus que cet aliment, c’est l’absence d’aliment qui a le plus tué, la famine, la consommation de grain moisis ou de mauvaise qualité est autant la conséquence de l’ignorance du risque que du manque de grains sains.

    L’année 2012 est là pour le rappeler ,dans différentes régions du monde et même d’Europe. On ne reviendra pas sur l’épisode aflatoxine qui heureusement a épargné, a priori, la France, informations dont la presse francophone a été bien avare.

    Un seul lien en français sur le sujet du livre de MARY KILBOURNE MATOSSIAN, http://fcorpet.free.fr/Denis/Risque-seigle-mycotoxine-ergot-T2.html

    On lira aussi:

    MARY KILBOURNE MATOSSIAN, Poisons of the past: molds, epidemics, and history, New
    Haven and London, Yale University Press, 1989, 8vo, pp. xiv, 190, illus., £18.00, $25.00.
    This is a slight (in every sense of the word) volume. The text manages to exceed 150 pages, but
    only just, by the liberal use of full-page illustrations and extensive presentation of well-known
    facts of the life cycle of Claviceps purpurea and of the symptoms which its ingestion may
    produce in man; plus the description of the much more recently observed effects of the
    trichothetenes, especially T-2toxin, produced by species of the genus Fusarium. Evidently
    inspired by the latter work, this book is an historical projection of the explosive and
    fashionable interest in mycotoxins that followed the identification of aflatoxin in the early
    1960s.
    Rumination on possible effects in man of ergot alkaloids and of Fusarium toxins has led
    Matossian to an intriguing hypothesis. She has come to believe-and on the evidence of this
    book, one is tempted to say has become obsessed by her belief-that demographic shifts in
    populations, in Europe, east and west, and in North America, can be explained in terms of food
    poisoning by mycotoxins, directly and indirectly; indirectly because the mycotoxins act as
    « immunosuppressants » (that other fashionable concept of the 1980s), paving the way for
    epidemics of infectious diseases, from plague in the Middle Ages (in rats as well as in man) to
    streptococcal throat disease in New England in 1939.
    If one is initially excited by this novel hypothesis, one’s feelings tend to turn to
    disappointment and mild irritation as ideas, seemingly plucked out of thin air and only
    sketchily and selectively documented, are subjected to elaborate statistical treatment to support
    the author’s tenets. It must be said in all fairness that in her preface Mary Matossian attempts a
    disclaimer: in somewhat purple prose she disarmingly acknowledges her own ignorance, aware
    that her « claims may seem excessive ». Less disarming is her wishful thinking that she speaks
    « in the spirit of science », using « the logic that many scientists use » when she makes judgements
    based on « a little information about a lot of people ». It is a comparison which would make the
    blood of most self-respecting scientists run cold, and make them reflect with Pope on the
    danger of shallow draughts from the Pierian spring.
    Ergot poisoning, in one form or another, in different parts of the rye-growing world, and at
    different times and centuries, accounts for much of the book’s substance. This is of course no
    new subject; nor are the putative connections with reported outbreaks of witchcraft, and Saint
    Anthony’s fire and other neurological manifestations. New on the other hand is the author’s
    suggestion, appropriately in the year of the bicentenary of the French Revolution, that unrest
    among peasants, triggered by symptoms of ergot poisoning, contributed to the events leading
    up to that revolution. This engaging theory is supported by a great many « puzzling facts »,
    « clues » which purport to show that « in the summer of 1789 many French citizens may have
    suffered from ergot poisoning » (« may », « perhaps », and « maybe » appear with alarming
    frequency on page after page). Another favourite concept in this connection is « suppressed
    fertility », also caused by ergot poisoning, which the author thinks may have been largely
    responsible for stagnation of population growth in Europe prior to 1750. The problem with this
    last argument is an apparent difficulty of definition. Given the paucity of surviving records,
    how does one distinguish between early or late miscarriages, and failure to conceive? Worse
    still, how does one measure such values? Matossian does it all by statistics, invoking a near
    bewildering wealth of « economic and temperature variables ». The reader’s confidence in these
    proceedings is hardly enhanced by the gratuitous inclusion of facetious remarks concerning the
    sexual activities of French (p. 102) and Russian peasants (p. 26).
    One must finally give Mary Matossian full marks for her enthusiasm and perseverance. It
    does seem a pity that she must reject all other explanations so decisively in order to promote her
    own, as when, writing of the mortality decline in Europe after 1750, she comprehensively
    dismisses the opposition by declaring that it is « reasonably clear that improvements in
    sanitation and medical care, the decline in war casualties and deaths associated with famine, or
    even smallpox inoculation [inoculation or vaccination-or both?] cannot be taken seriously as
    solutions ». For readers unencumbered by one-track minds, it is, of course, possible to believe
    that more than one factor could have been in action at any one time.
    Lise Wilkinson, Royal Postgraduate Medical School, London
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1036214/pdf/medhist00053-0088.pdf

    1. Sans parler des métiers forestiers , qui ont le plus fort taux d’accidents du travail.
      Les arbres sont assez rancuniers et fourbes
      Faut se méfier , d’ailleurs il y a cette chanson :
      « Auprès de mon arbre , je vivais heureux …….j’aurais jamais dû le quitter des yeux…… »

    2. La recension que vous citez n’est pas des plus favorables. En bref, beaucoup trop d’extrapolations.

      Mais il n’empêche. Les parasites et maladies des plantes on joué un rôle considérable dans l’histoire.

      1. A Wackes Seppi,
        Effectivement deux avis non convergents sur le livre, l’un récent, l’autre qui date de 1990 juste après la parution du livre. J’aurai du expliquer la différence.
        On notera qu’au moment de l’écriture de la recension en 1990, la problématique de l’ergot du seigle était complètement enfouie, renvoyée dans un passé révolu.
        L’aflatoxine dont les ravages étaient identifiés depuis à peine quelques années ( années 1960-70) n’étaient pas encore classée cancérigène, les fumonisines à peine découvertes, bref l’ensemble des contaminants naturels ignorés. DON, ZEA, fumonisines n’ont fait l’objet de limites de présence imposées dans l’aliment qu’en 2007 en Europe bien après les USA et la Suisse.

        Lise Wilkinson considérait en 1990 les progrès de la médecine de type pasteurienne comme l’explication majeure de l’amélioration de l’état de santé de la population, ce qui n’est pas faux mais pas totalement vrai non plus, l’interaction avec l’état physiologique général des humains, donc une alimentation suffisante. Les grandes épidémies ont souvent accompagné les grandes famines ou de simples privations de nourriture. On vient seulement de caractériser la meilleure résistance des individus en léger surpoids aux infections.
        Par ailleurs en 1990, l’effet de différentes mycotoxines sur l’immunomodulation ou l’immunodépression des individus était encore mal cerné ou inconnu. Il existe des termes d’interaction entre la vision pasteurienne de la médecine avec l’analyse que fait MK Matossian.

        Un réexamen approfondi actualisé du livre de MK Matossian qui est historienne et non épidémiologiste s’imposerait donc par une équipe associant épidémiologistes et toxicologues.

        La réaction de Lise Wilkinson est une réaction logique pour le milieu médical des années 1990 qui se sent attaquée dans les fondements de sa perception des risques eu égard aux informations dont elle dispose. Début des années 90, on découvre ou on caractérise plus ou moins l’intervention des différentes mycotoxines sur des pathologies humaines et dans les élevages. La découverte des aflatoxines remonte aux années 60, le risque de passage dans le lait, aux années 70. Cette caractérisation n’est d’ailleurs pas terminée, l’acquisition de données sur ces risques est encore en cours et pas très rassurante sur ces risques très naturels.

        On pourra donc accorder plus de crédit au commentaire de D Corpet sur le livre, car plus récents, commentaires qui portent sur la construction générale de l’approche par sur le détail, dans la mesure où la vision de l’exposition aux risques alimentaire et aux poisons très naturels que nous alimentation contient est désormais plus assurée.

        On renverra également à l’excellent ouvrage « danger dans l’assiette » , http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1923 qui détaille et donne une idée de l’état de l’art au moment de sa publication.

        Gageons que si l’on creuse dans le domaine des contaminants naturels et des interactions entre mycotoxines ou avec des substances que nous ingérons, dont les médicaments, l’effroi qui résultera des conclusions n’aura rien à envier au livre de MK Matossian et fera passer le bisphénol A pour une gentille plaisanterie de sénateurs en manque d’émotions fortes.

        1. Merci pour ce copieux complément. J’espère que vous serez lu par des historiens et des toxicologues intéressés par une nouvelle analyse.

  6. Avec plaisir et bon appétit. Cela dit triez le seigle et le blé avant de consommer, comme le site alerte environnement le fait pour l’information, sinon vous risquez des hallucinations, comme avec la plupart des médias conventionnels.

    Vos propos me laissent toujours un peu sur ma faim, ne sachant dans quelle catégorie de blogueur je dois vous classer.

    1. Pourquoi coller des étiquettes sur les gens !
      Le monde n’est pas divisé en 2 ou plus !
      Quand je suis d’accord je le dis , quand je suis pas d’accord je le dis .
      J’agis selon mes idées, librement, tant pis si ça ne plait pas , tant mieux si ça plait.
      Bonne soirée.

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