Le bio toujours en croissance ? Halte au marketing

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L’Agence Bio se réjouit. A croire qu’elle ne peut faire que ça. L’organisme annonce triomphalement plus de 25 000 producteurs bio représentant 3,8% de la surface agricole française et une augmentation de 13% des surfaces certifiées en 2013. Ce qu’elle ne dit pas, c’est qu’elle est toujours loin de son objectif fixé à 6% de la surface agricole…en 2012.
Et l’Agence Bio ne parle évidemment pas des difficultés de production liées aux aléas climatiques (pression mildiou, oïdium par exemple), aux attaques de vers dans les cultures légumineuses, aux vols des mouches en salades. Ben oui, parce que les parasites, ça ne s’arrête pas à l’orée d’un champ bio ! Ça l’attaque aussi ! Et là, le cahier des charges bio ne peut (presque) rien. Autre information qu’un internaute nous fait parvenir : l’ambroisie, cette foutu adventice qui vous donne des allergies pas possible a attaqué sérieusement les parcelles bio cette année. Qui en parle ?

28 commentaires sur “Le bio toujours en croissance ? Halte au marketing

  1. Deux points importants:
    1- Dans la mesure où il existe en France, une fraction aisée de la population, profil bobo plus ou moins argenté et les suiveurs de mode prête à consommer bio, il est indispensable de disposer une offre pour ces produits. On privilégiera autant que possible les circuit courts pour éviter d’engraisser les grandes enseignes qui, dans la pratique, distribuent du bio Ukrainien garanti pur Chernobyl ou sicilien ce qui revient au même avec les opaques européens (cf l’affaire de la viande de cheval). Donc vive le bio à 5 ou 6 % de la SAU , voire 10 % si la demande suit le surcout de ces produits. A cultiver prioritairement dans les zones à faible rendement pour maintenir de l’activité agricole rentable, massif central, vallées des Alpes, des Pyrénées et autres zones difficiles. Mais fustiger le bio version Carrouf ou Auchan dont la provenance et les pratiques d’agriculture sont incertaines.

    2  » l’ambroisie, cette foutu adventice qui vous donne des allergies pas possible a attaqué sérieusement les parcelles bio cette année. Qui en parle ? »
    Pourquoi cette année? cela fait 10 ans que cela dure dans la vallée du Rhône, que les gamins s’arrachent les poumons en toussant à cause du voisin agriculteur bio qui ne peut maitriser la « plante à poux » comme disent les Québécois.

    Pour s’en convaincre davantage, allons en Suisse pays d’écologie réaliste où la santé humaine passe avant la protection de l’ambroisie:
    http://www.ambroisie.info/docs/colloque-2012/Popow_G_Resume.pdf
    « Les populations de faible taille ou de taille moyenne étaient faciles à contrôler par l’arrachage manuel. Les grosses populations dans les parcelles agricoles nécessitaient un peu plus de patience : la stratégie repose sur la prévention de toute production de nouvelles graines d’ambroisie. La rotation des cultures est décrétée : les cultures permettant l’arrivée à maturité des graines d’ambroisie (le soja et le tournesol) sont interdites. Le maïs est uniquement autorisé avec un désherbage chimique efficace. Les champs de tournesol ou de maïs infestés en agriculture biologique doivent être détruits ou récoltés prématurément pour éviter la diffusion à d’autres parcelles par l’équipement agricole. »

    Quant il est question de rotation, cela permet cependant des successions de maïs avec désherbage chimique coupées par des céréales à pailles. La monoculture de maïs désherbée chimiquement reste l’arme la plus efficace contre l’ambroisie.

    Les parents dont les enfants s’étouffent à cause de l’ambroisie, allergiques, asthmatiques, seront conduit à couvrir de suif ( bio ) et de fleurs d’ambroisie les faucheurs volontaires citadins désoeuvrés en grande partie responsables des souffrances de leurs enfants, en guise de goudron et de plumes qui n’ont plus cours.

    1. A tous les intervenants de ce site :

      Ernst , Natacha , Hector et Roger vous salue ( au singulier : ce n’est pas une faute de grammaire)

      Je vous laisse vous auto-congratuler entre gens de bonne compagnies.
      Votre morgue et votre suffisance et votre orientation idéologique ne peut que faire fuir des webnautes à la recherche d’infos sérieuses et impartiales.

      Adios

        1. Non, non, j’avais deviné que Ernst et Roger c’était Laurel et Hardy. Les autres ça ne m’étonne pas.

          Les informations fournies par un certain nombre d’intervenants sont de qualité : Daniel, Dany, Zygomar, Alzine, Wakes Seppy, JG2433, Rageous, La coupe est pleine, et je dois en oublier…

          Monsieur Rogerernst, dont l’humour plus que douteux polluait les débats, n’apprécie pas. Tant pis pour lui.

          En attendant, bon débarras. Enfin, espérons qu’il tiendra sa promesse.

  2. Un pied d’ambroisie produit chaque jour 2.5 milliards de grains de pollens de fin Aout à Septembre.
    Pouvoir allergisant : 5 grains de pollens par mètre-cube.
    Selon les régions 6 à 12 pour cent de la population exposée est atteinte.

    Tout mettre sur le dos des Biophiles est peut être facile , c’est une plante qui pousse sur le bord des routes , dans les friches industrielles aussi.

    Si vous voulez connaître la présence ou non de l’ambroisie dans votre commune :
    http://www.sante.gouv.fr/cartographies-de-presence-de-l-ambroisie-en-france.html

    L’apport de l’Ambroisie fait partie des erreurs ponctuelles de l’homme sur son milieu , cette plante a été introduite il y a un siècle.

  3. « L’apport de l’Ambroisie fait partie des erreurs ponctuelles de l’homme sur son milieu , cette plante a été introduite il y a un siècle. »

    Effectivement c’est la conséquence des voyages transatlantiques et des échanges mondiaux de biens, la mondialisation des biens avant l’heure.

    Produire localement ce que l’on peut à un cout raisonnable évite ce type d’erreurs mais que l’on ne peut raisonnablement empêcher dans l’absolu.

    Mon cher Ernst, je n’ai pas retenu que vous soyez particulièrement qualifié pour parler de quarantaine végétale, ou si c’est le cas nous pouvons jouer sur ce terrain en toute sympathie.

    On parlera de CIPV de CDB…etc des règles souhaitables et de leurs limites évidentes, pour aboutir au constat que l’Europe est incapable de filtrer parfaitement les parasites des végétaux, elle n’arrive même pas à le faire avec les migrants humains, pauvres hères qui fuient la misère de leur pays, beaucoup plus repérables alors avec des insectes ou des graines de petites tailles, même les américains avec leurs barrières n’y arrivent pas pour les insectes et les graines non désirées ….donc laisser moi rire!

    On peut en revanche interdire ou limiter strictement les déplacements des Hommes et des denrées, en érigeant des barrières, des murs, seul moyen d’éviter l’arrivée de nouveaux organismes sur un territoire, comme l’ambroisie.

  4. Entre introduire accidentellement et volontairement , il a un fossé qu’aujourd’hui qu’on peut essayer de ne pas franchir avec les connaissances actuelles.
    On a le cas des Nouveaux animaux de compagnies qui crée des problèmes au niveau sanitaire.(Zoonoses ) ou bien quand ils sont lâchés dans la nature par des propriétaires peu scrupuleux.

    Ecureuil de Corée qui pullulent dans des forêts d’ile de France : cet intrus éradique les écureuils autochtones et est porteur de tiques (le nombre de tiques sur un écureuil de Corée est des dizaines fois plus importants que sur les écureuils autochtones ) et est donc un vecteur très important de la maladie de Lyme (10 000 personnes touchés par an en France)
    Le Budelia aussi qui une espèce invasive mais qui est dispo en jardenerie ……pourquoi ?

    Beaucoup de végétaux que nous mangeons ne viennent pas d’Europe (vous le savez mieux que moi !) Pommes de terres, Maïs ,Blé , etc…..

    En parlant de ponctuelles , je faisais un clin d’ oeil à votre affirmation sur les erreurs « ponctuelles » de l’Homme sur la nature.
    Son extension à supprimé pas mal d’espèces de la surface de la Terre , ces erreurs ne sont donc pas ponctuelles , et puis ce sont de erreurs ( il y a beaucoup d’ignorance , aussi de la cupidité ) mais les choses s’amélioreront .
    Vous évoquez le filtrage des parasites des végétaux dont l’Europe est incapable de se protéger :
    en effet surtout que concernant les virus et bactéries ont un moyen de transport efficace qui est le vent et la poussière.
    Des coraux des caraîbes meurent infestés par des virus transportés par des vents de poussières venant d’Afrique.

    1. « Le Budelia aussi qui une espèce invasive mais qui est dispo en jardenerie ……pourquoi ? »
      Ceux vendu en jardinerie sont stérile, rien ne prouve que « l’invasion » soit dut à ces arbustes. D’autre part cette invasion n’a pas d’effet sur la santé le milieu, le budelia pousse souvent dans des zones peu riche en biodiversité. Il y a beaucoup de fantasme sur les végétaux invasifs (robinier, aillante, budelia etc).

  5. Quelqu’un a-t-il des informations sur les alternatives à la roténone? Le bio avait bénéficié d’un régime dérogatoire pour avoir le temps de s’adapter à l’interdiction de la roténone. Cette interdiction pose-t-elle des problèmes supplémentaires ou ont-ils trouvé des solutions?
    Si vous avez des infos, merci.

  6. Pas exactement les mêmes efficacités mais globalement meilleur

    Spinosad voir le site e phy du ministère de l’agriculture

    Toutefois c’est naturel mais pas terrible sur l’environnement , nettement moins dangereux pour l’applicateur que la roténone cependant, plutôt plus mauvais pour les organismes non cible que la roténone et surtout les insecticides de synthèse.

    Alors on fait quoi ?

    1. On fai-blit ! 😉

      Enfin, c’est ce que nous proposent les escrolos biobio en tous genres : se prosterner devant la nature, lui rendre hommage, à la façon animiste des primitifs !

  7. @Ernst,

    Lorsque vous prenez l’avion à NY, Montreal ou a Tokyo, vous avez des panneaux qui expliquent au départ comme au retour les risques qu’il y a à transporter des végétaux pour l’introduction de parasites dangereux pour les plantes ou l’environnement, les conséquences pénales pour la non-conformité et c’est lourd.
    Avez vous la même chose à Roissy, Schiphol, Francfort, Rome …?
    Même avec ces mesures, les américains ou les Canadiens importent régulièrement des organismes nouveaux, alors l’Europe. Que peut on faire respecter en Grèce, en Roumanie… ? et les marchandises circulent librement ensuite.
    Idem notre échange sur les conséquences de la dette, il y a des discours et une réalité …et cela finit toujours mal, pour la dette je préfère la stratégie allemande.

  8. @A tous les intervenants de ce site :Ernst , Natacha , Hector et Roger vous salue ( au singulier : ce n’est pas une faute de grammaire)

    tiens j’ai l’impression que cette news a fait sortir l’ami Ernst de ses gonds….serait-il chargé par le lobby bio de « parasiter » les échanges sur ce site ?

  9. 3,8% de la surface ça ne dit rien sur la capacité du Bio à nourrir son monde.

    1. Et voilà 64% de cultures fourragères contre 20% de grandes cultures. Les chiffres parlent d’eux mêmes, rien à rajouter… sauf peut-être une greffe de rumen pour permettre aux pauvres monogastriques que nous sommes de bénéficier de ces fameux 64% d’herbe.

      «Parmi les 1 032 941 ha cultivés en bio en 2012, 64% étaient toujours en herbe ou en
      cultures fourragères, 20% en grandes cultures (céréales, oléoprotéagineux et légumes
      secs),6%envigne,4%enfruits,légumesfraisetPPAMet5%nonaffectés.»

      source: http://www.lafranceagricole.fr/var/gfa/storage/fichiers-pdf/Docs/2013/DPconf_2%20oct%20%20val.pdf

    2. Cerise sur le gâteau: l’agence bio a écrit son rapport sur l’agriculture bio sans utiliser une seule fois le mot «rendement» ou le mot «tonne». Belle performance.

        1. Bizarre, ils n’ont pas attribué le développement de ces chenilles au réchauffement climatique 😉

      1. bob : « Cerise sur le gâteau: l’agence bio a écrit son rapport sur l’agriculture bio sans utiliser une seule fois le mot «rendement» ou le mot «tonne». »
        ——————–
        Pour lire une comm des escrolos, il faut faire comme les lecteurs de la Pravda à l’époque soviétique : les infos se trouvent dans ce qui n’est pas écrit et dans le contraire de ce qui est écrit (véridique, c’est un ancien allemand de l’Est qui me l’a dit). Illustration : Pravda signifie « vérité » => lisez « mensonge ».

        1. Pour abonder dans votre sens, je donne un extrait de la quatrième de couverture du livre de Jacques Dewitte :

          http://www.amazon.fr/pouvoir-langue-libert%C3%A9-lesprit-totalitaire/dp/2841863700/ref=la_B004F988UQ_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1381481620&sr=1-1

          « L’emprise que les langues totalitaires ont exercée sur l’esprit et la sensibilité des hommes constitue l’une des expériences les plus terrifiantes du XXe siècle. Une langue impose toujours une certaine vision du monde que chacun intériorise à son insu en la parlant. Comment rompre ce charme mortifère ?
          C’est la question que pose cet essai magistral à travers quatre grands témoins-penseurs : George Orwell, bien sûr, mais aussi Victor Klemperer et Dolf Sternberger (auteur d’un remarquable Dictionnaire de l’Inhumain), deux critiques implacables de la langue du IIIe Reich ; le poète polonais Aleksander Wat, enfin, confronté pour sa part à la perversité de la sémantique stalinienne. […] »

          1. Exemple en Belgique : les panonceaux indiquent : « à vendre – te koop ». Le wallon annonce l’intention du vendeur ; le flamand attire l’acheteur.

  10. M. Gil Rivière-Wekstein titrait en mai dernier : « Bio:fini le temps des messages euphoriques ! »

    http://www.agriculture-environnement.fr/actualites,12/bio-fini-le-temps-des-messages-euphoriques,870.html

    Visiblement, le message du nouveau président de l’Agence Bio, Étienne Gangneron, n’est pas passé chez les personnels routiniers de l’Agence. C’est que c’est dur de mettre à jour un document annuel en l’adaptant à la réalité et non pas simplement, par exemple, en incrémentant une référence à une année et en changeant la donnée correspondante.

    Le graphique de base est pourtant éloquent :

    Les surfaces en première année de reconversion sont en diminution.

    Les surfaces certifiées en 2012 sont nettement inférieures à la somme des surfaces certifiées et des surfaces en 2e et 3e année de reconversion*.

    L’évolution entre 2007 et 2012 fait apparaître une augmentation moindre des surfaces par rapport au nombre d’exploitations.

    Il y avait moyen de faire un portrait plus réaliste du secteur.

    _______________

    *  L’Agence bio serait elle utilisatrice d’une palette de couleurs réduite qui ne lui permettrait pas de faire apparaître les surfaces séparément ?

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