« Il accepte de participer aux primaires et présentera sa candidature, la semaine prochaine, au journal télévisé, probablement sur France 2 ». C’est l’annonce faite par Noël Mamère ce matin selon Le Parisien. L’animateur télé aurait donc décidé (restons prudent) de se lancer en politique. Car il s’agit bien d’un baptême du feu pour le présentateur d’Ushuaïa, plus à l’aise dans son hélicoptère que dans la bagarre électorale qu’il a jusqu’à présent refusé de mener. « Pour ses proches, Nicolas Hulot s’est décidé à se présenter à la présidentielle. «Il ira dans le cadre de la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts ou hors du parti», affirment t-ils » toujours selon Le Parisien. Reste qu’en apparence, si Nicolas Hulot semble déterminé à se lancer dans la bataille présidentielle, il reste une incertitude sur le fait de le faire ou non dans le cadre des primaires d’EELV. Il faut dire que le dernier conseil fédéral du week en dernier a tourné à l’avantage d’Eva Joly. Les partisans de l’ex juge d’instruction ont poussé pour un calendrier avancé afin d’obliger Nicolas Hulot à se dévoiler rapidement.
A l’issue de la décision du conseil fédéral d’EELV, Nicolas Hulot n’avait pas caché sa colère en envoyant un texto à Cécile Duflot : « si c’est comme ça, vous la ferez sans moi » (la primaire). Quatre jours plus tard, il a viré de bord et se range donc à l’idée de concourir au sein d’EELV. Il faut bien être pragmatique : Nicolas Hulot n’a pas les moyens de se présenter sans l’appui et le soutien d’un parti politique. Fera-t-il un nouveau virage à 180° d’ici le 13 avril ?
La bataille risque donc d’être âpre entre Nicolas et Eva. D’autant plus que les primaires seront réservées au seuls adhérents d’EELV et aux « coopérateurs » d’Europe Ecologie. Concrètement, il faudra payer 20 euros pour pouvoir participer à ces primaires.
Reconnaissons-le, nous avons toujours été très sceptique sur la volonté de Nicolas Hulot de se lancer dans la course à l’Elysée. Et nous le restons encore. Pourquoi ? Parce que la route est longue pour celui qui fait partie depuis des années des personnalités préférées des français. Il va devoir s’imposer face à Eva Joly qui bien qu’en retard sur lui dans les sondages maîtrise tout de même les réseaux d’EELV, en témoigne le calendrier adopté le week end dernier. Mais surtout, Nicolas Hulot va devoir lâcher sa fondation ainsi que TF1 dans les prochains jours pour se mettre en règle en vue de la campagne électorale. Le pari est donc risqué pour lui car il n’est pas familier des campagnes électorales (ce sera sa première) et que son approche consensuelle reste très marqué par la dialectique propre aux ONG vertes. Comment va-t-il s’adapter ? Mystère. Car les cours de rattrapage dispensés par des experts sur la péniche de son ami Gérard Feldzer seront sans doute insuffisants pour tenir la dragée haute aux vieux briscards de l’arène politique. Nicolas Hulot va en effet devoir s’aventurer sur tous les sujets s’il veut être crédible. Economie, politique monétaire, Europe, relations internationales, éducation, politique sociale, immigration, insécurité, justice sans oublier l’agriculture sont autant de domaines où il va devoir convaincre. Et on ne peut pas dire qu’il a de l’avance.
Enfin, Nicolas Hulot va devoir se positionner sur l’échiquier politique. Celui qui n’a jamais tranché clairement entre la gauche et la droite va avoir du mal à passer le stade de la primaire sans se placer à gauche. Comment va-t-il gérer ses amitiés affichées avec Jacques Chirac ou Jean-Louis Borloo ? Et surtout, quel électorat va-t-il réussir à séduire ? Sans doute une partie des écologiste, mais aussi quelques voix du centre où la concurrence ne manquera pas (Hervé Morin, François Bayrou, voire Jean-Louis Borloo ou Dominique de Villepin) et quelques voix au candidat de l’UMP qui pourrait faciliter ainsi l’accès au deuxième tour de Marine Le Pen.
Bref, la voie vers l’Elysée est semée d’embûches pour Nicolas Hulot. Il devrait franchir un premier pas en déclarant sa candidature mais cela ne signifie pas qu’il ira jusqu’au bout. Surtout s’il rencontre des difficultés à susciter un enthousiasme populaire autour de son projet. Il n’aura aucune difficulté à justifier son retrait et à revenir dans le milieu associatif qu’il affectionne tant. Affaire à suivre.
Il a beaucoup à perdre.
En effet , TF1 voulait depuis longtemps le déprogrammer (bref le lourder) du fait que son émission faisait de moins en moins d’audience.
Il n’a du sa survie qu’aux interventions directes de Chirac.
Maintenant, s’il part en campagne électorale, il va devoir quitter TF1, qui trouvera là une bonne occasion de ne pas renouveler son contrat.
La campagne électorale:
il va se servir des médias (ses amis) pour faire passer son message au plus grand nombre. Enfin les citoyens lambda (ceux qui galèrent pour leur fin de mois) vont entendre clairement les proposition écologistes. Et là, je pense que la réponse sera une grande claque électorale pour EELV, M. Hulot et compagnie.
Il lui sera très difficile après cela de revenir la queue basse chez TF1, il perdrait définitivement le peu de crédibilité qu’il lui restera après la déconfiture (bio) électorale.
Cordialement
« Celui qui n’a jamais tranché clairement entre la gauche et la droite »
Il y a eu un précédent – quoique moins médiatique que N. Hulot : en effet, Antoine Waechter n’est-il pas resté marginal, au sein de la mouvance écologiste, pour cette raison ?