Le bio ne peut (toujours) pas se passer de cuivre

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Une expertise scientifique collective vient de rendre ses conclusions au sujet des alternatives au cuivre en bio, rapporte La France Agricole du 26 janvier 2018. « Sans changement de système, et en mobilisant les connaissances, on peut envisager de diminuer de 50% l’usage du cuivre pour une même efficacité sur les mildious de la pomme de terre et de la vigne et sur la tavelure du pommier » a rappelé à cette occasion Philippe Mauguin, le PDG de l’INRA, à l’issue du colloque de restitution. Mais une interdiction du cuivre à court terme est parfaitement inenvisageable, ou alors il faudrait combiner plusieurs alternatives au cuivre (stimulateurs de défenses naturelles, biocides, résistance variétale…) qui, employées seules, ne présentent que des effets partiels. Très toxique, le sulfate de cuivre pollue irrémédiablement les sols. Pour rappel, il s’agit du 3e pesticide le plus utilisé en France, notamment par les producteurs bio, ce qui pourrait avoir un impact important sur la santé humaine. Mais vous n’entendrez jamais des associations comme Générations Futures, financées par des industriels bio, intervenir sur le sujet, trop occupées qu’elles sont à se scandaliser du renouvellement de l’autorisation du glyphosate (dont le caractère cancérigène n’est pas prouvé, l’unique mise en cause en ce sens provenant d’une institution qui refuse d’expliquer devant le Parlement américain comment elle est arrivée à cette conclusion) en Union européenne.

16 commentaires sur “Le bio ne peut (toujours) pas se passer de cuivre

  1. Mais quelle est la situation en conventionnel?
    Peut-on se passer de cuivre pour toutes les cultures? Quelles sont les alternatives? Il serait bien de les nommer pour qu’on puisse effectivement vérifier leurs avantages.
    Tout ceci est peut-être évident pour les fins connaisseurs de l’agronomie qui sont les habitués de ce site mais cela aiderait les non initiés à se faire une idée de la situation.
    Merci par avance.

    1. @Listo
      « Tout ceci est peut-être évident pour les fins connaisseurs de l’agronomie qui sont les habitués de ce site mais cela aiderait les non initiés à se faire une idée de la situation. »

      >>> Je ne suis pas « initié » en matière vaccinologie, d’épidémiologie de maladies infectieuses, etc… Je ne suis pas à même de comprendre toutes les informations , toutes les données techniques, historiques pathologiques, etc… Alors je me fie aux conseils et opinions des spécialistes qui ont fait des études solides dans chacun de leurs domaines et qui se basent sur l’expérience acquise au long d’années d’exercice!
      Je ne vois pas pourquoi il n’en serait pas de même dans le domaine de l’agronomie, de la toxicologie des produits phyto, de la science des sols (pédologie), etc… N’importe qui aujourd’hui s’exprime de manière péremptoire (et surtout anonyme merci les réseaux dits sociaux garantissant l’anonymité ) sur des sujets dont ils n’ont strictement aucune idée autre que ce qu’ils ont lu et pas compris sur internet!

      1. Et donc, quelles sont les sources fiables sur ce sujet?
        Il y a bien des sujets sur lesquels j’applique sans mal votre démarche. Sur l’agronomie je trouve cela plutôt difficile et sur ce point précis du cuivre, plus particulièrement encore.

  2. Le cuivre est toujours utilisé en conventionnel. Son mode d’action multisites fait qu’il n’est pas sujet à l’apparition de résistances, ce qui en fait un complément toujours important des produits de synthèse.
    Le bio réduit ses doses de cuivre depuis longtemps mais :
    1- Même utilisé à plus faible dose, il continue à s’accumuler dans le sol, donc on pollue moins mais on pollue quand-même
    2- Cela n’empêche pas les bios de se voter des dérogations à chaque fois que la météo oblige à traiter plus qu’à la normale.

    1. Bof , un seul intérêt pour le cuivre, le traitement en étédes vignes contre le mildiou mosaïque où son insensibilité aux U.V. permet de ne pas re -traiter s’il n’y a pas de lessivage par les pluies .Sinon ,produit dépassé dont l’agriculture raisonnée pourrait parfaitement se passer s’il venait à être interdit ce qui serait une bénédiction pour les sols …Pour les productions arbo que je connais ( cerisier, abricotier ) , pas indispensable non plus car très peu efficace voire phytotoxique par rapport aux produits de synthèse .

    2. @Philippe
      D’accord avec Roul Hughes : Le cuivre n’est pas un bon anti mildiou et il est possible de s’en passer en  » conventionnel « . Son seul intérêt réside peut être dans son action pour l’aoutement des bois. Les autres produits de contact disponibles ( mancozebe par exemple) sont essentiels car leur efficacité à cadence adaptée est excellente et ils sont donc nécessaires pour retarder l’apparition de mildiou résistant aux produits unisites de synthèse. On mesure là l’incohérence et la bêtise sous jacente de l’administration qui interdit en jardinerie certains produits de synthèse mais qui autorise le cuivre ( en arbo par exemple). Ce n’est pas la raison qui guide les décisions mais l’idéologie et la comm pour rouler les gens dans la farine.Plus les gens gobent les âneries plus les politiques prennent confiance et so,t incités à mentir de plus en plus dans leur propre intérêt.

  3. Pour info, la Commission Europénne (avec l’EFSA) envisage de réduire le niveau maxi de sulfate de cuivre dans les aliments pour animaux. Ainsi, en porc, on passerait (au conditionnel) de 150 ppm à 50 ppm pour les aliments démarrage.
    Objectif identique aux PV: réduire les rejets.

  4. Le cuivre reste indispensable pour la lutte contre les bactérioses, vigne et autres cultures, certes l’efficacité reste limitée, mais sans équivalent.
    Ce sont ces usages qui justifient son usage en conventionnel.
    Les bactérioses font cependant infiniment moins l’objet de traitements que les champignons pathogènes pour les plantes dont le fameux mildiou.

    1. Le cuivre n’a jamais permis de sauver les poiriers du feu bactérien ( Erwinia) : la seule solution a été l’arrachage et le remplacement par des variétés résistantes. L’efficacité du cuivre en curatif est bien faible: il faudrait donc traiter en préventif…

  5. @ Visor:
    l’efficacité du cuivre sur les bactérioses est quasiment nul, cette efficacité peut être plus notable en préventif mais dépasse difficilement les 50% en préventif et seulement si associé à un dithiocarbamate pour dépasser les 50% dithiocarbamate dont le mancozèbe actuellement très menacé car classé cancérigène potentiel
    … infiniment moins à risque comme cancérigène que l’alcool, la pilule contraceptive ou pire la fumée de cigarette et évidemment le benzène ou l’essence qui en contient, mais c’est un pesticide.
    Les pesticides doivent être totalement sans danger pour être acceptables alors que les carburants tout le monde s’en moque selon les médias et les pilules contenant de l’éthinyl oestradiol doivent être distribuées gratuitement aux adolescentes dans les écoles par les centres de planning familial comme des bonbons, bon contre l’acné parait-il , entre autre effet positif!
    Nous vivons dans un monde très rigolo, n’est ce pas!

    1. lire  » l’efficacité du cuivre sur les bactérioses est quasiment nulle en curatif », en préventif le cuivre reste d’une efficacité limitée mais c’est le pesticide agricole le plus efficace, les antibiotiques étant interdites en Europe contrairement aux US.

      Un exemple de recommandation pour le cuivre ici pour lutter contre les bactérioses: http://ephytia.inra.fr/fr/C/5226/Tomate-Methodes-de-protection

  6. Le cuivre est utile pour les fongicides betteraves et n est pas un gros problème s il ne revient pas tous les ans sur la même parcelle
    C est en vigne que cela coince

    1. @Marco
      le cuivre comme fongicide betterave? contre quoi? oidium? cercosporiose? ramulariose ? rouille? heureusement il y a bien mieux que le cuivre contre ces 4 maladies.

      1. Message à l’Administration

        Les cases sur l’identité du commentateur ne s’affichent pas chez moi pour les nouveaux commentaires.

        Quant au cuivre, j’avais la question suivante: Êtes-vous sûrs que la France a voté contre ? Et contre quoi ? Il y a une flopée de substances en attente de renouvellement.

        1. On va essayer de voir pour le problème technique.
          Pour le cuivre, oui la France a bien voté contre l’extension d’approbation d’une an (dans l’attente vote final d’ici juin pour nouvelle approbation de 10 ans).

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