Expertise ou grosses manips ?
De plus en plus, Greenpeace met en avant son expertise dans différents domaines, expertise souvent citée dans les médias sans beaucoup de discernement. Pourtant, depuis ses débuts, Greenpeace a souvent démontré qu’il était expert pour manipuler les informations et les images. Par exemple, au début des années 80, Greenpeace a utilisé à des fins de propagande un film australien dans lequel on voit deux « fermiers australiens » torturer des kangourous. Petit problème : ils avaient été payés par l’équipe de tournage pour faire ces atrocités. De même, le journaliste Magnus Gudmunsson a montré qu’un film sur les phoques tourné en 1978, avec des scènes de chasse violentes, n’a pu se faire qu’avec une entente entre le chasseur et l’équipe de tournage. Autrement dit, il s’agissait d’une mise en scène.
En 1995, la multinationale verte a été à l’origine d’une manipulation qui a eu davantage de retentissement. A l’époque, Greenpeace avait mené une campagne de grande envergure pour forcer Shell à renoncer à couler l’une de ses plates-formes pétrolières usagées – la Brent Spar – au fond de la mer du Nord. Greenpeace prétendait en effet que la plate-forme contenait 5000 tonnes d’hydrocarbures. Les écoguerriers occupèrent trois semaines la Brent Spar, tandis que les appels à boycott étaient lancés par Greenpeace. Comme le relate L’Express, « Lorsque, en juin, les militants s’enflamment et que les consommateurs allemands boycottent les stations-service, le manque à gagner, pour Shell, s’élève à plusieurs centaines de millions de francs. La société n’a plus qu’à céder, à la fureur du ministre britannique de l’Industrie, qui sait que la démolition sera à la charge de son budget. Or, si le sabordage de l’épave devait coûter 100 millions de francs, la détruire à terre reviendra 4,5 fois plus cher. » Greenpeace s’avoue victorieux. Toutefois, deux mois plus tard, une expertise indépendante menée par Det Norske Veritas démontre qu’il n’y avait aucun danger de couler la plate-forme. A la veille de la publication de ce rapport d’expertise, l’ONG écologiste admet ses torts et le directeur de Greenpeace-UK écrit au PDG de Shell : « Désolé, nos calculs étaient inexacts. »
Plus récemment, en mai 2007, Greenpeace Allemagne révélait dans une récente étude réalisée par ses soins « que les quantités de toxines produites par le maïs transgénique Monsanto MON810, le seul maïs OGM autorisé à la culture dans l’Union européenne, varient de manière considérable et inattendue entre les épis et au cours du temps ». Dans la foulée, Greenpeace ajoute : « Le ministère allemand de l’Agriculture vient d’annoncer que ce maïs OGM présente des risques qui justifient un moratoire sur sa culture et sa commercialisation tant que le processus de réévaluation de cet OGM n’est pas achevé. » D’une part, ce moratoire est une fausse rumeur puisque même les Amis de la Terre reconnaissent que « cette mesure (de suspension) ne devrait pas avoir de conséquences réelles sur la commercialisation du MON 810 » et que « le ministre allemand de l’Agriculture n’a jamais eu l’intention d’empêcher les agriculteurs de planter ce maïs cette année et il leur a laissé le temps de le semer en toute tranquillité. » D’autre part, la Commission du génie biomoléculaire (CGB) a totalement disqualifié l’étude de Greenpeace en juin 2007. Comme le rapporte Agriculture & Environnement : « Les experts de la CGB ont estimé que “le protocole fourni dans le rapport de Greenpeace n’est pas suffisamment détaillé pour juger de la validité des mesures en vue d’une comparaison avec d’autres études”. Les experts ont également relevé que Greenpeace n’avait pas réalisé une “une procédure d’assurance qualité”, ce qui constitue le B.A.BA d’une étude scientifique. »
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